Requiem de la tristesse : la Symphonie de Leningrad de Chostakovitch
Publié le 26/03/2019
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Requiem de la tristesse : la Symphonie de Leningrad de Chostakovitch
Dmitri Chostakovitch commence, en 1941, sa 7e symphonie, avant le siège de Leningrad.
Il veut que sa musique évoque le souvenir des nombreuses victimes des années de guerre, et fixe l'image de son pays au combat.
La musique et la guerre
Dmitri Chostakovitch en pompier, sur le toit du conservatoire de leningrad, en 1941
Lorsque Dmitri Chostakovitch, professeur au conservatoire de Leningrad, apprend que l'Allemagne attaque l'URSS, il essaie à tout prix de se faire engager dans l'armée Rouge, mais sa requête est repoussée. Les autorités savent qu'un compositeur que le peuple admire peut être bien plus efficace contre l'ennemi en pratiquant son art que sur un champ de bataille.
Durant les préparatifs de la défense de Leningrad, Chostakovitch se consacre fiévreusement à la réalisation d'une nouvelle symphonie, la septième, dite de Leningrad. Bien qu'on le pousse à s'en aller, il reste et écrit les trois premiers mouvements dans une ville autour de laquelle l'étau du siège se resserre de plus en plus. C'est seulement après avoir reçu l'ordre formel d'évacuer les lieux qu'il part à Kouibychev avec sa famille, où il compose le final. Évacué lui aussi, l'orchestre philharmonique de Leningrad se trouve également à Kouibychev, si bien que les répétitions pour la première avancent rapidement. Celle-ci est annoncée comme l'acte de résistance de toute une nation et est suivie à la radio par les habitants de Leningrad affamés au milieu des tirs d'artillerie. Alexis Tolstoï rédige sur cette première une critique enflammée qui résonne comme l'annonce d'une victoire. C'est exactement ainsi que Staline voyait le rôle de la musique durant la guerre.
À l'origine, Chostakovitch avait donné aux quatre mouvements de l'œuvre les titres suivants : Guerre, Souvenirs, Étendues de la patrie et Victoire, mais il les change finalement pour échapper à une récupération politique de son œuvre. Il ne pourra pourtant pas l'empêcher, d'autant plus que le compositeur avait lui-même déclaré : « Mon arme est la musique ! »
La partition est copiée sur microfilm et introduite en fraude aux États-Unis où Arturo Toscanini, avec la société de télévision NBC, obtient les droits de la première représentation. La première américaine a lieu le 19 juillet 1942 à New York. Plus de 50 millions de personnes écoutent l'œuvre à la radio. De juillet à la fin de l'année, la symphonie est donnée soixante fois en Amérique. Pourtant, elle n'a toujours pas été exécutée dans la ville à laquelle elle est consacrée.
1941
«
Dmitri
Chostakovitch en pompier,
sur le toit du
conservatoire
de leningrad,
en 1941 Requiem
de la trist esse : la Symp honie
de Le ningrad de Chost akovitc h
Dmitri Chostakovitch commence, en 1941,
sa 7• symphonie, avant le siège de Leningrad.
1� veut que sa musique évoque le souv enir
des nombreuses victimes des années de guer re,
et fix e l'i mage de son pays au combat.
L orsque Dmitri Chostakovitch,
profess
eur au conservatoire
de Leni ngrad, apprend que
l'Allemagne attaque l'URSS, il essaie
à tout prix de se faire engager dans
l'armée Rouge, mais sa requête est
repoussée.
Les autorités savent
qu'un compositeur que le peuple
admir e peut être bien plus efficace
contre l'ennemi en pratiquan t son
art que sur un champ de batai lle.
Dur ant les prépa ratifs de la
défense de Leningrad, Chostakovitch
se consa cre fiévr eusem ent à la
réa lisation d'une nouvel le sym
phonie , la sep tième , dite de
Leningrad.
Bien qu'on le pousse à
s'en aller, il reste et écrit les trois
premi ers mouvemen ts dans une
ville autour de laquelle l'étau du
siège se resserre de plus en plus.
C'est seulement après avoir reçu
l'ordr e form el d'évacuer les lieux
qu'il part à Koui bychev avec sa
fa mill e , où il com pose le final.
Évacué lui aussi, l'orchestre phil
harmonique de Leningrad se
trouve également à Koui bychev, si
bien que les répé titions pour la
prem ière avancent rapidement.
