Mantegna : LE CHRIST MORT - analyse
Publié le 14/09/2014
Extrait du document
«
des rides multiples, sillons tracés avec des
p in cea u x fins comme une mine, y marque n t
l
es visages.
Mais, au-delà des préférences techniques, l e
refus d'utiliser une grande variété de couleu r s
procè d e d'un choix théorique.
Déjà, lorsqu'il
travaill e a ux Éré m it a ins, Man teg n a ado pt e
u n e
gamme d e coule urs res treinte, au poi nt
qu'une
fois la décoration terminée les com
ma nditaires lui r e prochent d'avoir fait des
peintures •à l'imitati on des mar bres antiq ues»
(Vasari).
Et, en effet, ce que Mantegna veut,
c'est non pas imite r la nature, mais retrouver
la grande u r et la noblesse de l'art des temps
romains.
A u ssi ses peintu res imitent-elles les
bas- relie f s a ntiques jusqu e dan s la mo nochro
mie.
Tout au long de sa vie, l'artiste réalise
des peintures faisant appel à des motifs clas
siques : vestiges de sta tues, ruines d'architec
tur es - a insi dans le Saint Sébastien du m u sée
du L ouv re, à Paris.
À la fin de sa carrière, il
renonce presque totalement à la couleu r, pei
gnant dans des camaïeux de gris sur fond rose
- c onf ormé ment à la tec hni que des camées
chers aux Romai n s - des scènes qui sem
blent la reproduction exac t e des sculptures
romaines (comme
Samson et Dalila ou
l'lntroduction du culte de Cybèle à Rome , respecti
vement 1495 et 1500, à la Natio nal Gallery de
Lon dres).
Une très grande force d'émotion
Au-delà du tour de force géo métrique et chro
matique, Manteg n a ré u ssit une image sais is
san te et qui force la compassio n .
L e cadrage
serré lui permet de concentrer l'attention sur
l'essentiel : le cadavre exsang ue, fro id et dur
comme la pie rre sou s l ui, et les visages torturés,
bou ch es o uvertes, larmes coulant sur les joues,
de ceux qui se lamentent.
Le basc uleme nt du
corps n'est pas non plus un simple exercice de
sty le : il con traint le regar d à se fixer sur les
plaies de la plante des pieds puis, plu s loin, su r
celles des mains posées sur l'étoffe et enfin sur
celle du côté gauche d u thorax.
C'est toute la
souffrance d'un corps supplicié que Mantegna
met ainsi en évidence .
L'im p ortance donnée à la
t
ête du Christ s'explique de la même façon : si
l e peintre avait jusqu'au bout respecté les règles
de la diminution perspective, cette tête aurait
d û être bea ucoup plus peti te.
Mais M an t egna a
vou lu donne r au visage d u C hrist d es dime n
sions convenables, pour ne pas affaiblir le pou
voir de suggestion de l'œuvre.
Le Christ mort,
Andrea Mantegna, vers 1480?
(M ilan, pinacothèq u e de Bre ra).
L e Ch rist mo rt, ou la Lamentation sur le C hrist mort , est une œuvre
peinte à la détrempe , c' est -à-dire s elon un procédé à ba se de colle , sur une toile de 68 cm de haut sur 81 cm de large.
Elle fut acquise par l'Académie des beaux -arts de Milan (ancêtre de la pinacothèq u e de Brera ) en 1829 .
L 'œuvre est mentionnée en 1506 dans l'inventaire de la maison de Man tegna après sa mort .
Les histo riens la d a tent de 1480 environ ,
époque maximale des recherches
s ur la représentation des corps en
raccourci , en Italie .
Le panneau a peut -être été peint pa r Mantegna pour son propre usage dévotionnel.
Pourtant, des variation s d'après l 'original ou des
copies anciennes sont mentionnées ,
notamment par
Félibien dans la col lection du cardinal Mazarin , en France au xv11• siècle..
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