Sarah Bernhardt, une femme fatale à la scène comme à la ville
Publié le 29/03/2019
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Sarah Bernhardt, une femme fatale à la scène comme à la ville
La célèbre comédienne française Sarah Bernhardt entame le 27 octobre 1902 une tournée au théâtre de Berlin accompagnée de toute sa troupe parisienne. Il s'agit de la première apparition en Allemagne pour cette star de la scène, âgée de 58 ans.
Sarah Bernhardt a donné près de 3 000 représentations de La Dame aux Camélias, d'Alexandre Dumas fils.
Sarah Bernhardt, de son vrai nom Henriette-Rosine Bernard, incarne sur scène comme dans la vie le genre de femme dont le destin est lié aux hommes par son aura érotique et son mode de vie excentrique. Née en 1844 à Paris, fille illégitime d'une dame de petite vertu originaire d'Amsterdam, Sarah attire déjà l'attention. À 18 ans, elle signe son premier engagement à la Comédie-Française. En 1869, elle remporte un succès éclatant au théâtre de l'Odéon lors de la première de la comédie de François Coppée, Le Passant. Peu après, elle revient à la Comédie-Française.
Après des années de succès, elle quitte la Comédie-Française en 1880, et entame une longue série de tournées dans le monde entier, aux États-Unis en particulier; elle effectue d'autres tournées dans des villes européennes ainsi qu'au Proche-Orient.
À Paris, elle se produit successivement sur quatre grandes scènes. À partir de 1899, elle joue dans un théâtre qui, après avoir porté son nom, s'appelle aujourd'hui Théâtre de la Ville.
Sarah Bernhardt évolue avec l'assurance d'un somnambule sur l'arête étroite qui sépare le grand art de la banalité. Son répertoire s'étend des tragédies françaises classiques aux pièces d'auteurs contemporains pleines de rebondissements. Les plus grands écrivains de son époque comptent parmi ses admirateurs : Alexandre Dumas, Gustave Flaubert et le jeune Marcel Proust.
Des critiques enthousiastes soulignent le charme de sa voix, la pureté de son excellente diction et sa superbe silhouette. Ils rendent notamment hommage à la force expressive de ses interprétations de l'agonie et de lamort.S'ajoute à cela l'érotisme envoûtant de l'actrice :
avec ses boucles indomptées, son visage pâle et fin et sa silhouette enfantine, elle correspond aux critères deses contemporains, attirés par le physique androgyne. Elle excelle dans les rôles masculins et triomphe dans L'Aiglon (1900) d'Edmond Rostand. Le critique Jules Lemaître estime qu'elle n'a pas seulement missonâme, sonesprit et son charme physique dans ses rôles, mais aussi sa sexualité. Chez n'importe quelle autre comédienne, une telle provocation serait déplacée ; cependant la nature quil'a dotée d'une silhouette fine, lui prête l'apparence d'une princesse de conte de fée.
«
Sarah
Bernha rdt
a donné près
de 3 000
re présen ta tions
de La Dame aux
Camélias,
d'Alexandre Dumas fils.
Sa
rah Bern hardt, une femme
fa tale à la scène comme à la ville
La célè bre comédienne française Sarah Bernhar dt
entame le 27 octobre 1902 une tournée au théâtre
de Berlin accompagnée de toute sa troupe parisienne.
Il s'agit de la premièr e apparition en Allemagne pour
cette star de la scène, âgée de 58 ans.
S arah Bernha rdt, de son vrai
nom
Hen
riette- Rosine
Bernar d, incarne sur scène
comme dans la vie le genr e de
fe mme don t le destin est lié aux
hommes par son aura érotique et
son mode de vie exce ntrique.
Née
en 1844 à Pa ris, fille illégitime
d'une dame de petite vertu
or iginair e d'Ams terdam, Sarah
at tir e déjà l'atte ntion.
À 18 ans,
elle signe son premier engagement
à la Comédie-Française.
En 1869,
elle remporte un succès éclatant au
théâtr e de l'Odéon lors de la
première de la comédie de François
Coppée, Le Passa nt.
Peu après, elle
revient à la Comédie-Française.
Après des anné es de succès, elle
qu itte la Comédie -Français e en
18 80, et entame une longue série
de tournées dans le monde entier,
aux États -Unis en particu lier ; elle
effectue d'autres tournées dans des
ville s eur opéenne s ainsi qu'au
Proche-Orient.
À Paris, elle se prod uit succes
sivement sur quatre grandes scènes.
À partir de 1899, elle joue dans un
théâtre qui, après avoir porté son
nom, s'appelle aujourd'hui Théâtre
de la Ville.
