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Thérése Raquin

Publié le 15/12/2012

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Pièce créée en 1959 à Düsseldorf, puis reprise l'année suivante à Paris par Jean-Louis Barrault. Dans son essai Notes et contre-notes, Ionesco évoque la simplicité d la forme : « Je respecte les lois fondamentales du théâtre ; une idée simple, une progression également simple et une chute. «. La pièce se compose de trois actes, dont le second est divisé en deux tableaux. L'auteur présente sa pièce ainsi : « Bien qu'elle soit une farce, elle est surtout une tragédie. (...) Nous assistons à la transformation mentale de toute une collectivité : les valeurs anciennes se dégradent, sont bouleversées, d'autres naissent et s'imposent. Un homme assiste impuissant à la transformation de son monde contre laquelle il ne peut rien, il ne sait plus s'il a raison ou non, il débat sans espoir, il est le dernier de son espèce. Il est perdu. « I / Un dialogue conflictuel et une tension grandissante 1) Un dialogue animé ? rythme de la conversation (rapide ; phrases brèves, juxtaposées ; parfois raisonnements incomplets) ? des modalités (= forme que prennent les phrases) diverses : assertions fortes => interdictions, formule d'insistance, parfois tranchantes et définitives ; beaucoup d'exclamations, d'interrogations => dialogue tendu, 2 avis opposés et tranchés => incompréhension croissante entre les 2 personnages. ? nervosité de Jean => agitation croissante, physique (visuellement perceptibles ou dans les didascalies : forte présence du participe présent = liens entre les déplacements fréquents et la conversation qui se poursuit). Très nombreuses allées et venues indiquant l'irritation de Jean face aux propos de Bérenger et la « maladie « qui s'est emparée de lui. 2) Contraste entre les deux personnags ? Bérenger : plutôt conciliant, calme ; précautions oratoires pour s'adresser à son ami (utilise des hypothèses) ; cherche à raisonner (= raisonnable) avec logique et lucidité. Timoré au début, puis exprime de + en + nettement ses convictions, toujours + choqué par les propos tenus par Jean. Passe de la confusion à l'en...
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« On passe rapidement du comique à l’angoisse (existentielle) 2) Une réflexion (qui se veut) philosophique  confrontation de 2 valeurs : Nature (animale) vs Morale (humaine) : acceptation de la rhinocérite vs défense de l’humanisme ; tolérance de « l’étranger » vs menace de la déshumanisation (par épidémie)  point de vue de Jean : fortement affirmé puis réitéré plusieurs fois ; lexique évoquant le retour aux sources, vers une pureté primaire ; invoque le plaisir individuel, le libre choix.

Assimilation dans le discours, puis dans les actes (métamorphose) qui renie toute morale et l’idée même de l’existence d’une spécificité humaine ; en vient à préférer la bestialité à la suprématie de « l’esprit », jusqu’à vouloir démolir toute forme de « civilisation »  point de vue de Bérenger : se fait le porte-parole de la pensée => recours au champ lexical de l’intelligence ; fait appel à la réflexion, cherche à convaincre son interlocuteur ; s’inscrit dans la continuité d’un héritage : « morale », « philosophie », « système de valeurs », etc  débat superficiel : arguments peu convaincants (par prudence ? ; à cause du malaise grandissant ?) ; clichés ; idées plutôt vagues ; articles définis à valeur universelle reprenant des lieux communs, éculés, sans contenu précis ; notions mal identifiées => Bérenger n’est pas un philosophe, juste un homme ordinaire, qui voudrait rester homme et parle (sans trop être concentré sur son sujet) tout en constatant avec inquiétude les étranges agissements de son ami.

Jean n’a pas plus d’arguments pertinents ; il assène ses propos avec force (puis, presque, menace) ; radicalité inquiétante.   une bizarrerie déroutante, invraisemblable mais inquiétante (proche du cauchemar) + alliance du comique et du sérieux.

Le rhinocéros à la fois grotesque et brutal symbolise la violence radicale du fanatisme et du totalitarisme, sous toutes leurs formes.

Même les efforts de réflexions humanistes de Bérenger ne résistent pas aux stéréotypes : est-il encore possible de penser sereinement et profondément quand la brutalité domine et menace de tout envahir ? C’est souvent dans la banalité du quotidien que surgit l’horreur, d’autant plus effrayante qu’on ne l’attendait pas, qu’on ne l’a pas sentie venir et que, faute d’avoir été vigilant à temps, il devient impossible d’y répondre efficacement, tant elle envahit et submerge tout sur son passage.

L’humanité est fragile, jamais acquise, elle doit être perpétuellement (re)conquise, tant l’animalité est tentante, jamais aussi loin qu’on pourrait le croire.

Être humain, c’est sans doute faire l’effort (constant) de ne pas la laisser prendre le dessus, alors même que c’est si facile : il suffit de (se) laisser faire sans (chercher à) réfléchir . Dans l'acte I, les rhinocéros en liberté provoquent tout d'abord l'étonnement et choquent les personnages.

Jean ne parvient pas à croire que ce qu'il a vu était réel, il énonce même clairement « cela ne devrait pas exister ».

Le patron de l'épicerie jette un cri de fureur (révolutionnaire) en voyant la ménagère partir avec son chat écrasé « Nous ne pouvons pas nous permettre que nos chats soient écrasés par des rhinocéros ou par n'importe quoi ! ».

Comme à la montée de chaque mouvement politique extrémiste et totalitaire, les gens sont tout d'abord effrayés. Les habitants commencent à se transformer en rhinocéros et à suivre la "rhinocérite".

C'est là que l'on relève les premières oppositions clairement marquées, selon Botard c'est « une histoire à dormir debout ! », « c'est une machination infâme ».

Ce dernier ne veut pas croire en la réalité de la "rhinocérite" (comme certains ont pu nier la montée des extrêmes).

Mais pourtant lui aussi va se transformer en rhinocéros malgré ses préjugés, montrant ainsi que même les plus résistants peuvent être dupés par les beaux discours de la dictature.

Les personnes commencent à se transformer en rhinocéros : c'est le cas de Monsieur Bœuf, rejoint ensuite par sa femme, « je ne peux pas le laisser comme ça » dit-elle pour se justifier.

Les pompiers sont débordés, le nombre de rhinocéros augmente dans la ville.

Ensuite, Jean, personnage si soucieux de l'ordre au départ et si choqué par la présence de rhinocéros en ville, se transforme lui-même en rhinocéros, sous les yeux désespérés de son ami Bérenger.

On assiste ainsi à la métamorphose d'un être humain en rhinocéros.

Jean est tout d'abord malade et pâle, il a une bosse sur le front, respire bruyamment et a tendance à grogner.

Puis il verdit de plus en plus et commence à durcir, ses veines sont saillantes, sa voix devient rauque, sa bosse grossit de plus en plus pour former une corne.

Jean refuse que son ami appelle un. »

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