TRISTAN ET ISOLDE de Richard WAGNER

« unifiée (Gesamtkunstwerk).

Ses autres écrits théoriques sont "Uber deutsches Musikwesen" ("De la musiqueallemande", 1840), "Das Kunstwerk der Zukunft" ("L'oeuvre d'art du futur", 1849), "Religion und Kunst" ("Art etreligion", 1880), "Uber das Dirigieren" ("L'Art du chef d'orchestre", 1869), "Uber die Anwendung der Musik auf dasDrama" ("De l'application de la musique à l'art dramatique", 1879) et "Eine Mitteilung an meine Freunde" ("Unecommunication à mes amis", 1851).

Wagner a aussi écrit une autobiographie intitulée "Ma Vie" (1865-80).

Laréputation de Wagner est fondée sur ses créations musicales, qui représentent la plus haute expression duromantisme musical en Europe, et aussi sur une révolution qu'il effectue à la fois dans la théorie et dans la pratiquede la composition d'opéras.

Il a commencé sa carrière comme compositeur d'opéras conventionnels, mais lorsqu'ilcommence son travail sur "L'anneau des Nibelungen", il crée une forme musicale et dramatique entièrement nouvelle.Le drame musical wagnérien est en fait inspiré du théâtre grec (d'après lequel Wagner modelait délibérément sestextes), des drames de Shakespeare et du poète allemand Schiller.

Sur un plan purement musical, il subit l'influencede Bach et de Beethoven.

Dans son traitement de l'harmonie, Wagner pousse le système traditionnel des tonalités àses limites, rompant avec les conventions qui donnaient aux relations entre clés et accords leur identité etconduisant inévitablement à l'atonalité du XXème siècle.

L'opéra wagnérien n'était devenu guère plus qu'unesuccession d'airs, de récitatifs, de duos, d'interludes et de finales stéréotypés.

L'un des principes fondamentaux dela musique d'opéra est le caractère subordonné de tous les arts impliqués, y compris la musique, par rapport auxnécessités dramatiques de l'histoire.

Par le moyen du "leitmotiv", thème conducteur et récurrent, Wagner parvient àdévelopper un thème continu.

Les évolutions complexes de chaque leitmotiv et les enchevêtrements de ceux-cisoulignent la signification affective du drame.

L'unité dramatique croissante de l'opéra post-wagnérien est l'une desconséquences de l'énorme influence de son art sur toutes les formes de musique. ORIGINE ET ACCUEIL En 1848, Wagner, criblé de dettes, dut quitter l'Allemagne.

Il se réfugia en Suisse.

A Zurich, il se lia avec un richenégociant, Otto Wesendonck, qui l'aida à survivre.

Inspiré par l'amour impossible et ardent qu'il éprouvait pourMathilde, la femme de son protecteur, Wagner, qui avait entrepris L'Anneau du Nibelung, l'interrompit pour seconsacrer à Tristan et Isolde, qu'il dédia à sa muse.

Cet opéra fut critiqué à sa création ; aujourd'hui, il estconsidéré comme un sommet du répertoire lyrique. RESUME le mythe de l'amour et de la mort En mer, puis en Cornouailles et en Bretagne:Acte I : Tristan et son écuyer Kurwenal (bar) conduisent la princesse Isolde (sop) d'Irlande en Cornouailles, où le roiMarke (b) l'attend pour l'épouser.

Isolde confie à Brangaine (ms) qu'elle hait ce Tristan, parce qu'il a tué son fiancéMorold, mais en réalité, elle souffre de ne pouvoir l'épouser (autrefois, après qu'elle eut soigné ses blessures, ilss'éprirent l'un de l'autre).

Elle demande à Brangaine (ms) de préparer pour lui et pour elle un breuvage mortel.

Maisdans la coupe qu'ils boivent, Brangaine a versé un philtre d'amour.

Se croyant près de mourir, Tristan et Isolde seregardent éperdus.Acte II: Isolde a épousé Marke.

La nuit, dans les jardins du palais, Tristan et Isolde s'étreignent passionnémenttandis que le roi est à la chasse.

L'arrivée de Marke, accompagné du courtisan Melot, les interrompt.

Marke necomprend pas pourquoi Tristan l'a trahi.

Le traître Melot blesse Tristan, mais Marke l'empêche de le tuer.Acte III : Dans son château de Karéol, en Bretagne, Tristan dépérit de sa blessure et de l'absence d'Isolde.

Ilappelle la mort en délirant.

Mais on annonce l'arrivée d'un vaisseau.

C'est Isolde.

Arrachant ses bandages, Tristan seprécipite vers elle, chancelle, et expire dans ses bras.

Elle s'évanouit sur son cadavre.

Le roi Marke, qui a appris lesecret du philtre, arrive à son tour, prêt à pardonner à Isolde.

Kurwenal tue Melot et meurt.

Hallucinée, Isoldechante pour appeler le monde où elle rejoindra Tristan.

Elle meurt sur le corps de Tristan, en une extase suprême :«Dans la splendeur d'une lumière immortelle, ravie je m'égare et je me réjouis !» ANALYSE un hymne envoûtant à l'amour fou Tristan et Isolde est un opéra magique.

A la magie de l'amour transfigurateur répond la magie d'une musique siardente qu'elle transcende les règles de l'écriture classique pour forcer les portes du royaume illimité qu'elle célèbre.Wagner a élevé le mythe de Tristan et Iseult à sa plus haute expression.

Tout d'abord, il a simplifié et enrichi lesdonnées de la légende médiévale.

Le philtre n'a ici qu'une valeur de révélateur (Tristan et Isolde s'aiment déjà avantde le boire) ; il symbolise moins la fatalité de la passion que son pouvoir à la fois destructeur et libérateur, le lienindissoluble entre l'amour et la mort (croyant boire la mort, Tristan et Isolde boivent l'amour).

Cependant, pourWagner, ce n'est pas l'amour qui conduit à la mort, mais le contraire : l'entrée en passion s'explique par le désir d'enfinir avec la vie, avec le monde, avec l'oppression du jour.

L'opposition entre la nuit et le jour renforce en effet la. »