Sergueï Serguéïevitch Prokofiev

Après sa naissance à Sontsovka, Prokofiev révéla vite des dons prodigieux qui incitèrent sa mère à le former au piano et à le placer auprès de Glière, maître de la composition. Son passage au conservatoire de Saint-Pétersbourg lui apporta ensuite l'enseignement précieux de Liadov et de Rimski-Korsakov. Dès ses premières compositions, il affirma une fougue et une invention harmonique fracassantes. Lors d'un premier voyage en Europe, en 1914, sa rencontre avec l'incontournable découvreur de talents Diaghilev le conforta dans son style novateur. Il reçut la commande d'un ballet, puis retourna en Russie où il composa plusieurs oeuvres dont la remarquable Symphonie classique. Séduit par l'Occident, Prokofiev repartit bientôt dans de triomphales tournées de concerts tout en produisant des oeuvres d'une vivacité trépidante. De retour à Paris dans les années 20, il écrivit quelques ballets pour Diaghilev et trois remarquables symphonies avant de rentrer dans son pays pour prendre part aux bouleversements politiques de l'après-révolution. Dans une brusque volte-face, il décida alors de rejeter ses influences occidentales pour consacrer son art à la célébration des valeurs révolutionnaires et du folklore slave. Sans altérer son génie créateur, cette démarche apporta à ses opéras, ses ballets, ou ses musiques de films un renouveau dans la tonalité, les thèmes mélodiques et jusqu'à sa mort à Moscou, il rayonna sur la musique russe par la générosité et la lumineuse inspiration de ses oeuvres.