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R. SCHUMANN. 1810-1856 AVANT- PROPOS Dès son adolescence, Robert SCHUMANN est soumis à

Publié le 17/10/2012

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R. SCHUMANN. 1810-1856 AVANT- PROPOS Dès son adolescence, Robert SCHUMANN est soumis à une dualité qui le déchire. Il en a pleinement conscience, et lorsqu'il crée "La Nouvelle Revue Musicale", périodique qui part en guerre contre les "bourgeois" de la musique, pour défendre la génération montante, le compositeur anime ses articles au moyen d'un dialogue qui oppose deux artistes de nature dissemblable : Eusebius, c'est la moitié de Schumann qui analyse et raisonne, qui rêve et souffre, Florestan, c'est celle qui s'enflamme et agit, qui juge et condamne. L'un est mélancolique, l'autre ardent. Toute sa vie durant, Schumann sera tourmenté par une inquiétude et une angoisse qu'un caractère dépressif ne pourra lui permettre de dominer. Ce besoin d'évasion, cette soif de voyages, d'inconnu, ce désir de créations nouvelles, ce n'est pas seulement la curiosité intellectuelle ou artistique qui les provoque, ils sont essentiellement le fait de son instabilité naturelle. Schumann ne peut se fixer, il lui faut aller constamment de l'avant, mais chacune de ses tentatives s'effectue dans une direction différente; aussi sa route est-elle jalonnée d'échecs. Il échoue comme professeur et comme chef d'orchestre; un accident à un doigt interrompt une carrière de pianiste à peine commencée. Compositeur dont nul n'oserait aujourd'hui contester le génie, il reste à peu près ignoré de ses contemporains. De plus, son existence se déroule sous la menace constante de la folie qui le guette. Lucide, il connaît son mal, mais la fin tragique de sa soeur, morte à vingt ans, le hante. Le suicide l'épouvante : il ne supporte ni les étages élevés ni la vue d'un instrument tranchant, et la proximité d'un asile d'aliénés décuple son angoisse. Ce tableau serait bien sombre si une lueur rayonnante ne venait l'adoucir. CLARA WIECK a seize ans lorsque Schumann découvre ses sentiments pour la jeune pianiste. La lutte que le musicien livre alors contre son futur beau-père le laisse pantelant, mais elle se soldera par une victoire, la seule peut-être ! Ce n'est pas uniquement l'amour qui a poussé l'un vers l'autre Robert et Clara, c'est aussi la perspective d'un idéal que chacun d'eux sert différemment: la musique. Ils se complètent de façon parfaite, exemple unique dans l'Histoire. Schumann donne à Clara le goût de la lecture et l'aide à développer une culture restée incomplète du fait de son éducation de virtuose et de ses tournées de concerts à travers l'Europe. Clara, elle, non seulement défendra l'oeuvre de son mari, de toutes ses forces et avec tout son talent, mais elle entourera aussi ce malade de sa tendresse et de sa bienveillance. Dévouement héroïque d'une femme admirable, dont les crises de neurasthénie aiguë de Robert n'ont jamais entamé le moral. Ainsi, l'Art chez Schumann est étroitement lié à la passion que le musicien éprouve pour Clara : il fait de sa musique une confidence intime. Il excelle dans les pièces courtes. Aussi son oeuvre pour le piano et ses admirables lieder font-ils de Schumann le maître incontesté de "l'expression poétique en musique". de son élève que celui-ci est bientôt reçu dans la famille du Baron. Robert devrait être heureux, pourtant il doute encore: 'Ernestine a fait sonder son père par sa mère: il me la donne I Sentez vous ce que cela signifie ? Et néanmoins cet état me torture comme si je craignais d'avoir le droit de recevoir ce joyau ". N'a-t-il pas déjà conscience de la force qui le pousse vers celle qu'il a toujours considérée comme une soeur cadette. Lorsque Clara revient à Leipzig en 1835, Schumann découvre avec émerveillement sa passion pour la jeune fille, et par honnêteté il rompt avec Ernestine. La mort de sa propre mère en février 1836 a une répercussion profonde sur l'évolution de ses sentiments : le musicien veut se rapprocher de Clara, et présente une demande en mariage à son ancien professeur. Wieck, homme dur et intransigeant, au caractère entier et jaloux, ne peut se résoudre à se séparer de sa fille et refuse cette union. Par précaution, il envoie la jeune virtuose à Dresde et tente de remplacer Schumann dans le coeur de Clara par un certain Banck, professeur de chant qu'il chassera lui aussi. Schumann trouve alors un réconfort dans l'amitié de la pianiste anglaise Anna Laidlaw. Mais Clara revient à Leipzig et, pour prouver son attachement à Robert, elle met au programme d'un concert quatre de ses "Études symphoniques". Ivre d'espoir, le compositeur sollicite de Wieck une franche explication et renouvelle sa demande, mais le vieil homme prétextant la situation précaire du musicien, maintient son refus. Robert veut être digne de Clara et, pour donner une nouvelle impulsion à sa revue, il part pour Vienne. Hélas c'est encore un échec qui l'attend, son périodique ne passionne pas l'opinion et se vend mal. Alors, l'hostilité de Wieck à l'égard du compositeur se déchaîne. Schumann est accusé d'ivrognerie et, excédé par les calomnies du père de Clara, il décide de recourir à l'autorité judiciaire. La cour d'appel rend un jugement favorable et les deux jeunes gens célèbrent enfin leur mariage le 12 septembre 1840. Le couple savoure alors...
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« de son élève que celui-ci est bientôt reçu dans la famille du Baron.

