Robert Delaunay 1885-1941 Manège de cochons
Publié le 14/08/2014
Extrait du document
Saint-Séverin
Delaunay dira plus tard de cette série qu'elle « marque bien ce passage de Cézanne au déséquilibre qui suivait et aux directives destructrices de cette époque; l'incertitude des anciens moyens et la recherche vers un autre esthétisme : l'écroulement de la perspective traditionnelle; la lumière comme étant un élément de désorganisation de la ligne de la constructivité ancienne; la couleur se cherche dans ce chaos... «
« Dans les Villes... tous les espaces sont rompus et divisés jusqu'à une dimension infinitésimale dans tous les sens. C'est un dynamisme dissolvant complet; c'est la liquidation des moyens connus en art au point de vue ligne, valeurs, volumes, clair-obscur, etc. «
«
Le Manège de cochons est un bel exemple à la fois d'une
œuvre qu'on imagine
mal sans le précédent cubiste, et qui
élargit son propos.
C'est un tableau qui tire tout
le profit
possible de
la fragméntation, mais d'abord lumineuse.
C'est
essentiellement une œuvre de lumière, comme
si cela avait
été
l'unique objectif du peintre.
Refaire le chemin
Peindre, c'est se faire un chemin qui traverse d'abord le
paysage de ce qui a déjà eu lieu, pour délimiter ensuite son
propre domaine, donc son propre langage.
Comme tout ar
tiste, Delaunay n'a pas échappé à
cela.
Delaunay est né en 1885 à Paris.
Son père était ingénieur.
Mais Robert est
élevé par sa mère, issue d'une grande famille
lyonnaise, et
par son oncle.
Il baigne dès l'enfance dans un
milieu artistique.
A
l'âge des études, il se refuse à cette
astreinte régulière,
et le moment où il est renvoyé du lycée
coïncide avec
celui de ses premières peintures, qui datent de
ses seize ans
(Cour de ferme, 1901).
Il entre, en 1902, dans un
atelier de décors de théâtre,
où il a sans doute beaucoup
appris: créer
un décor, exposé aux projecteurs de la scène,
réclame
un travail de transposition considérable qui est très
formateur.
Entre
1903 et 1905 il décide de se consacrer entièrement à
la peinture;
les œuvres de cette époque sont très nourries en
couleurs et influencées par les impressionnistes, les nabis et
Gauguin;
par Seurat aussi, dont le pointillisme le captera
quelque temps.
Vers
1906, il expérimente cette technique et
celle du camaïeu, et peint des tableaux parfois proches des
Kandinsky* de la même époque;
Fillette ou la poétesse (1906)
rappelle notamment l'effet de la mosaïque qu'on trouve chez
ce dernier.
Ce travail est interrompu
par le service militaire que De
launay fait à Laon.
C'est un moment important de son évolu
tion car, d'une part, affecté à la bibliothèque de son régi
ment,
il lit beaucoup, surtout les philosophes; et, d'autre
part,
il aborde en peinture des thèmes fondamentaux de son
œuvre future : celui des tours et celui des villes.
Trois séries.
»
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