PASSION SELON SAINT MATTHIEU de Johann Sebastien Bach
Publié le 02/09/2015
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PASSION SELON SAINT MATTHIEU [Matthäus Passion]. Oratorio en deux parties pour soli, chœurs et orchestre, de Johann Sebastien Bach (1685-1750), sur un texte tantôt emprunté à l'Évangile selon saint Matthieu, tantôt composé par Christian Freidrich Henrici, dit Picander (1700-1764) avec la collaboration de Bach lui-même. Exécutée sous sa première forme à Leipzig la nuit du Vendredi saint de 1729 sous la direction de l’auteur, cette Passion fut, vers la moitié du siècle, agrandie et fixée par lui dans sa forme, définitive ; et bien qu’il y en ait eu d’autres exécutions à Leipzig, même après sa mort, on peut dire qu’elle n’a été répandue dans le monde musical qu’à partir de 1829, année où Mendelssohn la dirigea à Berlin : c’est de ce jour que date le début du culte universel qui sera rendu au Cantor de Leipzig. Nombreux sont ceux qui considèrent la Passion selon saint Matthieu (publiée par la Société Bach de Leipzig) comme le chef-d’œuvre de Bach ; il est certain qu’elle est, avec peut-être la Messe en si mineur, son œuvre la plus complexe et un des sommets de la musique universelle. Dans la structure et l’inspiration poético-musicale, on peut distinguer trois éléments : le récit de la Passion, dont le texte est tiré de l'Évangile selon saint Matthieu dans sa version allemande (chap. 26-27) et traduit musicalement en récitatifs que se partagent le récitant (« Evangelist «) et les « soli loquentes «, et, pour le rôle de la foule, les chœurs de forme et proportion libres qui s’y insèrent ; - la poésie lyrique chorale, de caractère à la fois liturgique et populaire, composée de courts morceaux poétiquement apparentés aux plus vieux chants spirituels de la Réforme et, musicalement, sous l’aspect de simples chorals protestants harmonisés à quatre voix ; - la poésie lyrique en solo ou choral de plus ample développement, où les sentiments, tantôt des personnages du drame eux-mêmes, tantôt d’êtres allégoriques, comme les « Filles de Sion « et les « Fidèles « (que l’auteur indique respectivement dans les deux sections du chœur), s’expriment en des airs, des récitatifs, des chœurs grandioses, et aussi en des morceaux pour soli et chœur. Cette pluralité de formes, - que Bach reçut de ses prédécesseurs, et qu’il adopta avec sa liberté coutumière, - loin d’être une pure superposition, obéit à une exigence intime de l’œuvre d’art, où l’élément narratif et l’élément lyrique se complètent et se fondent parfaitement dans le cadre religieux d’ensemble, si bien qu’il ne serait pas possible de concevoir l’un sans l’autre.
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