Nicolas de Largillière, portraitiste en vogue
Publié le 29/08/2013
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Excepté le roi Jacques II d'Angleterre, Largillière compte parmi sa clientèle très peu de princes du sang et de grands seigneurs. Mais il est sollicité par de nombreux et riches bourgeois et magistrats, par des actrices et des artistes en vue, modèles qui lui permettent de traduire l'atmosphère de luxe qui règne à l'époque. Grâce à Rigaud, qui montre peu de goût pour la représentation des femmes, Largillière se voit confier maints portraits féminins, un genre dans lequel
il excelle et se spécialise. Il aime le portrait historié, où le modèle pose dans un traditionnel décor de parc ou de jardin, mais entouré de multiples accessoires ou attributs de ses fonctions.
«
de Louis XIV.
Agréé à l'Acadé
mie royale de peinture et de
sculpture le 6 mai 168 3, il sou
met trois ans plus tard son
morceau
de réception , le Por
trait de Le Brun, aujourd'hui
conservé au musée du Louvre .
Le
peintre Charles Le Brun ,
qui a alors la haute main sur
tous les chantiers artistiques
de la Couronne, a remarqué un
portrait de Van der Meulen
exécuté par Largillière et a
décidé d'accorder sa protec
tion au jeune homme .
C'est
pour le remercier que celui-ci
a réalisé son portrait , resté
comme l'un des plus caracté
ristiques de la peinture du siè
cle de Louis XIV.
Le Brun est
représenté assis, dans un haut
fauteuil , drapé dans une cape,
dans une
gamme de coloris
sourds, mais
superbes, qui lui
confèrent une allure presti
gieuse.
Désormais,
Largillière voit sa
carrière assurée et croule sous
les
commandes , tant de pein
tures religieuses et d'histoire,
que de portraits .
C'est dans ce
dernier domaine qu 'il révèle
sa vraie nature et son talent.
Avec son rival et ami Hya
cinthe Rigaud, il crée le genre
nouveau du portrait d'a pparat ,
typique de cette fin de siècle,
alors
qu 'i l semble que les pre
miers revers militaires des
armées de Louis XIV incitent
les Français à se faire repré
senter avec force faste.
Ce ~ j talent particulier ne l'empêche
il excelle et se spécialise .
Il
aime le portrait historié , où le
modèle pose dans un tradi
tionnel décor de parc ou de
jardin , mais entouré de mul
tiples accessoires ou attributs
de ses fonctions.
§ pas, en 1687, de recevoir une
~ importante commande de l'Hô
~ tel de Ville de Paris devant
~ évoquer « une délibération au Deux chefs-d'œuvre absolus
dominent sa production : un
charmant groupe, montrant
l'artiste , sa femme et sa fille
dans un magnifique soleil cou
chant, conservé au Louvre , et
surtout La Belle Strasbourgeoise,
merveilleux tableau datant de
1703 .
Une jeune femme sou
riante, un chien dans les bras, y
est figurée dans un parc
ombreux aux couleurs chau
des .
Les détails de -son vête
ment sont extraordinaires :
robe de velours noir , corsage
en
brocart doré lacé de rubans
roses,
grand chapeau noir
d 'une élégance peu commune.
Grâce à son premier maître
anversois , Largillière a
appris
"' ~ sujet d'un festin offert à Louis
0 XIV par le corps de ville, à l'oc
~ casion de sa convalescence, le
30 janvier 1687 ». Cette œuvre
baroque imprégnée de style
flamand a été détruite sous la
Révolution et n'est connue
que par des gravures et par
une esquisse peinte conser
vée au Louvre .
L'art du portrait
féminin
Excepté le roi Jacques Il d'An
gleterre, Largillière compte
parmi sa clientèle très peu de
princes du sang et de grands
seigneurs.
Mais
il est sollicité
par de nombreux et riches
bourgeois et magistrats, par
des actrices et des artistes en
vue,
modèles qui lui permet
tent de traduire l'atmosphère
de luxe qui règne à l 'époque .
Grâce
à Rigaud, qui montre
peu de goût pour la représen
tation des femmes, Largillière
se voit confier maints portraits
féminins, un genre dans lequel
à traiter avec science et amour
les étoffes et les broderies ; de
plus, dans ses portraits, il se
laisse
émouvoir par une sen
sualité que l'on retrouvera
bientôt chez Antoine Waueau .
"'
C'est au terme d'une carrière
brillante et bien remplie que
le grand portraitiste mourra , à
Paris, le 20 mars 1746, quelques
années après Hyacinthe Rigaud.
UN EX•VOTO A SAINTE•GENEVIÈVE
Nicolas de Largillière ne s'est pas contenté d'être un portraitiste mondain.
Il a également réalisé de nombreuses
œuvres religieuses et natures mortes, ainsi que des tableaux
de commémoration commandés par la municipalité de Paris.
En 1694, il a peint pour les échevins parisiens -un ex-voto
à sainte Geneviève, la sainte patronne de la capitale,
aujourd'hui conservé à l'église Saint-Étienne-du-Mont.
Dans cette œuvre grandiose , la majesté étudiée des
attitudes des échevins, vêtus de resplendissants costumes de
soie et de moire, contraste avec la très belle figure de la
sainte, agenouillée en toute simplicité sur son nuage pour
prier .
Baignant dans une lumière harmonieuse,
qui souligne l 'aspect terrestre ou divin des espaces,
ce tableau est, de tous ceux que l'artiste a exécutés
pour la ville de Paris, le seul qui soit parvenu
jusqu 'à nous et témoigne de l'importance accordée à ces
compositions au XVII" siècle ..
»
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