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Odilon Redon, ou le visible au service de l'invisible

Publié le 06/12/2018

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toujours un œil. Cette rencontre improbable, sur le papier, du réel et de l’imaginaire, qui fait songer à la série des « Beau comme » de Lautréamont, crée autant un effet de fantastique que d’absurde : et les surréalistes n’auront pas tort de trouver matière à rire dans ces « contradictions apparentes » sous lesquelles Huysmans ne voyait qu’un « fantastique de maladie et de délire ». Il serait facile de superposer la vie et l’œuvre pour lire dans celle-ci l’expression de celle-là : une enfance solitaire et maladive dans le domaine médocain de Peyrelebade, puis la pension à Bordeaux et la nécessaire évasion par la littérature et la rêverie, les deux versants de l’inspiration des albums lithographiques de la période des « noirs » (fusains sur papier teinté) : Dans le rêve (1879), la Nuit (1886), les Songes (1890), alternent avec À Edgar Poe (1882), la Tentation de saint Antoine (1888, 1889 et 1896) ou les Fleurs du mal (1890).

En 1995, deux Français, Nicolas Poussin et Odilon Redon, se sont partagé la Royal Academy of Arts à Londres. Le premier eut en 1994 les honneurs du Grand Palais : le second a achevé ici un parcours commencé à Washington et poursuivi à Rotterdam, mais qui n’aura aucun prolongement en France...

 

Comme si ce contemporain (1840-1916) des Monet, Cézanne ou Renoir devait continuer de payer chez nous ce refus des écoles qui l’avait incité à créer le Salon des artistes indépendants en 1884.

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