Sexe et drogue, jazz et zen, la révolte de la beat génération
Publié le 24/03/2019
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Sexe et drogue, jazz et zen, la révolte de la beat génération
Jack Kerouac doit attendre six ans avant que son livre Sur la route soit publié. Sa parution, en 1957, rend son auteur célèbre du jour au lendemain, car il touche une jeunesse qui refuse la société bourgeoise.
Les principaux chefs de file de la beat generation
Révolte et parodie vont de pair pour les membres de la beat génération : ils opposent aux choix de la société bourgeoise ceux des beatniks.
Au milieu des années 40, Kerouac rencontre le repris de justice Neal Cassady avec qui il effectue quelques périples à travers les États-Unis. En 1951, il écrit en trois semaines la première version de son roman Sur la route, sur un rouleau de papier de 83 m de long. L'œuvre autobiographique évoque plusieurs voyages du narrateur, Sai Paradise, avec et sans son compagnon, Dean Moriarty. Pour son travail, Jack Kerouac choisit la méthode de l'écriture spontanée, le sketching : il couche sur le papier tout ce qui lui vient spontanément à l'esprit sur une personne ou un événement. Il veut ainsi s'empêcher toute forme de censure.
«
Révolte
et parodie
vont de pair
pour les
membres
de la beat
generation :
ils opposent
aux choix
de la société
bourgeoise ceux des
b eat niks .
Sexe et
drogue, ja zz et zen,
la révolte de la beat generation
Jack Kerouac doit attendre six ans avant que son
li vre Sur la route soit publié.
Sa parution, en 1957,
rend son auteur célèbre du jour au lendemain,
car il touche une jeune sse qui refuse la société
bourgeoise.
A u mili eu des années 40,
Kerouac
rencontre le repris
de justice Neal Cassady avec
qui il effectue quelques périples à
travers les États-U nis.
En 1951, il écrit
en trois semaines la première version
de son roman Sur la route, sur un
rouleau de papier de 83 m de long.
L'œuvre autobiogra phique évoque
plusieurs voyages du narrateur, Sai
Paradise, avec et sans son compa
gn on, Dean Moriarty.
Pour son
trava il, Jack Kerouac choisit la
méthode de l'écriture spontanée, le
sketching : il couche sur le papier
tout ce qui lui vient spontanément à
l'esprit sur une personne ou un
événement.
Il veut ainsi s'empêcher
toute forme de censure.
Le 1 ivre rencontre un succès
imméd iat, et Kerouac devient le chef
de file de la beat generation, un
gr oupe d'écriva ins qui rejette
radicalement toutes les valeurs de la
soci été amér icain e.
Par aille urs,
l'idéal isation romantique chez
Kerouac d'une vie sans but et sans
attaches touche une partie de la
jeune sse américaine, qui s'oppose au
conformisme et à la petitesse de la
vie de l'ère Eisenhower.
Le terme de beat, qui caractérise
la beat generation, vient de Jack
Kerouac.
L'expression ambiguë
com porte
une composante
ironique en dehor s de son
au todérision (beat signifie battu,
épu isé) : elle évoque un mode de
vie, une condition ; être beat, c'est
être « au bout du rouleau »,
>, et poursu ivre pourtant
son errance sur les routes, c'est
adopter les formes de vie excessive,
tel les que la consommation de
dr ogue s et une sexuali té libérée.
Elle se réfère également au rythme
de vie et à la cadence du cool jazz
d'un Miles Davis, musique préférée
des beatniks.
Les origi nes du mouvement
remontent à la fin des années 40 : à
New York (Greenwich Village ), à San
Francis co (Nor th Beach) et à
Los Angeles (Venice).
une bande
d'ar tistes et d'écrivains, nés pour la
plu part dans les années 20, mènent
une vie de bohème débridée.
Au
dépar t, on n'a ttend pas grand-�
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Beatniks à Greenwich Village
chose de ce mouvement, mais tout
change vers la seconde moitié des
an nées 50, à partir du moment où
la ma ison d'édition City Lights
Books, fondée par un poète
éditeur , Lawrence, Ferlinghetti,
devient leur lieu de rencontre.
Des écrivains comme William
Burroug hs, Gregory Corso, Allen
Gi nsberg et Jack Kerouac s'y
retrouvent.
Ils affichent une
at titude anti-intellec tuelle et
placent l'expérience personnelle au
centre de toute chose.
Dans leurs
œuvr es se mêlen t, en un élan
mysti que, les rythmes du jazz, les
phi losophies orientales (le
bouddhisme zen) et l'expression de
l'individuali sme.
Dans un style
sing ulier, ils prêchen t le non
conf ormisme.
Leur recher che de
nouveaux modes de vie donne
naissance, dans les ann ées 60, au
mouv ement beatnik qui se
métamo rphose, quelques anné es
plus tard, en mouvement hippie.
Les
principaux chefs de
file de la beat generation
1914 -1997 195
7
William Burroughs
Burroughs est le précurseur
de la technique d'éclatement
de la langue littéraire.
Selon
le principe du hasard, il
ass emble des morceaux de
phrases et les combine de
différentes façons.
Il évoque
en déta il des scènes de
drogue dans sa première
œuvre, Junkie, parue en 1953.
Six ans plus tard sort son
œuvre la plus célè bre, Le
Festin nu, dans laquell e la
toxic omanie devient l'em- William
Burroughs
blème de l'individu asservi par
la société de consommation.
Né en 1919
Lawrence Ferlinghetti
Dans son œuvre, Ferlinghetti
s'oppose à I'American way of
/ife.
Son recueil de poèmes
marqué par des formes d'ex
pression expérimentales, Un
regard sur le mond e, œil
ou vert, cœur ouvert le rend
célèbre en 1958.
Les récita
tions publiques de Ferlinghetti,
dans lesquelles il joue avec
des phrases familières et des
City Ughts Books,
rythmes empruntés au jazz,
la librairie de l'éditeur
font partie des élémen ts im-
Lawrence Ferlinghetti,
portants de la culture beatnik.
à San Francisco
19 22-1969
Jack Kerouac
Dans ses romans autobio-
graphiq ues, Kerouac dépeint
des hommes qui renient la
société et voya gent sans but.
Après le succès de Sur la
ro ute , tous les romans que
Kerouac écrit dans les années
50 lui valent de sévères
critiques.
On lui reproche
d'avoir écrit ses textes à la
hâte, afin de tirer profit de sa
gl oire.
L'écriva in, qui a
souvent recours à des dro
gues, commence à souffrir de
troubles psychiques et sombre
Jack Kerouac
dans l'alcoolisme.
1926-1997
Allen Ginsberg
En confess ant son homo
sexualité et sa consommation
de drogue, Allen Ginsberg
devient un personnage culte
de la jeunesse et un héraut
de la beat generation.
Son
célèbre poème Howl, paru en
19 56, est une critique acerbe
de l'hypocrisie et du matéria
li sme de la société amé
ricaine.
Dans les années 60,
Gi nsberg deviendra l'une des
figures de proue du mouve-
ment Flower Power.
Allen Ginsberg
165.
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