Mao Zedong et la "révolution culturelle" en Chine

« — Début 1967 : des groupuscules maoïstes décident de poursuivre leur propre révolution.

Chou En-lai, qui s'étaitretranché derrière Mao, est victime des excès des jeunes révolutionnaires.

Mao sent que la situation lui échappe etfait intervenir l'armée pour rétablir l'ordre.

Le mouvement touche à sa fin. C) Les opposants à la révolution culturelle : l'objectif de Mao consiste à éliminer les Hauts responsables du parti dont le nouveau président de la République : Liou Chao-chi.

Celui-ci ne souhaite pas orienter la Chine vers l'aventurepolitique.

Son voeu est de développer son pays dans le domaine économique et surtout de contenir, par le biais duparti, les débordements de l'aile politique constituée par les fidèles de Mao.

Liou Chao-chi est emprisonné pendant larévolution et meurt en captivité, en 1969.

Par ailleurs, les exactions des « gardes rouges » provoquent desréactions de la part de la population chinoise notamment dans les villes. [Transition] Après avoir éliminé tous les cadres du parti jugés trop proches du président Liou Chao-chi, Mao s'aperçoit que lemouvement est en train de lui échapper.

L'heure d'une mise au pas des jeunes révolutionnaires est venue. [Partie Ill.

Mao au lendemain de la révolution culturelle (1967-1971) : l'échec du mouvement.] Mao donne l'ordre aux « gardes rouges » de retourner dans leurs écoles.

L'armée est le grand vainqueur de cettepériode trouble.

Enfin, la révolution échoue à cause de l'appétit de certains leaders situés dans l'entourage de Mao. La fin de la révolution culturelle et la jeunesse chinoise : à partir de septembre 1967, Mao pressé par Chou En-lai et Lin Biao, chef des armées, ordonne aux « gardes rouges » d'arrêter le mouvement.

L'armée est chargée de réprimersans ménagement les fractions maoïstes qui continuent de faire la révolution malgré les ordres officiels.

Dès l'été1968, Mao fait occuper les universités par des brigades chargées de ramener à la raison les leaders les plusrécalcitrants.

De même, les étudiants sont obligés d'effectuer un séjour de quelques mois dans des fermes d'État.

LaChine devient une immense caserne où les masses sont encadrées par des militaires. La fin de la révolution culturelle et l'armée : la révolution s'achève en avril 1969, lors du IXe congrès du P.C.C.

Lin Biao fait le bilan de plusieurs années d'agitation politique.

La pensée de Mao devient désormais la seule loi du parti.De ce fait, les structures du parti sont simplifiées.

Lin Biao apparaît comme le grand vainqueur du processus deréorganisation et le successeur de Mao.

L'armée entre en force dans les instances du parti.

Dans le même temps,les « gardes rouges » sont soigneusement mis à l'écart.

Les nouveaux responsables politiques sont maintenant àl'abri des agitateurs.

Mais le danger vient d'ailleurs. La fin de la révolution culturelle et la lutte pour le pouvoir : deux tendances apparaissent autour de Mao.

L'une est dirigée par Lin Biao et un grand nombre de cadres militaires qui profitent de la situation.

L'autre mouvement seregroupe autour de Chou En-lai, personnage mystérieux qui joue, ici, une carte essentielle.

Il est rejoint par lesvieux cadres civils qui n'apprécient pas la prééminence des militaires dans les instances du parti rénové.

Enfin, LinBiao est peu aimé dans la hiérarchie militaire.

Certains le jalousent, d'autres lui reprochent son rôle pendant lapériode d'épuration y compris dans l'armée.

Des conflits éclatent entre ces deux tendances, au sujet de la politiqueextérieure de la Chine.

Chou En-lai pense que la Chine doit se rapprocher du monde occidental, tandis que Lin Biaoestime qu'il faut continuer à combattre l'impérialisme sous toutes ses formes.

Cette orientation passe par une politique intérieure très forte.

Pour se débarrasser de son rival,Chou En-lai suggère à Mao que Lin Biao souhaite son départ pour prendre sa place.

Lors du deuxième plénum du IXecomité central, en août et septembre 1970, Lin Biao est mis en minorité par la ligne modérée.

La propagande duparti n'hésite pas à dénoncer un faux complot contre Mao dont Lin Biao est l'instigateur.

Enfin, il disparaît dans unaccident d'avion dont les circonstances restent mystérieuses. [Conclusion] Est-il possible, dans un pays aussi vaste que la Chine, de programmer une vaste mobilisation portant sur des millionsde gens, afin de les amener, malgré eux, au paradis du communisme ? Ne s'agit-il pas plutôt d'une ultime tentativede la part de Mao, pour reprendre en main, un pays qui lui échappait ? Toute la question est là. D'une manière générale, les dictateurs profitent des moments déstructurés pour mieux assurer leur emprise malsainesur des peuples qui ne sont plus aptes à évaluer la situation avec lucidité.

L'exemple du peuple chinois, pendant lapériode allant de 1962 à 1971, est parfaitement éclairant.. »