PUBERTÉ DE MUNCH

« PUB ERrÉ 1894 Peintre norvégien Analyse ..._, Assise sur un l it, dans u ne pièce v ide, une je une fille - pr esqu'encore une e n fant- dévo ile son corps ingrat d 'a do l esce nte tout e n cac han t de ses m aig r es bras cro isés son ventre rond, d éjà pare il à celui d 'une femm e.

L e per sonnage est d écrit avec un gra n d réa lism e : l' influ e nce de T o ulou se-Lautrec se retro u ve dans Je dess in n er ­ veux e t fouill é des me mb res peu h arm on ie ux e t d es m a ins g r andes et br unes.

Le peintr e s' est appliqu é à d eviner d an s la p ose sp o ntanée, b ie n qu'imm obile, le f risso n int ér ie ur et Je t ressa ille­ ment sec ret du cor ps du m od èl e.

Le regard a ng oissé e t fixe d e la je une fille, dir i gé droi t d eva nt e lle, révè le néa nm oins un gra nd effroi : le tro ubl e pr ofo nd deva nt le c han gem en t q ui s'ac­ compli t à l' int ér ie ur d e son êtr e e t J'a n goisse face à son ave nir de femm e.

Le réa lisme d u t a bleau est comm e absor bé p ar cette inqu iétude et p ar la c h ar ge symb oliq ue que con tie nt l 'image .

Ce symb olis m e qui t ra n sp araît dans le rega rd de · l'a d o l esce nte se retrouve éga le m e nt dans J'o m bre g iga ntes que p roje tée sur Je mu r.

D ot ée d'une form e a uto no m e, cette o mbr e s u rgit tel un fan ­ t ô m e po ur préfig urer l a v ie f utur e de la jeune fille e t s on des tin : aimer, pr ocréer , m o uri r ; une tril o­ g ie à la quelle le pe int re re n voie , de ma nière m étaph o riqu e, à t rave rs l'i m age du lit sur leque l est assis le per sonnage.

XIXe.x_xe siècles Huile sur toile 150 x 110 cm P o ur Munch , e n effe t, J'a m o ur et l a m ort re pr é­ sentent les d eux pô l es de J' exis t e n ce.

La femm e l es trave rse t ant bien que mal, alo urdi e par l e poids d' un sta tut soc ia l difficile .

Plu s encore que l 'appr och e p syc ho l ogiqu e, ai guë e t m ode rne, la ton alité symb oliqu e sembl e n ova tric e i ci.

C'est e lle qui confèr e to ute son o riginalité à J' expres­ s io nni s m e de Mun ch : Je peintr e y a ffirm e son r ef us de l' impr ess ionni s m e, sa volonté de ne p as s'e n ten ir à la pur e reproducti on d e la c h ose vue.

Co mm e d ans la p sychan al yse, apparue de pui s p eu , l'a rtis te s'ingénie à scrut er, a u-d elà du v is i­ ble , l es profo ndeurs int érieures de l'ê tr e pour en retr an scr ire e ns uit e to ute la c har ge symb oliqu e e t l a souffr a n ce.

L'œuvre C L a toile a s ans dou te é té exécu tée à B er lin, où le peintre résidait, ent r e deux séjours à Paris et en N01vège, de 1894 à juin 1 895 .

Munc h s'a ttelait alors à sa F ri se d e la v ie , consac rée aux grands mo m en ts d e l' existence, et signa it dans le même temps ses pre­ mières eaux-fo rtes.

Il réalisa a insi en 1903 une gra­ vure de Pub e rt é.

Maison de poupée de Henrik Ibsen + Les pièces du dramaturge norvégien Henrik Spectres d'Ibsen, à Berlin.

L'auteur dramatique Ibsen (1828 -1906) influencèrent Munch dans sa suédois August Strindberg (1849 -1912) comptait perception de l a condition féminine.

Maison de également parmi les amis intimes du peintre.

Les poupée posait notamment de manière extrême- deux hommes avaient de gra ndes affinités : ment aiguë , et avec des implications jusqu'alor s préoccupés par les mêmes problèmes de la vie , ils inédites , le problème du statut de la femme.

partageaient des opinions identiques sur l' exis- Munch exécuta par ailleur s en 1907 le décor des tence et sur J'art.

Du même peintre : PICTO 899 à 899c Photo Nasjonal Galleriet, Oslo © Nardini Editore.

1994.

Uriade pour l'édition française, 1994.

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