NEW YORK et l'art (Histoire des arts)
Publié le 14/09/2014
Extrait du document
«
pinceaux fins des artisans peintres d'ensei gnes
pour obteni r un tracé rapide; Franz Kline uti
lise les larges brosses des ouvriers en bâtiment;
Adolph Gottlieb se sert d'éponges ménagères.
Mais la technique la plus neuve est celle du
dripping («égouttage•), inve nté par Jackso n
Pollock.
Max Ernst , déjà , avait expérimenté le
procédé en 1942.
Pollock , le premier , en fait un
usage exclusif à partir de 1947.
ll laisse la pein
ture s'écou ler, d'un bâton ou directement de la
boîte , jusque sur la toile posée à même le sol.
Ses gestes guident la giclée, organisant sur la
surface à peindre un maillage dense de
cou rbes.
Dans les premières œuvres, le geste
est seulement celui du bras.
Par la suite,
Pollock commence à se déplacer sur la toile :
c'est du mouvement du corps tout entier que la
peinture garde alo rs la trace.
Aussi cette tech
nique reçoi t -elle un nom : peinture d'action ou
peinture gestuelle -actio n painting.
Ces techniques qui laissent une place à l'auto
matisme surréaliste ne doivent pas tromper.
L e peint re ne cherche nullemen t à être
dépassé par son acte créateur.
Pollock aime à
rappeler
qu 'à chaque instant la décision
ultime lui appartient.
Les titres de ses toiles ,
d 'a
ille urs, expriment u n réfé re n t : Cathédrale,
ou Rythme d'automn e.
L'artiste veut seulement
se débarrasser de toute habitude ou préjugé
qui risquerait de trahir l'expression .
Il lui faut
pour cela cesser de considé rer la toile comme
une surface où une image doit venir p rendre
place .
Dans ce but, les lignes débordent le
support, se superposent, formule d 'un nou
veau type de composition appelé a/1-over.
Ces principes s'accommoden t mal de toiles
aux dimensions réduites.
Aussi les expres
sionni stes abstraits ont-ils en com mun l'emploi
de grands formats,
souvent supé
rieurs à 2 m.
Rothko l'explique : •Plus la pein
ture que vous faites est grande, plus vous êtes
dedans.•
Les champs de couleur
Dès 1947 , une autre voie que la peinture ges
tuelle de Pollock ou de De Kooning apparaît.
Aux enchevêtrements de l'action painting
s'oppose
la calme intensité des champs
colorés d'
un Rothko et d'un Newmann.
Expressionnistes,
ces artistes le demeurent
pourtant : ils veulent restituer une émotion et
non jouer en virtuose avec les couleurs.
Pour la
même raison, ils restent abstraits : toute réfé
rence à la nature les ramènerait à des images
dont le pouvoir est éteint.
L 'intention de ces
peintres est de créer des icônes nouvelles qui,
en un temps où la force d'évocation des images
religieuses est perdue, ouvrent un nouvel accès
au sublime.
Aussi Newmann emprunte-t-il ses
titres à la mythologie ou à la Bible : Abraham,
U lysse .
De no uveau , dans le projet de ces
artistes, l'emp loi de grands formats paraît indis
pensable : l'immensité des toile s favorise
l'immersion du spectateur dans l'œuvre peinte
et son ravissement hors d'une réalité triviale.
La spécificité de Newmann et de Rothko tien t
au fait que l'émotion jaillit non plus d'un
entrelacs qui est à la fois dessin et couleur,
ma is de l a seule apposition de plages colorées.
Plus proches en cela de Mat isse que de
Picasso, les expressionnistes abstraits pour
raient dire avec le maître français que c'es t à
la couleur que revient le pouvoir •d'un
b rusque cou p de gong •.
Énergie du geste ou
puissance de la couleur, à ce coup de gong-là,
c'est New York qui se place e n pleine lumière.
Vir Heroicus Sublimis, Barn ett
Newman, 1950-1951 (New York , The Museum of Mode rn Art).
loin des projections de Jackson Pollock , les champs de cou leur d'un autre expressionniste abstrait ...
Galeries et musées
new-yorkais
L'émerg en ce d ' une école new
yo rkai se d e pei ntur e dom in ant le s ava nt-gard es mondi ales e s t prépa
r ée par l'ouve rtur e d 'institut ion s
i mport a nt es qui montr ent les diff é
rents aspec ts de l'art co nt emporain .
L e Mu se um of Mod ern Art .
O uv ert en 1 929 sou s la d irec tion de
A lfr ed H .
B arr Jr, il r é un it rap idem ent la plu s be lle collec tio n d'art cont em
porain au mond e.
Le publi c et les artistes amé ri cains peuv ent y admir er les œ uvr es des plu s gra nd s peintr es
e uro pée ns du XX" sièc le, e n part icu lier des chefs- d'œ uv re de Pica ss o.
The Alb ert G a llatln 's Mus e um of Living Art.
Fonctionn ant de 192 7 à 19 43, il exp ose, dans la biblioth èque d e l'Uni versité de New Yor k, le tr a vail des avant -g a rdes europ éenn es,
e t en p art ic uli er des artiste s de l'ab s tr ac tion géom é triqu e : Piel Mondri an , Ge org es Vanto ng e rloo, etc.
Th e Mu seum of No n-Ob jective
P a in ting .
N oya u du futur mu sée Salomon -Gugg enhe im (inaugur é
e n 19 59), il m ontre , à partir de 1936,
u n ensemb le imp o rtant de pei ntur es
d e W ass ily K an din sky.
L a gale rie Art o f thls Century .
Fondé e e n 1 94 2 p ar Pe ggy G ugg enh eim (épou se de Max Ern st
d epui s 1 941 ), propri étai re d'un e col
lec tio n consi déra ble d 'œ uvr es euro
p ée nne s ( Braque , Picass o, Lég er,
Arp , Mir6 ...
), la gal e rie se con sac re
r a p id em en t
à l'expo sitio n de j eunes
p ein tr es amé rica ins : Po llock ,
M o
therwell, Baz io t es, Hofm a nn ,
R othk o e t Stil l.
E lle ferme e n 1 948,
lors que sa fo nd a trice quitt e New York po ur Venise..
»
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