Celle-ci est annoncée comme l'acte
de résistance de toute une nation
et est suivie à la radio par les
habitan ts de Leningrad affamés au
mili eu des tirs d'ar tiller ie.
Ale xis
To lstoï rédige sur cette première
une critique enflammée qui
rés onne comme l'annonce d'une
victoire.
C'est exactement ainsi que
Sta line voyait le rôle de la musique
dur ant la guerre.
À l'origin e, Chostakovitch avait
donné aux quatre mouvements de
l'œuvre les titres suivants : Guerre,
Souven irs, Étendues de la pa trie et
Victoire, mais il les change fina
lement pour échapper à une récu
pération politique de son œuvre.
Il
ne pourra pourtant pas l'emp êcher,
d'a utant plus que le compositeur
avait lui-même déclaré:« Mon
arme est la musique ! » La
partition est copiée sur
mic rofilm et introduite en fraude
aux États -Unis où Arturo Toscanini,
avec la société de télévision NBC,
obtient les droits de la première
représentat ion.
La première améri
ca ine a lieu le 19 juil let 1942 à New
York.
Plus de 50 mil lions de per
sonnes écoutent l'œuvre à la radio.
De juil let à la fin de l'anné e, la
symphonie est donnée soixante fois
en Amérique.
Pourtant, elle n'a
toujours pas été exécutée dans la
ville à laquelle elle est consacrée.
Le compositeur soviétique
Dmitri Dmitrievitch Chostakovitch
Pour la première à Leningrad, les
par titions sont introdu ites secrè
tement dans la ville assiégée.
Con trair emen t à Kouib ych ev,
Len ingr ad n'a que peu de musi
ciens.
Le commande ment de
l' armée Rouge donne donc un
ordre mémorable : tous les musi
ciens qui défen dent la ville sont
réq uisitionnés pour jouer : le
9 août 1942, la symphonie de
Chostakovitch remporte un brillant
succès.
Dans ses Mémoi res parues en
19 79, quatre ans ap rès sa mo rt,
Cho stakovitch ne mentionne pas
l' aspect de propagande de guer re
que renfermerait sa 7' symphonie.
Il écrit ceci :«Je n'ai rien à objecter
à ce que l'on appelle ma 7' sym
phonie la symphonie de Leningrad.
Mais il n'y est pas ques tion du
blocus.
Il s'agit seulement de la ville
que Staline a ruinée.
Hitler n'a fait
qu'y mettre un point final.
» la
musique et la guerre
1941
Quatuor pour la fin du temps
le compositeur français
Oli vier Messiaen fait exé
cuter son Quatuor pour la fin
du temps, dans un camp de
prisonniers de guerre, avec
trois codétenus, devant 5 000
personnes.
Cette musique
transmet les souffrances de
la guerre et c'est la première
fois qu'appara issent les 19
4 1
chants d'oiseaux, symboles Olivier
Messiaen
de la pureté de la nature ..
19 45-1 946
Sy mphonie liturgique
Inspiré par la guerre, Arthur
Hon egger écrit sa 3' sym
phonie dite liturgique et
touche ainsi, en particulier
en Allem agn e, un grand
public.
Ce compositeur, origi
nair e de Suisse, donne aux
trois mouvements de l'œuvre
des titres tirés de la liturgie
catholique : Dies irae évoque
les ravages de la guerre ; De
profundis dresse le portrait
du désespoir de l'humani té
face à la destruction ; Dona
nobis pacem affi rme
qu'après les guerres viendra
une vie future dans la paix.
19 47
Un Surviv ant de Varsovie
Dans cette cantate dodé
caphonique, le compositeur
ju if autrichien Arnold
Schonberg met en musique
de nom breux rappor ts de
témoins du ghetto de Var
sovie.
Le temps fort de cette
œuvre est une mélodie
li turgique triomphan te, la
profession de foi juive de
prisonn iers de camps de
concentration, en route pour
Arnold Schonberg
les chambres à gaz, chantée
par un chœur masculin.
Cette œuvre chorale est
inspir ée par l'esprit de
l'Ancien Testament.
1960
Threnos
L'œuvre orchestrale Threnos
pour 52 cordes, écrite pour
les victimes de Hiroshima par
le compositeur polonais
Krzysztof Penderecki, est
jouée pour la première fois à
Venise.
Le compositeur avait
d'a bord intitulé l'œuvre « 8'37 », pour attir er Krzysztof Penderecki l'attention sur la durée du
bom bardement atomique
des Amér .icains sur la ville
japonaise de Hiroshima, en
août 1945.
57.
»
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