Narcisse Caravage
Publié le 28/07/2022
Extrait du document
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Nous allons analyser le Narcisse de Caravage et voir en quoi il apparaît comme un
« tableau de regardeur » questionnant ainsi le rôle de l’artiste.
Caravage est un peintre italien (1571 Milan – 1610 Porto Ercole) dont l’œuvre
révolutionne la peinture du XVIIème siècle de par son réalisme parfois brutal, la
technique du clair-obscur, du ténébrisme, des contrastes très violents, de l’ombre et de
la lumière.
En effet, il y a la volonté de représenter des passions et soulever des affects,
tout en étant naturel et compréhensible.
Cela semble s’amplifier dans ses dernières
années et notamment en 1606 où il blesse mortellement un adversaire au cours d’un
duel.
Il devient alors obsédé par sa propre mort.
Malgré son succès au début des années
1600 alimenté par de très nombreux protecteurs cultivés, Caravage doit quitter Rome et
passe de reste de sa vie en exil.
Selon John Ruskin, sa peinture correspond à l’horreur, la
laideur et tout ce qu’il y a de plus répugnant dans le pêché.
Ainsi, si la destruction fut la
Béatrice de Mallarmé, elle semble l’être également dans la construction du mythe de
Caravage.
C’est en cela que pour Baglione ou Poussin, Caravage a détruit l’art de la
peinture de l’époque, en refusant l’art comme illustration et en construisant ainsi la
mention de l’art moderne par la réinvention des capacités dramaturgiques de la
peinture.
Plutôt que dernier peintre de la Renaissance, on pourrait considérer Caravage
comme le premier des peintres modernes tel que le voit Roberto Longhi.
Intéressons-nous désormais plus spécifiquement au Narcisse, attribué au
Caravage pour la première fois en 1913 par Roberto Longhi.
Il s’agit d’une huile sur toile,
probablement datée de 1598.
Elle mesure 113,3 × 94 cm et est conservée à la galerie
nationale d’Art ancien de Rome, au palais Barberini.
Elle aurait été réalisée pour son
protecteur le cardinal Del Monte, qui l’aurait donné à la fin de sa vie à l’un de ses cousins.
La maîtrise du clair-obscur est particulièrement significative sur ce tableau
puisque l’on y voit un jeune garçon dont les nuances de lumière contrastent avec
l’environnement à dominante sombre.
Il est en costume moderne de l’époque, agenouillé
au bord d’une étendue d’eau et s’appuie sur ses mains.
Sous le pont de ses bras passe un
genou avancé sur la rive.
Le pont de ses bras se reflète dans l’eau comme un miroir gelé.
Un cercle se dessine ainsi avec le genou comme pivot.
La posture du jeune homme
témoigne d’une surprise, voire d’une admiration face à son propre reflet.
Il a la bouche
entrouverte et semble entièrement fasciné par l’image qu’il découvre telle une illusion.
Contrairement au Narcisse de Poussin dont on ignore s’il est dans le sommeil ou la mort,
celui de Caravage est entièrement pris dans le récit et témoigne d’une forte vivacité de
par son expression, sa posture, et semble pris au vif dans l’instant capital du mythe.
En
effet, on observe au sommet du cercle l’oreille tendue, faisant peut-être allusion à Echo,
la nymphe qui criait son amour à Narcisse dans la mythologie grecque : en rejetant son
amour, Narcisse se fait punir par les....
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