SUZANNE AU BAIN de Théodore Chassériau
Publié le 16/07/2012
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La vie de Théodore Chassériau, né à Saint-Domingue en 1819 de parents français et mort à Paris en 1856, à 37 ans, comme Raphaël, est émouvante et tragique. Cet aspect douloureux n'a pas échappé à Gustave Moreau, ...
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Biographie
Q:; La vie de Théodore Chassériau, né à
Saint- Domingue en 1819 de parents français
et mort à Paris en 1856, à 37 ans, comme
Raphaë l, est émouvante et tragique.
Cet
aspect douloureux n'a
pas échappé à Gu stave
Moreau, l'un de ses grands admirateurs,
selon
qui Chassériau était un « peintre si peu
connu,
si peu gâté pendant sa vie et pourtant
si digne de notre admiration et de notre
respect
».
Théodore, dont la famille est
installée à
Paris depuis 1822, fréquente dès
l'âge de 12 ans l'atelier d'Ingres, avec lequel
il séjourne à Rome de 1834 à 1839.
En 1836,
il expose pour la première fois au Salon où il
obtient une troisième médaille.
L'année
suivante,
il voyage en Belgique et en Hol
lande puis, en 1840, il retourne à Rome où il
est accueilli par Ingre s.
Le jeune homme
reprochera à son maître son manque d'ou
verture d'esprit aux idées plus modernes,
celles, par exemple, que Delacroix affirmait
dans sa peinture.
Il achève en 1843 la
décoration de la chapelle Sainte-Marie
l'Égyptienne, à l'église Saint-Merri de Paris.
En 1846, il reçoit des commandes très
diverses : il peint surtout des intérieurs
d'églises et
de palais, notamment le grand
escalier
de la cour des Conti, dont la
décorat i on est achevée en 1848, mais sera
détruite en
1871.
En 1852, le ministère de
l'Intérieur lui commande la décoration de
l'abside de Saint-Philippe-du-Roule, qui sera
terminée
en 1855.
Dans le même temps, le
peintre travaille à la chapelle des fonts
baptismaux de Saint-Roch.
Chassériau parti
cipe à l'Exposition universelle de 1855 avec
plusieurs toiles, parmi lesquelles la Défense
des Gaules par Vercingétorix et - sur le même
thème que notre toile - Suzanne surprise par
les vieillards, que le frère de Chassériau tenta
vainement
de léguer au Louvre, peu après la
mort de l'artiste.
Analyse
~ La scène se déroule à l'orée d'un bois,
comme atteste la présence de quelques troncs
d'arbre à l'écorce bigarrée
comme celle des
bouleaux.
Près des arbres, cachés par une
élévation
du terrain, deux personnages chenus
observent
avec un intérêt soutenu la jeune
femme à moitié nue qui est devant eux : ce sont
les vieillards qui épient, en secret, le bain de la
chaste Suzanne.
Éclairée par une lumière latérale
qui projette son ombre sur le sol, Suzanne
émerge dans l'atmosphère obscure, presque
crépusculaire,
de la scène.
Elle ne porte plus
qu'un voile, qui ne masque pas son corps
harmonieux, et quelques bijoux, comme le large
bracelet
qui entoure son bras gauche, la boucle
d'oreille sophistiquée et les éléments dorés qui
ornent sa longue chevelure blonde que couvre le
bout du voile.
Plus encore que par le mouvement
hardi des vieillards, on est frappé par l'attitude
mélancolique
de la jeune femme, qui ignore
qu'elle est observée et
exprime donc librement
son état d'âme.
L'œuvre
[] Signée et datée THÉODORE CHASSÉRIAU, 1839,
la toile fut présentée par l'artiste au Salon la même
année.
Avec cette œuvre, léguée au Louvre par la
compagne de l'artiste en 1884, Chassériau participa
également à l'Exposition universelle de 1855.
Peu
après la mort du peintre , son frère a~ait écrit en 1856
la lettre suivante, proposant à l'Etat, qui refusa,
d'acquérir Suzanne surprise par les vieillards et la
Défense des Gaules : « Ce serait pour sa famille
une véritable consolation de voir admettre au
Louvre deux grands tableaux qu~ même du vivant
de mon frère, ont été appréciés à la fois par les juges
les plus éclairés et par le public.
».
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