Sarah Bernhardt évolue avec
l' as suran ce d'un somnambule sur
l'ar ête étroite qui sépare le grand
art de la banalité.
Son répertoire
s'étend des tragédies françaises
classiq ues aux pièces d'au teurs
cont emporains pleines de rebon
dis semen ts.
Les plus grands écri
vains de son époque comptent
parmi ses admir ateurs : Alexandre
Dumas , Gus tave Flaub ert et le
jeune Marcel Proust.
Des critiques enthousia stes sou
lignent le charme de sa voix, la pu reté
de son excel lente diction et sa
sup erbe silh oue tte.
Ils rendent
nota mment hommage à la force
expressive de ses interprétations de
l'agonie et de la mort.
S'ajoute à cela
l'ér otisme envoûtant de l'actrice : avec ses
boucles indomp tées, son
visage pâle et fin et sa silh oue tte
enfanti ne, elle correspond aux
critères de ses contemporains, attirés
par le phy sique androgyne.
Elle
exc elle dans les rôles mascu lins et
triomphe dans L'Ai glon (1900)
d'Edm ond Rosta nd.
Le critique Jules
Le maî tre estime qu'elle n'a pas
seulement mis son âme, son esprit et
son charme physique dans ses rôles,
mais aussi sa sexua lité.
Chez
n'im porte quelle autre comédienne,
une telle provoc ation serait
dépl acée ; cependant la nature qui l'a
dotée d'une silhoue tte fine, lui prête
l'appa rence d'une princ esse de conte
de fée.
Même dans sa vie privée, Sarah
Bernhar dt correspond aux clichés
de la fémini té exacerbée : ses
év anou isseme nts, ses attaques
Hommage à Sarah Bernhardt : Gismonda
d'Alfons Mucha (1894, détail)
violen tes contre ses directeurs et
ses partenair es ont tout aussi
ma uvaise réputation que sa prodi
gali té.
Au débu t du xx• siècle, Sarah
Bernhar dt perd peu à peu de son
ray onnemen t, son jeu est désor
mais considéré comme sophistiqué.
Ampu tée d'une jambe en 1915 , elle
conti nue à se produir e sur scène.
Elle meurt à Paris en 1923.
les
grandes dates
de la Belle Époque
l'Exposition universelle 19
00
La capitale française célèbre
le nouveau siècle avec une
exposition universelle.
C'est
la cinquième fois que cette
manif estation se déroule à
Paris, où les nations indus
trielles présentent leur pro
duction.
47 milli ons de visi-
teurs s'y rendent.
19
02
L'exposition universelle .,...--;--;----:- -7:---'-1"-9 0 ""0"" de Paris, en 1900
Les bouches de métro
de Guimard
La premièr e ligne du métro
parisien est mise en service.
Paris est la quatrième ville à
se doter d'un métro, après
Londres, Budapest et Boston.
L'arch itecte Hector Guimard
est chargé des stations.
Il
n'en subsiste que quelques
bouches, témoins précieux
du mobilier urbain des
anné es 1900, dans le plus pur
style Art nouveau.
----
.,----,- -- -'-1"-90"'2" Entrée de métro
Le Voyage dans la Lune
d'Hector Guimard
C'est à Paris, ville natale du
cinéma (les frères Lumièr e y
organ isent en 1895 la pre-
mière manifestation mondiale
sur le cinéma) que Georges
Mél iès présente le premier
film fantastique, Le Voya ge
dans la Lune, d'après un
roman de Jules Verne.
Méliès
est alors le maître incontesté
de l'humour et des trucages.
1902
L'artisanat Paris devient une métropole
de l'artisanat : les verreries
gravées et émail lées d'Émile
Gallé, aux lignes courbes et
aux subtils effets de cou
leurs, les vases fragiles et les
bijoux en forme de fleurs ou
d'ins ectes de René Laliqu e
cons tituent l'apogée de
l'artisanat du Style 1900.
19 05
la naissance du fauvisme
Le critique Louis Vauxcelles
rend compte du Salon
d'Au tomne de 1905 et
qualifie la salle centrale de
>.
André
Derain, Albert Marque t,
Henri Matisse et Maur ice de
Vlaminck sont les artistes qui
exposent dans cette salle.
Le
fauvisme tend à tout expri
mer par l'utilis ation de cou
leurs pures.
Les spectacles de
la nature sont des thèmes à
déve lopper et non pas à
im iter formellement.
Affiche
pour la
projection d'un film
Lampe de chevet
dessinée par Gallé
69.
»
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