SOUVERBIE Jean : La Nuit

« SOUVERBIE Jean La Nuit Né à Billancourt, 1891 Aux environs des années vingt, deux voies s'offraient aux jeunes artistes : s'engager dans les rangs du cubisme, et accepter une esthétique déjà vieille de dix ans, ou bien l'ignorer et reve­ nir à une tradition plus naturaliste, c'est-à-dire adopter un langage personnel, plus sensible que théorique.

Jean Souverbie avait le désir de retrouver une densité et un ordre auxquels le cubisme avait renoncé.

Aussi, après quelques natures mortes déconstruites à la façon cubiste, s'oriente-t-il vers une plastique plus monumentale et des arrangements de figures qui mettent en valeur son goût pour l'antiquité.

Le choix de l'allégorie, ici la Nuit, tient à son désir de redonner à la représentation contemporaine de la silhouette humaine la pureté et la sérénité des figures antiques, quand la perfection d'une pensée s'harmonise avec celle des corps.

La sobriété massive de cette composition est servie par une palette aux tons sourd~ de fresque où se retrou­ vent les élégantes harmonies de Braque.

Ce sens de la valeur murale qu'on trouve dans cette toile fut pleinement exploité par Souverbie lors de la réalisation de la grande fresque du palais de Chaillot, la Musique.

1932 Huile surtoile, 114 x 146 cm Paris, Musée du Petit Palais. »