MESSES de Palestrina

MESSES de Palestrina

Quatre-vingt quinze compositions polyphoniques vocales, à un nombre de voix variant de quatre à huit (il n’est pas rare qu’il change au cours d’une même messe), témoignent de l’importante activité artistique de Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525?-1594). Palestrina conçoit la Messe comme un organisme musical complet, formant un tout, tissé le plus souvent sur un thème unique qui circule dans toutes les parties de la composition (correspondant toujours aux cinq parties de 1’ « ordinarium missae » de la liturgie : « Kyrie », « Gloria », « Credo », « Sanctus », « Agnus », dans lesquels se distinguent à leur tour diverses parties), mais quelquefois aussi sur plusieurs motifs, et même, comme dans le cas de la Messe du Pape Marcel, sur un discours mélodique de libre développement. Certaines messes tirent leurs premières notes d’un motif grégorien (cf. Antipho-naire) ou d’une chanson profane : dans l’un et l’autre cas, elles prennent leur nom du texte d’origine du motif lui-même (par exemple : Aeterna Christi munèra, L'homme armé) ; parfois,

elles empruntent leur nom à quelque particularité tonale, thématique ou autre (Missa la sol fa ré mi, Missa brevis, etc.) ; d’autres fois, elles, n’ont pas de référence spéciale et sont dites « Sans nom » ; enfin, plusieurs appartiennent au genre des « missæ parodiæ », où est élaboré un matériel thématique de compositions sacrées ou profanes du même auteur ou d’autres ; et, dans ce cas, le titre est tiré de la composition « parodiée ». Mais cette diversité de procédés, si elle contribue à une grande variété d’inspiration, n’empêche pas que, dans toutes les Messes, dominent une empreinte commune, un sentiment de prière intime et de religiosité exhalé en une admirable forme musicale.