MICHEL-ANGE : LA SIBYLLE LIBYENNE

« MICHEL-ANGE LA SIBYLLE LIBYENNE 1508-1512 Peintre italien Analyse •&La Sibylle libyenne clôt le cycle des douze « voyants » — prophètes et sibylles — peints par Michel-Ange sur la voûte de la chapelle Sixtine. La réalisation de cette fresque demanda à l'ar tiste, muni du cartonpréparatoire, quelque dix- sept jours (l'ensemble du décor de la voûte, rappelons-le, fut exécuté par Michel-Ange,à la demande du pape Jules II, entre 1508 et 1512). La prophétesse est figurée à l'intérieur d'un espace pictural réduit, délimitésur les côtés par des pilastres décorésselon le goût antique ; c'est au sommet de ces colonnes que sont assis les ignudi, ces adolescents qui résument, en poses plastiques, toutes les émotions de l'âme. La Sibylle libyenne, qui a annoncé comme les autres sibylles et les prophètes la venue du Christ sur terre, est représentée au moment où elle s'apprête à se lever de son trône, juste après avoir reposé son énorme livre sur l'étagère située derrière elle. La torsion du buste défie presque les lois anatomiques ; laposition de son corps semble incertaine et le pied gauche est maladroi tement posé sur une marche en bois. Malgré picto CHAPELLE SDCTINE 163 CITÉ DU VATICAN XV-XVF siècles Fresque 350 x 380 cm cetteimpression d'instabilité, ce magnifique per sonnage s'impose à nous avec une puissance presqueintimidante.

Ladignité qui transparaît ici ne trouve d'équivalent que dans les autres per sonnages figurés parMichel-Ange.

Le regard de la prophétesse est fixé vers l'autel, à l'endroit exact où l'artiste devait peindre, vingt ans plus tard, le Jugement dernier. L'œuvre D La Sibylle libyenne aété dans lepassé très endommagée par des infiltrations d'eau :une pre mière restauration a donc été entreprise dès le XVlf siècle. Et tout récemment lenettoyage d'ensemble de la chapelle Satine (achevé en 1989) arendu aux couleurs leur vivacité d'origine. Michel-Ange et les artistes florentins ?La décoration de la chapelle Sixtine con fronta Michel-Ange à toute une série de difficul tés et d'épreuves.

La santé de l'artiste, très éprouvé physiquement, fut gravement altérée par ce travail. Michel-Ange dut également faire face àdes incidents professionnels : on sait que cet excellent sculpteur et peintre ne maîtrisait pas très bien encore la technique de la fresque. Il appela donc à la rescousse de jeunes peintres florentins, aptes à lui enseigner les secrets de la peinture à fresque et à le seconder, tout du moins Du même peintre : PICTO 161à 167 eNardini Editore.

1993.

VPC Larousse-Laffontpour 'édition française 1993 au début.

Vasari cite les noms de Granacci, de Bugiardini, d'Indaco, d'Agnolo di Donnini et de quelques autres artistes de moindre renom.

L'his toriographeflorentin insiste souvent sur les mau vaises relations qu'entretenait Michel-Ange avec les peintresflorentins:insatisfait de leurtravail, il refusa de collaborer davantageavec eux, s'en- fermantdanslaSixtine et leur interdisant tout accès à lachapelle.

Profondément tristes et déçus,Granacci et ses amis furentfinalement contraints de regagner Florence. Photo P.

Zigrossi (1990). 24-07. »