Serge de Diaghilev et les Ballets russes au Châtelet à Paris renaissance et renouveau du théâtre de danse
Publié le 28/03/2019
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Serge de Diaghilev et les Ballets russes au Châtelet à Paris renaissance et renouveau du théâtre de danse
Après la première représentation triomphale des danseurs russes à Paris en 1909, la troupe des Ballets russes, dirigée par le mécène Serge de Diaghilev, se constitue deux ans plus tard. Pendant vingt ans, les Ballets russes donnent des spectacles dans les grandes villes d'Europe et d'Amérique et sont accueillis triomphalement. Serge de Diaghilev, Vaslav Nijinski, Anna Pavlova, des noms qui nous fascinent aujourd'hui encore.
Serge de Diaghilev est né en 1872, à Perm, une ville située dans la province de Novgorod. Il part pour la résidence impériale de Saint-Pétersbourg où il étudie le droit et se lie d'amitié avec de jeunes artistes comme Léon Bakst et Alexandre Benois dont la famille vit à la cour du tsar depuis des générations.
Après avoir effectué des voyages artistiques à travers l'Europe, Diaghilev devient, dans un premier temps, organisateur d'expositions. Ayant trouvé un financement, il fonde en 1899 et dirige la revue Mir iskoustva, << Le Monde de l'art ». Cette revue, qui joue un rôle décisif dans l'accueil de l'Art Nouveau en Russie, s'impose rapidement dans le monde de l'art contemporain à travers toute la Russie.
L'axe Saint-Pétersbourg-Paris. Comme deux siècles auparavant, au temps de Pierre le Grand, la Russie s'ouvre de nouveau sur l'Occident. En collaboration avec des financiers et des investisseurs d'Europe de l'Ouest, des industries et des chemins de fer émergent dans ce pays agricole. À Saint-Pétersbourg ainsi qu'à Moscou, on profite de l'occasion pour présenter la culture russe peu ou pas connue à l'ouest.
En 1906, Diaghilev organise, soutenu par Bakst et Benois, une grande exposition d'art russe, du Moyen Âge à nos jours, au salon d'automne du Grand Palais à Paris. Au cours des années suivantes, il fait connaître la musique russe à l'occident, dans le cadre de son axe culturel Saint-Pétersbourg-Paris. Ce sont d'abord des concerts, puis une représentation de Boris Godounov, opéra de Modeste Moussorgski, avec des chanteurs et des danseurs du Théâtre impérial Mariinski. Bien que toutes les places ne soient pas occupées, le partenaire parisien de Diaghilev - le régisseur Gabriel Astruc - est fasciné par l'intermède des Danses polovtsiennes, de l'opéra de Borodine, Le Prince Igor. Il organise une tournée avec les danseurs Michel Fokine, Vaslav Nijinski et Anna
«
L'artiste Alexeï von Jawlensky
représente, dans son Portrait du danseur A.
Sakharov, une des stars
des Ballets russes lors de leur arrivée à Paris, en 1909.
Nouveau début à Monte Carlo.
Diaghilev
fait un pas décisif et fonde sa propre
compagnie.
Nijinski et d'a utres danseur s
rompent leurs contrats avec le théâtre
Marii nski de Saint -Pétersbourg, ce qui
provoq ue un scandale.
Dès le début de
l'année 1911, on joue à Monte Carlo, où
Diaghil ev domicilie sa troupe.
Grâce à
Misia Sert, qui recherche de jeunes artistes
français pour son ami depuis la repré
sentation de Boris Godounov , il obtient
bi entôt de précieuses collaborations pour
les décors et la musique : Georges Auric,
Je an Coc teau, Pablo Picasso, Francis
Poulenc, Erik Satie et beaucoup d'autres.
La première représentation de la nouvelle
saison 1911 compor te Le Spectre de la
Rose, d'après Carl Maria von Weber , sur
une chor égraphie de Fokine, et conçu
pour Nijinski.
A côté des œuvres
modernes, Diaghilev intègre également
du ballet classique à son programme.
A
Londres, Nijinski danse Giselle avec Anna
Pavlova et le célèbre Lac des Cygnes avec
Mathilde Kschessinska.
Le rôle des directeurs de l'équip e de
Diaghi lev dans les nouvelles productions
est toujour s discuté .
Bak st conçoit les
décors et les costumes pour les ballets de l'année
1912 : Th amar, L'Après-midi d'un
fa une et Daphni s et Chloé.
Il n'est pas
certa in que Nijinski ait vraiment composé
la chor égraphie de L'après-midi d'un
fa une ; si Diagh ilev le pousse partout à la
première place, ce n'est pas seulem ent
par calcul artistique, mais également par
penchant pour lui.
La prem ière de
L' après-m idi d'un faune provoque un
scandale.
Auguste Rodin en juge ainsi :
« Dans aucun autre rôle, Nijinski n'a été
aussi splendide et merveilleux.
Ni sauts ni
vols, seulement la posture et les gestes
d'une créature animale semi-consciente.
(.
..
) L'harmonie des express ions et du
corps est parfaite.
» D'a utres, tels que le
critique du Figaro, y voient quelque chose
d'obscène : « Ceux qui parlent d'art et de
poésie dans ce ballet se moquent de nous.
( ...
) Nous n'avons vu qu'un faune impu
dique et commun, aux gestes d'un
érotisme bestial et honteux.
»
Scandale, crise, folie.
Les scandales ne
parviennent pas à entacher sérieusement
la réputation des Ballets russes.
En 1913 ,
le théâtre des Champs-Élysées qui vient
d'être inauguré, accueille la première du
Sacre du Prin temps, sur une musique de Stravi
nski.
Le public se révolte, et couvre la
mu sique, comme le raconte Gertrude
Stein ; pour tant, la troupe fait un triom
phe.
Le bal let connaît fina lement des
difficultés à cause du com portement de
l'im presario.
Diaghilev tarde à payer les
honorair es des artistes ou ne les paie plus.
Bakst se dispute plu sieur s fois avec lui
pour des questions d'argent.
Le
chorégraphe Fokine menace de sauter par
la fenêtre s'il ne lui règle pas ce qu'il lui
doit, puis quitte la troupe en claquant la
porte.
Le mariage de Nijin ski avec la Hon
groise Romola Pulska lors d'une tournée
en Amérique du Sud durant l'hiver 1913,
est vécu comme une catas trophe par
Diaghi lev, très lié au danseur qu'il licencie.
Diaghi lev se sépare également de
Ba kst.
Pendant les quin ze années qui lui
restent à vivre, i 1 transforme profondé
ment les Balle ts russes : il s'appuie
essen tiellement sur des composite urs, des
pei ntres ou des sculpteurs français tels
Georges Braque, André Derain, Maurice
Ravel et Georges Rouault.
Il s'entoure
également des Alleman ds Max Ernst et
Richard Strauss, ainsi que du peintre et
sculpteur espagnol Joan Miré.
De 1914 à
19 28, Léon ide Massine est le danseur et le
chorégraphe attitré de la compag nie.
Dans les années 20, les Ballets russes
con tinuent d'ê tre appl audis.
Leur fin
sur vien t avec la mor t de Diaghi lev en
19 29, qui décède dans une cham bre
d' hô tel à Ve nise.
Nijin ski, atte int de
troubles psychiq ues à par tir de 1919 ,
meur t en 1950.
Aquarelle de Léon Bakst représentant Nijinski
dans le ballet L'Après-midi d'un faune
35.
»
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