Rhapsodies hongroises 1835 Franz Liszt (1811-1886)
Publié le 29/06/2015
Extrait du document
Le goût du spectacle...
Le jeu recouvre une fonction vitale que trop de classicisme avait reléguée aux oubliettes : être naturel, utiliser toutes ses ressources, tant physiques qu'intuitives, pour livrer sa personnalité profonde. Liszt aura parfois tendance à en rajouter. L'ornementation souvent chargée d'une pléthore d'arpèges et de trilles frise l'indigestion. Tout comme la gestuelle du «concertiste inspiré« qu'il introduisit en représentation n'ajoutait à sa virtuosité incontestée que le côté spectaculaire. Il reste toutefois que ses oeuvres, nées d'un virtuose, requièrent de son interprète autre chose que du savoir-faire : une réelle expressivité. Cette même expressivité se retrouve immanquablement dans ce genre qu'il lança simultanément avec Berlioz, le poème symphonique. Dans ce contexte, le plus français des musiciens hongrois retrouvait avec émotion les élans profonds du peuple magyar.
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332 1 Les chefs-d'oeuvre de la musique
Le goût du spectacle ...
Le jeu recouvre une fonction vitale que trop de classicisme avait
reléguée
aux oubliettes: être naturel, utiliser toutes ses ressour
ces, tant physiques qu'intuitives,
pûur livrer sa personnalité pro
fonde.
Liszt aura parfois tendance à en rajouter.
L'ornementation
souvept chargée d'une pléthore d'arpèges et de trilles frise l'indi
gestion.
Tout comme la gestuelle
du «concertiste inspiré» qu'il
introduisit
en représentation n'ajoutait à sa virtuosité incontestée
que
le côté spectaculaire.
ll reste toutefois que ses oeuvres, nées
d'un virtuose, requièrent de son interprète autre chose que du
savoir-faire: unè réelle expressivité.
Cette même expressivité se
retrouve immanquablement dans ce genre qu'il lança simultané
ment avec Berlioz, le poème symphonique.
Dans ce contexte, le
plus français des musiciens hongrois retrouvait avec émotion les
élans profonds
du peuple magyar.
L'auteur
Bercé par les rythmes tsiganes dès son plus jeune âge, Listz, à
peine sorti du sevrage, reçoit des leçons de piano de son père,
employé
au service des Esterhazy.
Une bourse d'études lui per
met de bénéficier à Vienne de l'enseignement d'Antonio Salieri,
pour l'écriture musicale, et de Karl Gzerny, pour le clavier.
Entraîné par
un vrai père-poule, il gagne Paris où, inexplicable
ment, Cherubini
lui barre la route du Conservatoire.
La mort pré
.
cipitée de son père qui le laisse seul à 8 ans et son échec parisien
sont déterminants
dans son jeu de piano et sa virtuosité extraordi,
nairement précoce.
ll travaille
avec le violoniste tchèque Antonin Reicha ( défen
seur
du polyphonisme allemand) qui 1 'encourage à entreprendre
une carrière de concertiste.
A 12 ans, Liszt donne son premier
opéra,
Don Sanche, soulevant, partout où passe l'enfant prodige,
les vivas du public.
En 1826, il compose ses fameuses Douze étu
des d'exécution transceruimztes, vertigineux enchaînements d'envo
lées
de piano.
Tout l'intéresse mais plus particulièrement ce qui
implique un don particulier de soi-même: le mysticisme social
à la Lamennais, l'idéal révolutionnaire de 1830, les amis, les fem
mes et la célébrité.
ll fréquente assidûment les cercles intellec
tuels branchés
où il retrouve les Delacroix, Heine, Musset, Hugo.
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