Maxime Du Camp : un photographe en Egypte
Publié le 18/03/2014
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Maxime Du Camp :
un photographe en Egypte
A la question : que gar-der de la littérature du XIXe siècle ?, il est diffi-cile de répondre Maxime Du Camp. Non qu'il soit médiocre ou trop rare. Simplement, il a eu la malchance de se retrou-ver dans le sillage de Gustave Flaubert, son ami de longue date, au talent plus qu'incontes-table. Si Maxime Du Camp sort aujourd'hui de l'ombre de l'auteur de « Madame Bovary «, ce n'est que justice.
«
tain que, durant ce premier
voyage, Du Camp a fait preu
ve
d'une remarquable facul
té d'adaptation : il ne juge
en aucun cas les coutumes, et
son indifférence politique lui
permet de côtoyer aussi bien
de grands dignitaires (en Al
gérie, par exemple)
que le
petit peuple.
Par ailleurs, il
peaufine sa technique pho
tographique -un art alors
balbutiant.
Enfin, le jeune
homme surprotégé par sa
mère puis par son tuteur
qu'il était jusque - là apprend
vraisemblablement à se dé
brouiller par lui-même .
li en
revient fasciné, bien décidé à
repartir le plus vite possible.
Un romancier
photographe
en Égypte
E
nfin, le ministère de l'ins
truction publique lui offre
la possibilité de faire un se
cond voyage en Égypte, où il
partira en compagnie de
Gustave Flaubert.
Émerveillés
par
les paysages qu'ils décou
vrent, tous deux écrivent un
grand nombre de lettres .
Flaubert a beau fanfaronner,
collectionner les conquêtes
et en parler constamment
dans sa correspondance, la
présence de Maxime Du
Camp en
tant que guide et
ami lui est indispensable.
Du Camp
était encore collé
gien quand avait déferlé sur
Paris
la vague romantique et
plus spécifiquement orienta
liste .
li avait lu en cachette
Les Orientales de Victor Hugo
et avait également subi l'in
fluence de Théophile Gautier.
Une admiration sans borne
pour les grandes figures et les
paysages d'Égypte transpa
raît dans
ses lettres : « Toutes
les fois qu'une vigie a crié :
"Terre ! ", je me suis senti le
cœur joyeux, car c'est pour
moi la fin de douleurs ridicu
les; c'était, cette fois, plus que
la délivrance d'un malaise, c'était
l'approche de
la vieille
contrée mystérieuse, patrie du
Sphinx, des pharaons, des py
ramides, de Moïse, de
Cléo
pâtre, du désert, des palmiers
et du Nil.
»Pour les deux amis,
c'est un merveilleux voyage
dans
le temps : enfin, le passé
se présente tel qu'il était, avec
ses monuments et ses vestiges,
avec cette lumière vibrante et
ces populations inconnues,
bien
loin somme toute de ce
dont ils avaient dû se con
tenter jusque- là : la descrip
tion faite par d'autres dans les
livres.
I.
»
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