MANTEGNA Andréa : LA VIERGE DE LA VICTOIRE

« MANTEGNA Andréa LA VIERGE DE LA VICTOIRE 1495 Peintre italien Analyse ♦'Ce retable du peintre Andréa Mantegna est considéré comme un de ses chefs-d'œuvre. Au centredu tableau, une niche néo-classique,com posée deguirlandes de fruits et de légumes, abrite letrône où siègent laVierge et l'Enfant. À leur droite se trouve l'archange saint Michel et à leur gauche saint Georges dont la lance est brisée.Derrière le trône, on aperçoit les saints André et Longin. Aux pieds de la Vierge se tiennent saint Jean Baptiste enfant, le comman ditaire, François II de Gonzague, et une sainte. Cette dernière figure pourrait être sainte Elisa beth, la mère de saint Jean Baptiste, mais cer tains critiques ont avancé le nom d'Isabelle d'Esté, l'épouse du commanditaire.

Cette hypo thèse est à écarter, cependant, car elle n'avait que vingt ans à l'époque de l'exécutiondutableau.

Il faut rappeler en outre qu'Isabelle d'Estérefusait d'être représentée par Mantegna après l'échec d'un portrait peint quelque temps avant par l'artiste ; ce portrait, perdu aujourd'hui, est cité dans les sources anciennes. Aucentre del'abside estsuspendue unebran che de corail, matière considérée dansl'Anti quité comme un remède contre le mal. Sur la base du trône sont représentées trois scènes de la Genèse :la «Création d'Adam et Eve », le « Péché originel » et « Adam et Eve chassés du Paradis terrestre ».

Le type de picto MUSEE DU LOUVRE 89 PARIS XVe siècle Tempera sur toile 285 x 168 cm décoration du retable et l'agencement formel de lacomposition sont étroitement liés à l'expé rience romaine de Mantegna, qui travailla de 1488 à 1490 à la décorationde lachapelle du Belvédère pour le pape Innocent VIII. L'œuvre U Le retable fut commandé à Mantegna par François II de Gonzague, en commémoration de la victoire de Fornoue, remportée le 6 juillet 1495 par la Sainte Ligue contre le roi de France, Charles VIII. Mantegna peignit également un enca drement, disparu aujourd'hui. L'installation du tableau, dans la chapelle Santa Maria délia Vitto- ria, fut précédée par une procession solennelle deLa Vierge de la Victoire le long des rues de Mantoue, depuis l'atelier de Mantegna jusqu'à l'église. Ellefut ovationnée par lepeuplequi « ne pouvaitse rassasier de la vue d'une œuvre aussi belle ».La Vierge de la Victoire y demeura jusqu 'en 1797,année où ellefut emmenée en France avec le butin queNapoléon — pillant les galeries d'Europe — destinait à son grand musée du Louvre. Au Palais ducal deVenise est conservé un dessin de même grandeur, peut-être exécuté par l'artiste pour montrer le résultat final de l'œuvre àFran çois II de Gonzague qui séjournait alors àVenise. L'atelier de Squarcione ^r C'est dans l'atelier padouan de Francesco Squarcione (1397-1474) que se formèrent plu sieurs grands artistes de l'Italie du Nord : Marco Zoppo, Giorgio Schiavone, et surtout Cosme Tura et Andréa Mantegna. Les sources de l'époque décrivent Squarcione comme un exploiteur de ces jeunes peintres, Du même peintre : PICTO 88 et 90 c Nardini Editore, 1993. VPC Larousse-Laffont p< mais l'historien d'art Roberto Longhi prend sa défense : « ...

Tout ce quiadvint entre Padoue, Ferrare et Venise de 1450 à 1470 eut son origine dans cette joyeuse bande de vagabonds, fils de tailleurs, debarbiers, decordonniers et de paysans, qui passa durantces vingt années par l'atelier deSquarcione.

» Photo Nardini Editore. »