Nymphéas dans la lumière du soir de Monet

« DU SOIR 1910 Peintre français Analyse ~ Après sa double expérience londonienne et vénitienne, Monet regagne la France et sa mai­ son de Giverny.

Il recommence à peindre des nymphéas, l'un de ses thèmes depuis 1899, pour­ suivant ainsi sa réflexion sur le rapport entre la lumière et l' eau.

Comme la cathédrale de Rouen, les nymphéas donnent naissance à une véritable série : les plantes aquatiques dans l'étang du jardin su scitent chez le peintre des observations de plus en plus minutieuses.

Monet travaillera à cet ensemble sans relâche de 1909 à 1920.

Ce tableau-ci, de forme très allongée, est dominé par l es tonalités froides et argentées des verts et des violets baignés par une lumière lunaire.

La représentation est encore figurative : on entrevoit les nymphéas et les fleurs de lotus roses au centre, les lis violets à droite, et en haut les branches d'un saule pleureur.

Tout cela revit comme dans un songe ou une apparition fantasti­ que : ce qui donne au tableau son caractère Impressionnisme Huile sur toile 202 x 63 0 cm étonnamment lyrique .

Le pinceau court libr e­ ment sur la toile et semb le ne jamais s 'arrêter.

Comparée à d'autres œuvres de Monet, cette toile conserve pourtant encore des accents impressionnistes : l'artiste reste confiant dans sa capacité à représenter la réalité telle qu'elle est.

Mais face à d'autres Nymphéas , les critiq ues par l eront d'abandon du figuratif et même d'anti­ cipation de l 'art informel et de ses futurs déve­ loppements.

L'œuvre C Bien qu'elle ne soit ni datée ni signée, l'œuvre a sans doute été peinte en 191 O.

On ignore comment le tableau est parvenu au musée de Zurich , qui pos­ s ède un autre tableau de Monet , La Fa laise à Dieppe, de 1882.

C'est à Zurich que se trouve par ailleurs la collection Bührle, l'un des fonds privés réunissant le plus grand nombre d 'œuvres de Monet.

Monet et les Nymphéas • La série des Nymphéas était devenue pour l es toiles étaient disposées en cercle sur le sol, les Monet une obsession : l es témoignages apportés unes à côté des autres, comme si l'œuv re n'avait par le peintre lu i -m ême et ses amis entre 1905 et ni début ni fin.

1925 le prouvent assez.

Ainsi, dans une lettre du Cette vision à la fois spectacu laire et insolite 11 août 1908 adressée à son ami Gustave Geffroy , l es rendit à la fois mal à l'aise et très heureux.

Les l'artiste écrit : « ...

Sachez que je s uis absorbé par visiteurs interrogèrent le peintre , qui répondit le travail.

Ces paysages d'eau et de reflets sont qu'il travaillait toute la journée, peignant sans devenus une obsession.

C'est au-delà de mes interruption sur les toiles qui se succ édaie nt.

forces de vieillard, et je veux cependant arriver à Il reportait sur ces surfaces vierges des cou- rendre ce que je ressens.

J'en ai détruit...

J'en leurs et des impressions qu'il avait reproduites la recommence ...

et j' esp ère que de tant d'efforts, il vei lle sur des toi les plus petites, mais très vite sortira quelque chose.

» émergeaient d'autres sensations et souvenirs qui Deux amis venus rendre visite au peintre en faisaient se transformer les couleurs et le for - 1918 dans sa propriété de Giverny racontent que çaient par conséquent à changer de toi le.

Du même peintre PICTO 7 9 7 à 814 Photo Kunsthaus , Munich.

© Nard1ni Editore .

1993.

VPC Larousse -Laffont pour l'édition française 1993 25- 31. »