MURILLO Bartolome Esteban : LA VIERGE DU ROSAIRE
Publié le 16/09/2012
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Murillo introduit des éléments d'un grand raffinement. Dans ses premières oeuvres, ilpeint des Vierges d'âge mûr, mais par la suite il les représente sous les traits de gracieuses et délicates jeunes filles ; on perçoit là l'influence de Van Dyck. L'Enfant, qui précédemment était sagement assis...
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MURILLO Bartolome Esteban
LA VIERGE DU ROSAIRE
Vers 1650-1655
Peintreespagnol
Analyse
♦^ Ce tableau, connu également sous lenom de
La Vierge de TEscorial, est une des meilleures
interprétations que fit Murillo sur le thème de la
Vierge à l'Enfant.
Si on compare l'œuvre avec La
Vierge du Rosaire du musée Goya de Castres,
datée elle aussi vers 1650, on voit quel'artiste a
abandonné leseffets très contrastés de clair-
obscur, hérités despeintresde lapremière moitié
duxviie siècle. La Vierge du Prado offre une
combinaison différentedes éléments naturalistes
et de la sensibilité poétique,ici plus délicate et
très
intimiste. Cette approche s'apparente davan
tage à la version que donne de ce thème le
peintre italien BartolomeoCavarozzi dont l'œu
vre étaitlargement connue en Espagne.
Murillo introduitdes éléments d'un grand raf
finement. Dans ses premières œuvres, ilpeint des
Vierges d'âge mûr, mais par la suite illes repré
sente sous les traits de gracieuses et délicates
jeunes filles ; on perçoit là l'influence de Van
Dyck. L'Enfant, qui précédemment était sage
ment assis sur les genoux de sa mère, est repré
sentédebout, dynamique et joueur.
L'artiste est
probablement sous lecharme des Vierges élégan
tes et sensibles de Raphaël diffusées, en Espa
gne, sous forme de gravures et de dessins.
picto MUSEE DU PRADO
453 MADRID
XVIIe siècle
Huile sur toile 164 x 110 cm
Murillo ne semble pas ignorer non plus les
derniers développements des peintures flamande
et génoise ; cette dernière était particulièrement
appréciée àSéville en ce temps-là.
Murillo interprète de manière très personnelle
l'image de dévotion de la « Vierge àl'Enfant » ;
sesreprésentations allient unprofond sens reli
gieux à un extraordinaire naturalisme. La Vierge
du Rosaire atoujours été une des œuvres les plus
populaires del'artiste sévillan.
Il en existe des
copies anciennes ; l'une d'elles, conservée à la
Wallace Collection, fut longtemps considérée comme autographe.
L'œuvre
U Réalisée par Murillo vers 1650-1655, La
Vierge du Rosaire fut acquise, en 1788, par Char
les IV. Le tableau demeura jusqu'en 1814 àTEsco
rial, avant d'être transféré au Palais Royal de
Madrid. Après un bref retour au monastère de
TEscorial, de 1819 à1827, ilfut ensuite définitive
mentplacé au musée du Prado.
La Vierge à l'Enfant dans la peinture espagnole
Le thème de la Vierge àl'Enfant n'est pas
tellement répandu dans la peinture espagnole,
bien que la tradition mariale ait une large diffu
sion dans le pays. Dès la fin du XVIe siècle,
quelques Vierges flamandes du XVe sont impor
tées en Espagne, inspirant les peintres qui utili
sent ce thème principalement pour le panneau
central des retables.
A la Renaissance,Juan De
Juaneset Luis De Moralesexécutent de nom
breuses Vierges à l'Enfant de petites dimensions.
Du même peintre: PICTO 451 à 455 ©Nardini Editore, 1993. VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993
Francisco De Zurbarân etAlonso Cano, peintres
de la génération antérieure àMurillo, interprè
tentamplement le sujet, même si ces œuvres,
contemporaines des premiers tableaux de
Murillo, datent de la dernière période de leur
activité, vers 1640-1650. Les Vierges de Zurbarân
restent encore quelque peu médiévalesdans leur
esprit de contemplation silencieuse, et Alonso
Cano garde dans ses compositions unestructure
très inspirée des œuvres de Durer.
Photo José Martin, Madrid,.
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