MARSEILLAISE (La) - Son Histoire.

MARSEILLAISE (La). Hymne national français. Il fut composé, tant pour les paroles que pour la musique, dans la nuit du 24 au 25 avril 1792, à Strasbourg, chez le maire de la grande cité alsacienne, Dietrich, par Claude Joseph Rouget de Lisle (1760-1836), simple capitaine du génie, originaire du Jura. Quatre jours auparavant, l’Assemblée nationale avait voté la déclaration de guerre à l’empereur d’Autriche : par’ cet acte, la France révolutionnaire signifiait aux puissances européennes, coalisées pour la défense de l’ancien régime, qu’elle entendait rester maîtresse de ses destinées. Si ce chant, d’abord app3lé Chant de guerre pour l'armée du Rhin, reflète étroitement les circonstances qui le virent naître, il ne tarda pas à cristalliser tous les sentiments qui agitaient alors la France entière. Entonné le 22 juin de la même année, à Marseille, par un étudiant en médecine de Montpellier, François Mireur, lors du banquet qui réunissait les volontaires du bataillon marseillais qui se préparait à partir pour la défense du pays, ceux-ci, enthousiasmés, l’adoptèrent comme chant de ralliement. De ville en ville, partout où ils passaient, les Marseillais le chantèrent, avec passion. Le 30 juillet 1792, les 516 hommes composant ce bataillon de Fédérés entrèrent dans Paris : guidés par Santerre, « ils débouchèrent sur la place de la Bastille, tambours battant, drapeau tricolore déployé, à une allure martiale, chantant l’hymne, encore- inconnu à Paris, de l’armée du Rhin « (Ph. Sagnac, la Révolution, 1789-1792, « Histoire de France contemporaine «, de Lavisse). « Les larmes, dit encore le Père Duchesne d’Hébert, coulaient de tous les yeux : l’air retentissait des cris de : Vive la Nation ! Vive la liberté ! « Dès lors, l’hymne reçut le nom de Chanson des Marseillais, puis, par abréviation, de Marseillaise. Charité le 10 août de la même année, toujours par les bataillons marseillais, lorsqu’ils envahirent les Tuileries, adopté par les soldats de la République, par ces « Volontaires de 92 «, il est présent sur les champs de bataille. Le 17 octobre, la Convention décida d’en faire l’Hymne de la République.