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Maudit soit le traître à sa patrie

Publié le 11/11/2013

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Maudit soit le traître à sa patrie   Créé en Slovénie par le Théâtre Mladinsko, cette pièce prend l’éclatement de la Yougoslavie comme contexte pour évoquer la (re)montée du patriotisme et du nationalisme en Europe. Avec ce spectacle, le metteur en scène, Oliver Frljić, signe une charge explicitement engagée, un manifeste où drames intimes et faits historiques s’entrelacent. Le titre «Maudit soit le traître à sa patrie !» est tiré de la dernière strophe de l’hymne national de l’ex-Yougoslavie.   Le spectacle commence avec sept hommes d’âges variés, étendus au sol, chacun faisant corps avec un instrument de musique. Il y a une grosse caisse, un accordéon, différents instruments à vent, etc. Ils entament une marche funèbre. Il y a également deux femmes assises de chaque côté, observant en silence. Puis les hommes se lèvent un à un pour déposer leurs instruments en arrière scène puis disparaissent. De retour sur scène, chacun évoque la mort d’un acteur slovène célèbre, rendu fameux par la scène de la branlette dans &...

« un air de bravade implacable, vêtus de drapeaux , pour certains ils étaient en possession d'un couteau à la main et pour d'autres un revolver.

Rupture de la scène avec encore des coups de feu suivi d'insultes du type «Métèques, rentrez chez vous! Connards de Croates! Suceurs de bites serbes!».

Le spectateur ne se sent pas concerner par ces insultes quand tout à coup les acteurs répètent en coeur, mélodieusement, vers le public « Public de merde!» ... Rompant avec le jeu, les acteurs se rhabillent sur les cotés cour et jardin de la scène en jasant, comme dans une salle de répétition.

Puis, insidieusement, la suspicion s'installe envers l'un d'eux.

Une multitude de questionnement sur les origines d'un des acteurs surgit « est-il croate ou slovène? Et sa mère? Et son grand-père, n'était-il pas bosniaque? » le même tireur des coups précédents descend le suspect, puis un autre, puis tous, puis les recouvre du drapeau yougoslave.

Cette énième mise à mort toujours dan un rituel qui rappelle que cette terre est encore moite du sang de milliers de victimes.

Le tueur se met à invectiver le public, d'une façon extrêmement violente, il y a une nouvelle rupture.

Cet acteur se met à parler des français, le public se sent comme coupable.

A un moment il dit « les Français sont contre le mariage gay », et quelques temps après, les deux femmes, après avoir tués tout les hommes, s'embrassent langoureusement au milieu de la scène.

La mécanique de déconstruction des codes de la représentation se poursuit jusqu'au moment où une des deux actrices, après avoir interprété une chanson anti guerre « Non, je n'irai pas me battre contre ma nation, contre mon frère » - explique le débat que cette chanson a suscité au sein du groupe au moment de la création du spectacle.

Refaisant ce débat, les voici s'entredéchirant, les jeunes accusant les vieux et vice versa.

Les conflits de générations et les ressentiments s'exposent dans la lumière crue d'un plein feu et l'on devine alors que la création artistique peut aussi se transformer en champ de bataille.

Les comédiens racontent leurs difficultés personnelles à donner corps à ce projet, les troubles qu'ils ont traversés.

Cette avant dernière scène amplifie la mise en abyme de la fiction théâtrale présente ici, très perturbatrice et troublante.

Sont ils des personnages réels ou pas? Sont ils des acteurs ou non?   Ce spectacle a été crée à partir d'improvisations avec des acteurs Slovènes.

Il était donc surtitré et ce surtitrage. »

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