Thérése Raquin
Publié le 15/12/2012
Extrait du document


«
On passe rapidement du comique à l’angoisse (existentielle)
2) Une réflexion (qui se veut) philosophique
confrontation de 2 valeurs : Nature (animale) vs Morale (humaine) : acceptation de la rhinocérite vs
défense de l’humanisme ; tolérance de « l’étranger » vs menace de la déshumanisation (par épidémie)
point de vue de Jean : fortement affirmé puis réitéré plusieurs fois ; lexique évoquant le retour aux
sources, vers une pureté primaire ; invoque le plaisir individuel, le libre choix.
Assimilation dans le
discours, puis dans les actes (métamorphose) qui renie toute morale et l’idée même de l’existence d’une
spécificité humaine ; en vient à préférer la bestialité à la suprématie de « l’esprit », jusqu’à vouloir démolir
toute forme de « civilisation »
point de vue de Bérenger : se fait le porte-parole de la pensée => recours au champ lexical de
l’intelligence ; fait appel à la réflexion, cherche à convaincre son interlocuteur ; s’inscrit dans la continuité
d’un héritage : « morale », « philosophie », « système de valeurs », etc
débat superficiel : arguments peu convaincants (par prudence ? ; à cause du malaise grandissant ?) ;
clichés ; idées plutôt vagues ; articles définis à valeur universelle reprenant des lieux communs, éculés, sans
contenu précis ; notions mal identifiées => Bérenger n’est pas un philosophe, juste un homme ordinaire, qui
voudrait rester homme et parle (sans trop être concentré sur son sujet) tout en constatant avec inquiétude les
étranges agissements de son ami.
Jean n’a pas plus d’arguments pertinents ; il assène ses propos avec force
(puis, presque, menace) ; radicalité inquiétante.
une bizarrerie déroutante, invraisemblable mais inquiétante (proche du cauchemar) + alliance du
comique et du sérieux.
Le rhinocéros à la fois grotesque et brutal symbolise la violence radicale du
fanatisme et du totalitarisme, sous toutes leurs formes.
Même les efforts de réflexions humanistes de
Bérenger ne résistent pas aux stéréotypes : est-il encore possible de penser sereinement et profondément
quand la brutalité domine et menace de tout envahir ? C’est souvent dans la banalité du quotidien que surgit
l’horreur, d’autant plus effrayante qu’on ne l’attendait pas, qu’on ne l’a pas sentie venir et que, faute
d’avoir été vigilant à temps, il devient impossible d’y répondre efficacement, tant elle envahit et submerge
tout sur son passage.
L’humanité est fragile, jamais acquise, elle doit être perpétuellement (re)conquise, tant
l’animalité est tentante, jamais aussi loin qu’on pourrait le croire.
Être humain, c’est sans doute faire
l’effort (constant) de ne pas la laisser prendre le dessus, alors même que c’est si facile : il suffit de (se)
laisser faire sans (chercher à) réfléchir .
Dans l'acte I, les rhinocéros en liberté provoquent tout d'abord l'étonnement et choquent les
personnages.
Jean ne parvient pas à croire que ce qu'il a vu était réel, il énonce même
clairement « cela ne devrait pas exister ».
Le patron de l'épicerie jette un cri de fureur
(révolutionnaire) en voyant la ménagère partir avec son chat écrasé « Nous ne pouvons pas
nous permettre que nos chats soient écrasés par des rhinocéros ou par n'importe quoi ! ».
Comme à la montée de chaque mouvement politique extrémiste et totalitaire, les gens sont
tout d'abord effrayés.
Les habitants commencent à se transformer en rhinocéros et à suivre la "rhinocérite".
C'est là
que l'on relève les premières oppositions clairement marquées, selon Botard c'est « une
histoire à dormir debout ! », « c'est une machination infâme ».
Ce dernier ne veut pas croire
en la réalité de la "rhinocérite" (comme certains ont pu nier la montée des extrêmes).
Mais
pourtant lui aussi va se transformer en rhinocéros malgré ses préjugés, montrant ainsi que
même les plus résistants peuvent être dupés par les beaux discours de la dictature.
Les
personnes commencent à se transformer en rhinocéros : c'est le cas de Monsieur Bœuf, rejoint
ensuite par sa femme, « je ne peux pas le laisser comme ça » dit-elle pour se justifier.
Les
pompiers sont débordés, le nombre de rhinocéros augmente dans la ville.
Ensuite, Jean,
personnage si soucieux de l'ordre au départ et si choqué par la présence de rhinocéros en ville,
se transforme lui-même en rhinocéros, sous les yeux désespérés de son ami Bérenger.
On
assiste ainsi à la métamorphose d'un être humain en rhinocéros.
Jean est tout d'abord malade
et pâle, il a une bosse sur le front, respire bruyamment et a tendance à grogner.
Puis il verdit
de plus en plus et commence à durcir, ses veines sont saillantes, sa voix devient rauque, sa
bosse grossit de plus en plus pour former une corne.
Jean refuse que son ami appelle un.
»
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