Un Grand Palais pour Cézanne

Pourquoi une rétrospective Cézanne en 1995 ? Aucun anniversaire à fêter, si ce n’est celui du centenaire de sa première exposition chez son marchand, Vollard. Pas de reconsidération profonde non plus dans le champ de la critique ou de l'histoire de l’art : « Cette exposition et ce catalogue [annoncent leurs auteurs] ne prétendent pas fournir de nouvelles clés, ni révéler un autre Cézanne, mais tout simplement donner d’abord à voir une œuvre de génie, dont les effets sur des générations d’artistes ont toujours été plus évidents que les intentions qui l’animaient, et parfois livrer des éléments destinés à mieux la comprendre avec le recul du temps. » Et si la démonstration visait avant tout à populariser un art « difficile », de l’aveu même de Françoise Cachin, directeur des Musées de France, qui organise sa présentation à destination du plus large public possible ?

Avec Cézanne plus qu’avec tout autre, la désormais traditionnelle rétrospective au Grand Palais prend définitivement l’allure d’un événement. Annoncé, amplifié, avéré, celui-ci ne doit pas empêcher chacun d’apprécier à son gré les œuvres exposées.

A condition de savoir en prendre le temps et d’oublier l’accessoire pour mieux s’immerger dans une peinture inépuisable.