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R. WAGNER. 1813-1883 AVANT- PROPOS Feuilletons une histoire de la musique et lisons,

Publié le 17/10/2012

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R. WAGNER. 1813-1883 AVANT- PROPOS Feuilletons une histoire de la musique et lisons, au hasard, les chapitres relatifs aux compositeurs nés à partir de ...1850. Nous sommes frappés de trouver, presque une fois sur deux, l'expression : "il subit (ou subit fortement) l'influence de Wagner..." Nous pensons alors, avec juste raison, qu'il a fallu que Wagner ait été un réformateur et un novateur bien puissant pour que tant de compositeurs ne puissent échapper à sa griffe. Mais lisons jusqu'au bout des articles relatifs à ces compositeurs "influencés par Wagner ". Nous allons constater une chose bien étrange : beaucoup d'entre eux n'ont écrit que peu ou même pas du tout d'opéras, alors que leur "grand modèle" n'a composé que ce genre d'ceuvres. Nous devons donc nous convaincre que Wagner n'a pas fait seulement une "révolution " dans l'opéra, mais dans toute la musique. Dès ses premières oeuvres, Wagner a volontairement balayé ce qui existait avant lui. Plus de "grands airs" à l'italienne entrecoupés de récitatifs, mais une mélodie continue. Il fallait pourtant un élément capable de donner une unité à l'ceuvre : c'est le LEITMOTIV (10). Wagner s'en sert avec un rare bonheur et parvient à donner à l'opéra une dimension supplémentaire. Donnons un exemple : sur scène, un personnage peut en évoquer un autre par son leitmotiv. Dans le même temps, l'orchestre fait entendre le leitmotiv d'un sentiment, et nous comprenons tout de suite ce qu'éprouve le personnage à l'égard de l'autre... toujours absent de la scène. Si l'orchestre se voit confier un si grand rôle, alors il ne faut plus le traiter comme un simple accompagnateur ou soutien de la voix. En effet, Wagner accorde tous ses soins à cet instrument merveilleux. Il en augmente l'effectif (80 musiciens, voire plus). Il trouve des combinaisons de timbres inconnus avant lui. Qu'il soit déchaîné comme seul sait l'être l'orchestre de Wagner, ou au contraire doux et apaisé, jamais l'orchestre ne joue un rôle secondaire dans l'opéra. Certains disent même qu'il en est le principal acteur. Enfin, sur scène ou dans la fosse d'orchestre, il y a la musique. Là encore, Wagner est un novateur. Au fil de ses oeuvres, les hardiesses sont de plus en plus grandes, il prend de très grandes libertés avec les règles classiques. On a parfois l'impression d'entendre des accords nouveaux. Dans sa dernière oeuvre "Parsifal", il va si loin que l'on dit souvent "qu'il a ouvert la porte à la musique moderne dodécaphonique" (11). Que de chemin parcouru si l'on songe que Wagner, dans son enfance, aurait pu assister à la première représentation du "Barbier de Séville" de Rossini (12). ! Soyons donc certains, lorsque nous lirons qu'un compositeur subit l'influence de Wagner, que ce musicien, s'il sait tirer parti de la leçon, a de solides armes entre les mains. De 1859 (il a donc quarante six ans), à 1862, Wagner revient à Paris, mais cette fois en homme célèbre, possédant de puissants et illustres amis, LISZT, BAUDELAIRE (6), TH. GAUTIER (7), J. FERRY (8), E. OLLIVIER. Ce qui prouve que les relations de Wagner débordent largement le domaine musical. Mais décidément, Paris n'aime pas Wagner, qui le lui rend bien d'ailleurs. Malgré la gloire du compositeur, "Tannhauser" connaît un cuisant échec. Wagner, pardonné, peut revenir en Allemagne en 1862 (seule, la Saxe lui est interdite) et de nouveau les difficultés matérielles l'accablent. Pour fuir les créanciers, il se déplace de ville en ville. 1862-1883 : LA GLOIRE Il est au fond de l'abîme lorsque le roi Louis II de Bavière l'appelle auprès de lui. Désormais, sa situation financière est solide. Le souverain qui voue à Wagner une amitié et une admiration absolument sans limite, lui offre une maison et lui accorde une pension. Les sommes fabuleuses qu'il dépense pour son protégé sont telles que son entourage, ses conseillers, ses ministres s'en inquiètent et le conjurent de modérer ses largesses. Le roi, qui plus tard sera atteint par la folie, reste sourd aux conseils de modération et continue d'échanger une correspondance très suivie avec Richard Wagner. Celle-ci témoigne de l'extraordinaire attachement que se portaient mutuellement les deux hommes. Wagner épouse en 1870, en seconde noces, Cosima, la fille de son ami Frantz LISZT. Il peut, dès lors, se consacrer entièrement à son oeuvre. Il réalise son vieux rêve : construire le théâtre idéal qu'il a lui-même conçu et dont il a fait les plans, Commencé en 1872 et inauguré le 13 aout 1876, l'édifice coûte une fortune et cause un nouveau scandale dans l'entourage du roi, mais Wagner se retrouve comme au temps de son théâtre de marionnettes, directeur, metteur en scène, décorateur. Il y ajoutera aussi le rôle de musicien. C'est dans ce théâtre, qui nous émerveille encore maintenant par son agencement, ses qualités acoustiques (augmentées en...
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« De 1859 (il a donc quarante six ans), à 1862, Wagner revient à Paris, mais cette fois en homme célèbre, possédant de puissants et illustres amis, LISZT, BAUDELAIRE (6), TH.