Robert devrait être heureux, pourtant il doute encore: "Ernestine a fait sonder son père par sa mère: il me la donne 1 Sentez vous ce que cela signifie? Et néanmoins cet état me torture comme si je craignais d'avoir le droit de recevoir ce joyau".

N'a-t-il pas déjà conscience de la force qui le pousse vers celle qu'il a toujours considérée comme une sœur cadette.

Lorsque Clara revient à Leipzig en 1835, Schumann découvre avec émerveillement sa passion pour la jeune fille, et par honnêteté il rompt avec Ernestine.

La mort de sa propre mère en février 1836 a une répercussion profonde sur 1 'évolution de ses sentiments : le musicien veut se rapprocher de Clara, et présente une demande en mariage à son ancien professeur.

Wieck, homme dur et intransigeant.

au caractère entier et jaloux, ne peut se résoudre à se séparer de sa fille et refuse cette union.

Par précaution, il envoie la jeune virtuose à Dresde et tente de remplacer Schumann dans le cœur de Clara par un certain Banck, professeur de chant qu'il chassera lui aussi.

Schumann trouve alors un réconfort dans l'amitié de la pianiste anglaise Anna Laidlaw_ Mais Clara revient à Leipzig et.

pour prouver son attachement à Robert, elle met au programme d'un concert quatre de ses "Études symphoniques".

Ivre d'espoir, le compositeur sollicite de Wieck une franche explication et renouvelle sa demande, mais le vieil homme prétextant la situation précaire du musicien, maintient son refus.

Robert veut être digne de Clara et.

pour donner une nouvelle impulsion à sa revue, il part pour Vienne.

Hélas c'est encore un échec qui l'attend, son périodique ne passionne pas l'opinion et se vend mal.

Alors, l'hostilité de Wieck à l'égard du compositeur se déchaîne.

Schumann est accusé d'ivrognerie et, excédé par les calomnies du père de Clara, il décide de recourir à l'autorité judiciaire.

La cour d'appel rend un jugement favorable et les deux jeunes gens célèbrent enfin leur mariage le 12 septembre 1840.

Le couple savoure alors un bonheur chèrement gagné dans la paix d'une existence modeste.

Mais le musicien ne connaît pas de repos et, après avoir entendu les premiers lieder de Men­ delssohn (4).

il écrit en une seule année ses deux principaux cycles: "La vie et l'amour d'une femme "et "Les Amours du poète ".

Désormais son génie va progresser par bonds successifs.

En 1841, il abandonne provisoirement le piano et la voix pour l'orchestre, en 1842 c'est la musique de chambre qui l'attire, en 1843 il écrit un oratorio (5) : le "Paradis et la Peri".

Cependant, Clara n'a pas pour autant abandonné ses tournées de concerts, qui apportent un complément pécuniaire indispensable aux maigres ressources de Robert; mais celui-ci ne l'accom­ pagne plus, il souffre de rester dans l'ombre de la virtuose tandis que celle-ci conquiert un nouveau public lors de son passage dans chaque ville.

Nommé par Mendelssohn professeur de composition au conservatoire de Leipzig, il se révèle médiocre pédagogue.

Vers la fin de 1844, il se décide toutefois à accompagner Clara jusqu'en Russie.

Ce voyage a pour lui des conséquences catastrophiques: des tremblements nerveux l'agitent et sa phobie des étages élevés et des instruments tranchants l'assaille de nouveau.

Il lui faut encore changer d'air.

C'est Dresde qui va maintenant accueillir les Schumann.

L'accalmie est de courte durée, le musicien est de nouveau sujet à des troubles de caractère dépressif; il entreprend la composition de plusieurs œuvres qu'il abandonne pour en commencer d'autres.

La ville de Dresde, où il n'a pu s'entendre avec Wagner (6), l'étouffe.

Aussi en novembre 1846 accompagne-t-il Clara lors d'une tournée à Vienne, puis à Berlin.

Son état semble s'améliorer et il met en chantier l'opéra "Genovera" qu'il terminera quelques mois plus tard.

Or, en 1849, année fertile en compositions variées, une insurrection éclate et, tandis que Wagner se range au côté des révolutionnaires, Schumann fuit avec sa famille.

A peine a-t-il réintégré son domicile quelques mois plus tard, qu'on lui propose un poste de chef d'orchestre au théâtre de Düsseldorf; son hésitation est de courte durée, l'attrait du nouveau l'emporte.

La psychologie, la patience et l'expérience indispensables à la pratique de cette fonction lui font défaut; il ne réussit pas plus à la tête d'un orchestre que comme pédagogue, et la presse l'accable de ses critiques.

Alors la folie le gagne peu à peu: aux hallucinations s'ajoutent des troubles de la parole; il s'adonne fiévreusement à la pratique des tables tournantes.

L'amitié du violoniste Joachim (7) et l'affec­ tion qu'il porte à Brahms (8) l'aident un moment à supporter le poids de la maladie_ Mais celle-ci progresse de façon foudroyante et, le 27 février 1854, Schumann quitte sa maison brusque­ ment pour aller se jeter dans le Rhin "sans gilet, sans souliers, en robe de chambre à fleurs vertes,. »

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