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PORGY AND BESS de George GERSHWIN

Publié le 24/10/2010

Extrait du document

gershwin

 

opéra américain du XXeme siècle de George GERSHWIN (1898-1937)

• opéra en trois actes • livret anglais de DuBose Heyward et Ira Gershwin (d'après la pièce Porgy de DuBose et Dorothy Heyward) • créé en 1935 à Boston

 

gershwin

« peut résister aux baisers de son ancien amant.

Deux jours plus tard, on entend Bess délirer dans la chambre dePorgy.

La tempête se lève ; voyant le bateau de Jake chavirer, Clara part à son secours avec Crown.Acte III: La communauté pleure Clara, Jake et Crown.

Or Crown, rampant dans la pénombre, se dirige chez Porgy.Porgy, qui le guettait, le poignarde et l'étrangle.

La police l'arrête.

Une semaine plus tard, Porgy, libéré, revient àCatfish Row.

Mais Bess, sous l'empire de la drogue, est partie avec Sportin'Life pour New York.

Porgy se met enroute sur son chariot pour la ramener. ANALYSE un mariage d'amour entre l'opéra et le jazz Porgy and Bess est l'un des rares opéras vraiment populaires, et pourtantc'est une oeuvre très élaborée.

En prenant pour modèles Carmen et les Maîtres Chanteurs, Gershwin a lui-mêmedéfini son ambition: exprimer l'âme d'un peuple avec une musique digne des plus grands.

Comme Bizet et Wagner,Gershwin réunit des éléments folkloriques et traditionnels, dans une oeuvre inclassable, «à la fois légère etsérieuse», qui relève à la fois du Grand Opéra, du drame lyrique vériste et de la comédie musicale : «Je crois, disaitGershwin, que ce sera une oeuvre jamais conçue auparavant.»Pour la première fois, un compositeur d'opéra met en scène la vie quotidienne d'une communauté noire.

Il nousexpose crûment la condition des Noirs dans l'Amérique des années 30, en montrant l'un de ces ghettos ravagés parla misère où règnent l'alcool, le jeu, les bagarres et le crime.

Mais son propos n'est ni pittoresque ni politique : plutôtqu'un document réaliste, il s'agit selon Gershwin d'un «conte populaire».

Porgy and Bess est une fable allégorique quitraite des minorités, mais aussi de la dépendance, celle de la drogue et du sexe.

La fatalité des passions pèseautant sur les personnages que l'injustice sociale.

Cette tragédie est imprégnée de réminiscences bibliques : le trioformé par Porgy, Bess et Sportin'Life rappelle le trio originel (Adam, Eve et le serpent).

Le malheureux Porgy, noir,infirme et mendiant, se détache comme un symbole.

Tendre et solitaire, innocent et coupable, il représente lemonde des faibles et des exclus, comme la Katia de Janacek (Katia Kabanova), ou le pauvre soldat de Berg(Wozzeck).A sujet nouveau, musique nouvelle : «Parce que Porgy and Bess a pour sujet la vie des Noirs américains, cetteoeuvre introduit des éléments nouveaux dans la forme traditionnelle de l'opéra ; j'ai fait en sorte d'utiliser lescaractéristiques de cette race : son sens du drame et de l'humour, ses croyances superstitieuses et sa ferveurreligieuse, son instinct de la danse et son entrain débordant».

Gershwin veut rivaliser avec les grands compositeurseuropéens : il emprunte à Debussy ou à Moussorgsky, s'inspire de Wagner (on retrouve de grands ensembles enforme de choeurs comme dans Les Maîtres Chanteurs, et l'emploi du leitmotiv pour caractériser les personnages).Mais sa grande originalité consiste dans l'utilisation d'un langage musical issu du folklore noir, jusque-là réservé aumusic-hall : le jazz.

C'est lui qui donne à l'opéra cette atmosphère envoûtante, à la fois langoureuse et débordantede vie : dans les chants, mais aussi dans l'orchestration, on retrouve le jazz caractéristique des années 30 (recréépar le compositeur), le blues sous toutes ses formes : ragtime, boogie-woogie, negro spirituals, gospels.

Même lerécitatif, qui exploite l'accent tonique anglais et la prononciation spécifique des Noirs, se plie au rythme syncopé dujazz.Cette tragédie spectaculaire est habilement construite : les scènes collectives alternent avec les scènes intimistes; les affrontements violents contrastent avec les épanchements lyriques, la précipitation de l'action avec lerecueillement de la prière ; la tragédie individuelle fait écho au drame collectif.

La foule est le personnage principalde l'opéra, ce qui justifie la place importante accordée aux danses et aux choeurs, conformément à la traditioneuropéenne du Grand Opéra.

Surtout, Gershwin parvient merveilleusement à mettre le lyrisme spontané et puissantdu jazz au service de l'expression dramatique.

Les grands airs s'inspirent à la fois des arias classiques et deschansons des comédies musicales.

Parmi les morceaux célèbres, on peut retenir, au premier acte, la célèbreberceuse chantée par Clara («Summertime»), la plainte de Serena («My man's gone now, Mon homme est partimaintenant) ; au deuxième acte, l'air de Porgy («Oh I got plenty o'nuttin'», Oh, j'ai beaucoup de rien)», le duo entrePorgy et Bess («Bess, you is my woman now», Bess, tu es ma femme maintenant), l'air cynique de Sportin'Life («Itain't necessarily so», Ce n'est pas forcément ainsi) et les.deux airs de Bess («What you want wid Bess», Que veux-tu de Bess, et «I wants to stay here», Je veux rester ici) ; au troisième acte, l'air de Sportin'Life («There's a boatdat's leavin' soon for New York», Il y a un bateau qui part bientôt pour New York), et le douloureux final, chanté parPorgy et le choeur («Oh, Lawd, I'm on my way», 0 Seigneur, je suis en route).Porgy and Bess est l'opéra national américain, de même que Carmen est l'opéra national français et Les MaîtresChanteurs l'opéra national bavarois.

Certes, on peut lui reprocher de véhiculer des clichés de type «Case de l'OncleTom», donnant du Noir l'image d'un être primitif, sympathique mais simplet, exubérant et vaniteux, insouciant etviolent, sensuel et superstitieux.

Pourtant l'émotion est indiscutable : sans doute parce que pour la première fois àl'opéra, le jazz est utilisé comme langage musical authentique, exprimant l'âme d'une collectivité humaine -et non defaçon ludique, comme dans L'Enfant et les Sortilèges de Ravel.

Cette oeuvre chaleureuse et novatrice reste unique :après Gershwin, aucun compositeur ne s'est risqué à marier aussi intimement l'opéra et le jazz.. »

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