Max Ernst 1891-1976 Sainte Cécile (le piano invisible)
Publié le 10/08/2014
Extrait du document
«Je suis tenté d'y voir l'exploitation de rencontres fortuites de deux réalités distantes sur un plan non-convenant (cela soit dit en paraphrasant et en généralisant la célèbre phrase de Lautréamont: Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie) ou, pour user d'un terme plus court, la culture des effets d'un dépaysement systématique selon la thèse d'André Breton. «
« A l'école déjà, les devoirs m'étaient odieux. Le son même du mot « devoir « m'a toujours inspiré horreur et dégoût. Ainsi, dès le berceau j'ai négligé mes « devoirs « pour me livrer aux « trois sources du mal « (plaisir des yeux, plaisir de la chair, vanité de la vie). Parmi elles, les plaisirs de la vue dominaient. « Voir « était ma préoccupation première. Mes yeux étaient avides non seulement du monde étonnant qui les assaillait du dehors, mais aussi de cet autre monde mystérieux et inquiétant qui jaillissait et s'évanouissait dans mes rêves... «
«
l'arbre? Non, il va couper celui du jardin qui manque au
tableau.
L'acte eut pu plaire au fils, mais pas la volonté de faire
coïncider la réalité et l'art, comme nous le verrons.
A l'école,
comme à la maison, puis au lycée, Max n'entend parler que
de devoir.
Et c'est par devoir, puisque sa famille lui en fait
obligation, qu'il entre à la faculté des lettres de Bonn,
où il
évite toute discipline qui pourrait dégénérer en gagne-pain.
Il
lit les philosophes et les poètes.
Il est également porté vers la peinture et s'intéresse à
Jérôme Bosch, Goya, Van Gogh*, Kandinsky*, A.
Macke
(expressionniste), etc.
D'autre part, les étudiants étant auto
risés à assister aux cours et travaux pratiques d'une
«clinique
pour malades mentaux» qui, en outre, possède une collection
d'œuvres exécutées
par les pensionnaires, le jeune Ernst est
touché à vif
par cet art instinctif.
En 1913,
il expose au Salon d'automne allemand, à Berlin,
avec Kandinsky et Macke.
De cette époque date
un petit
tableau qui situe déjà le peintre,
Chapeau à la main, chapeau
sur
la tête: quelques maisons simplifiées à la manière cubiste,
et quelques arbres aux feuilles dansantes; une femme peinte
en pied sur le chemin et au fond un homme qui lève son
chapeau tandis qu'il
en a un sur la tête.
L'année suivante il
fait la connaissance de Hans Arp à Cologne, et découvre, à la
galerie Feldmann, des œuvres de Cézanne*, Derain, Bra
que*, Picasso* et autres peintres de l'Ecole de Paris.
"A l'école déjà, les devoirs m'étaient odieux.
Le son même du
mot "devoir» m'a toujours inspiré horreur et dégoût.
Ainsi,
dès le berceau j'ai négligé mes "devoirs» pour me livrer aux
"trois sources du mal» (plaisir des yeux, plaisir de la chair,
vanité de
la vie).
Parmi elles, les plaisirs de la vue dominaient.
«Voir» était ma préoccupation première.
Mes yeux étaient
avides non seulement du monde étonnant qui
les assaillait du
dehors, mais aussi de cet autre monde mystérieux et inquiétant
qui jaillissait et s'évanouissait dans mes rêves ...
».
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