GAUTIER (7), J.

FERRY (8), E.

OLLIVIER.

Ce qui prouve que les relations de Wagner débordent largement le domaine musical.

Mais décidément.

Paris n'aime pas Wagner, qui le lui rend bien d'ailleurs.

Malgré la gloire du compositeur, "Tannhauser" connaît un cuisant échec.

Wagner, pardonné, peut revenir en Allemagne en 1862 (seule, la Saxe lui est interdite) et de nouveau les difficultés matérielles l'accablent.

Pour fuir les créanciers, il se déplace de ville en ville.

1862-1883 : LA GLOIRE Il est au fond de l'abîme lorsque le roi Louis Il de Bavière l'appelle auprès de lui.

Désormais, sa situation financière est solide.

Le souverain qui voue à Wagner une amitié et une admiration absolument sans limite, lui offre une maison et lui accorde une pension.

Les sommes fabu­ leuses qu'il dépense pour son protégé sont telles que son entourage, ses conseillers, ses ministres s'en inquiètent et le conjurent de modérer ses largesses.

Le roi, qui plus tard sera atteint par la folie, reste sourd aux conseils de modération et continue d'échanger une correspondance très suivie avec Richard Wagner.

Celle-ci témoigne de l'extraordinaire attachement que se portaient mutuellement les deux hommes.

Wagner épouse en 1870, en seconde noces, Cosima, la fille de son ami Frantz LISZT.

Il peut, dès lors, se consacrer entièrement à son œuvre.

Il réalise son vieux rêve: construire le théâtre idéal qu'il a lui-même conçu et dont il a fait les plans, Commencé en 1872 et inauguré le 13 aout 1876, l'édifice coûte une fortune et cause un nou­ veau scandale dans l'entourage du roi, mais Wagner se retrouve comme au temps de son théâtre de marionnettes, directeur, metteur en scène, décorateur.

Il y ajoutera aussi le rôle de musicien.

C'est dans ce théâtre, qui nous émerveille encore maintenant par son agencement.

ses qualités acoustiques (augmentées encore du fait que l'orchestre, placé en grande partie sous la scène, n'écrase pas de sa violence les voix des chanteurs) que vont être données les dernières œuvres de Wagner.

Ce monument.

construit à Bayreuth, est encore de nos jours le lieu où, régulièrement.

se donne un festival des œuvres de Wagner.

Au cours d'un voyage, Wagner tombe malade.

La maladie est de courte durée et il expire à Venise le 26 juillet 1882.

Son corps repose à Bayreuth.

"Ce jour sacré où Wagner mourut·: écrit N 1 ETZSCH E (9).

Le compositeur était alors au comble du succès et de la gloire.

RICHARD WAGNER ET SON EPOQUE Dans un journal de la fin du XIX• siècle, on peut voir un dessin humoristique représentant la fontaine du sous-sol de l'Opéra de Paris dans laquelle "les vrais amateurs de musique jettent le buste de Wagner et d'autres fous".

Il a vraiment fallu que l'œuvre de Wagner frappe les esprits et déconcerte les auditeurs pour qu'un tel dessin, qui nous fait sourire aujourd'hui, ait été pris à son époque comme l'expression même de la vérité.

Et pourtant.

les contemporains de Wagner devaient être habitués à toutes les nouveautés, car il est remarquable de constater que la "Révolution artistique romantique" a été faite par un groupe d'artistes ayant tous pratiquement le même âge.

Lorsque Wagner est né, Victor HUGO n'avait que douze ans, Gérard de NERVAL cinq, George SAND était une fillette de neuf ans, Frédéric CHOPIN, SCHUMANN, MUSSET étaient des bébés dans leur troisième année.

LISZT devait commencer à marcher, mais depuis peu de temps sans doute.

Quant à Félix MENDELSSOHN, il aurait pu mener fièrement cette petite troupe du haut de ses quatre ans.

Certes BERLIOZ était déjà au lycée et il devait songer à ce qu'il pensait être sa future carrière ..

la médecine.

A cette époque encore, deux jeunes gens brossaient leurs toiles de peintres.

L'un s'appelait G ERI CAU L T, et l'autre plus jeune de neuf ans.

DELACROIX.

L'Europe elle-même était en pleine effervescence.

Elle avait cru aux idées généreuses de la Révo­ lution Française.

Pourtant moins de vingt ans après, toutes ses forces coalisées ne furent pas de trop pour lutter contre l'envahissant NAPOLÉON 1er.

Mais les idées sont lancées, KARL MARX, de cinq ans le cadet de Wagner.

élabore les théories qui vont aboutir au communisme, alors qu'en face de lui se dresse N 1 E TZ SC HE, pour qui le monde comprend quelques "surhommes" qui doivent dominer le reste de l'humanité.. »

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