REMBRANDT : Les Eaux-fortes
Publié le 26/08/2015
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REMBRANDT : Les Eaux-fortes
L'eau-forte est l'une des principales techniques de la gravure en creux, dite aussi taille douce; l'artiste après avoir recouvert de vernis sa planche, une fine lame de cuivre rouge, dessine sur ce support avec une pointe qui met à nu le métal; le graveur peut alors faire mordre sa plaque, c'est-àdire la plonger dans un bain d'acide ou mordant, l'eau-forte proprement dite, dont l'action corrosive creuse le métal là où il est à découvert. La morsure ayant été jugée suffisante, le cuivre est déverni à l'essence puis soigneusement encré et essuyé, afin de ne conserver l'encre que dans les parties creuses sans en laisser de traces sur la surface. Au moment de l'impression - passage sous la presse de la plaque recouverte d'une feuille de papier humide - ce dernier se gauffre et va chercher l'encre au fond des tailles; sans procéder à de nouvelles morsures, l'artiste peut modifier sa planche en la retravaillant directement, ajoutant tel accent ou tel détail à la pointe sèche ou au burin ou, au contraire, supprimant tel autre au grattoir. Toutes ces reprises donnent lieu à des états différents qui permettent d'assister au travail de l'artiste et à sa progression.
Le fait d'avoir regroupé, au sein de
chacune des périodes, les oeuvres
d'après leurs sujets (autoportraits et
portraits; sujets bibliques et religieux;
sujets de genre et mythologie; paysages)
ne doit pas amener à considérer
l'art de Rembrandt comme une
juxtaposition de spécialités - ce qui
est une des caractéristiques essentielles
de l'art hollandais du XVIIe
siècle - mais inviter plutôt à reconnaître
la diversité des intérêts de l'artiste,
sa remarquable indépendance
dans le choix comme dans l'interprétation
et le traitement de ses thèmes
dont l'ambiguïté défie parfois une
stricte définition.
Rembrandt ne sépara jamais son
activité d'aquafortiste de ses activités
SALLEI
de peintre ou de dessinateur. Loin
que l'une d'elles fût subordonnée aux
autres, elles s'enrichirent mutuellement
d'expériences et d'accomplissements
qui ne pouvaient être réalisés
que par le truchement de matériaux et
de techniques spécifiques : rapprocher,
comme nous l'avons fait quelques
fois {documentation photographique),
une eau-forte d'une peinture
ou d'un dessin, c'est bien souvent
mettre en évidence comment un
même thème ou un problème artistique
semblable étaient différemment
traités ou résolus par l'artiste selon
que sa main tenait la pointe du graveur,
le pinceau ou la plume de
roseau.
Dans les années 1636-1640, années
de confluence, coexistent, parfois
dans la même oeuvre, l'extrême dans
la tension dramatique et une figuration
nouvelle, plus calme et plus classique;
le Retour du Fils .Prodigue
(1636, fig. 7) et Adam et Eve (1638)
sont, à cet égard, des oeuvres charnières
: si le sens du mouvement et
l'extériorisation des sentiments
appartiennent au passé, l'interprétation
du sujet révèle une compréhension
plus mûre.
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fait d'avoir regroupé, au sein de
chacune des périodes, les œuvres
d'après leurs sujets (autoportraits et
portraits; sujets bibliques et religieux;
sujets de genre et mythologie; pay
sages) ne doit pas amener à considé
rer l'art de Rembrandt comme une
juxtaposition de spécialités -ce qui
est une des caractéristiques essen
tielles de l'art hollandais du XVII•
siècle -mais inviter plutôt à recon
naître la diversité des intérêts de l'ar
tiste, sa remarquable indépendance
dans le choix comme dans l'interpré
tation et le traitement de ses thèmes
dont l'ambiguïté défie parfois une
stricte définition.
Rembrandt ne sépara jamais son
activité d'aquafortiste de ses activités
SALLEI de
peintre ou de dessinateur.
Loin
que l'une d'elles fût subordonnée aux
autres, elles s'enrichirent mutuelle
ment d'expériences et d'accomplis
sements qui ne pouvaient être réalisés
que par le truchement de matériaux et
de techniques spécifiques : rappro
cher, comme nous l'avons fait quel
ques fois {documentation photogra
phique), une eau-forte d'une peinture
ou d'un dessin, c'est bien souvent
mettre en évidence comment un
même thème ou un problème artisti
que semblable étaient différemment
traités ou résolus par l'artiste selon
que sa main tenait la pointe du gra
veur, le pinceau ou la plume de
roseau.
TE CHNIQUE DE L'EAU-FORTE
L'eau-forte est l'une des principales
techniques de la gravure en creux,
dite aussi taille douce; l'artiste après
avoir recouvert de vernis sa planche,
une fine lame de cuivre rouge, dessine
sur ce support avec une pointe qui
met à nu le métal; le graveur peut
alors faire mordre sa plaque, c'est-à
dire la plonger dans un bain d'acide
ou mordant, l'eau-forte proprement
dite, dont l'action corrosive creuse le
métal là où il est à découvert.
La mor
sure ayant été jugée suffisante, le cui
vre est déverni à l'essence puis soi
gneusement encré et essuyé, afin de
ne conserver l'encre que dans les par- ties
creuses sans en laisser de traces
sur la surface.
Au moment de l'im
pression -passage sous la presse de
la plaque recouverte d'une feuille de
papier humide -ce dernier se gauf
fre et va chercher l'encre au fond des
tailles; sans procéder à de nouvelles
morsures, l'artiste peut modifier sa
planche en la retravaillant directe
ment, ajoutant tel accent ou tel détail
à la pointe sèche ou au burin ou, au
contraire, supprimant tel autre au
grattoir.
Toutes ces reprises donnent
lieu à des états différents qui permet
tent d'assister au travail de l'artiste et
à sa progression.
-- - --- --- J.
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