MANTEGNA Andréa : LA COUR DES GONZAGUE
Publié le 20/09/2012
Extrait du document
L'appellation généralement donnée à cette salle de Chambre des époux ne doit pas induire en erreur. Dès lafin du xvie siècle, en effet, etjusqu'à la fin du XVIIIe, elle fut en fait destinée à abriter des objets de collection avant de recevoirpar la suite les archives notariales. Cette «camérapicta «, comme elle est en réalité appelée dans les documents anciens, faisait partie du donjon du castel San Giorgio...
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MANTEGNA Andréa
LA COUR DES GONZAGUE
1470-1474
Peintre italien
Analyse
'♦'Les fresques qui ornent la Chambre des
époux du palais ducal deMantoue sont sans
doute parmi les plus connues de la peinture ita
lienne du xve siècle. Mantegna y offre, dans la
représentation de la cour des Gonzague, une for
midable preuve de son talent de peintre. Une
grande tenture forme le rideau de la scène qui
trouve son dénouement le long de la paroi nord
de la salle, et plus précisément dans la partie
située au-dessus de la cheminée.
Un pilastre
peint et décoré de motifs classiques partage la
composition en deux. Àdroite, un groupe de jeu
nes seigneurs en costumes caractéristiques, courts
etplissés, avec des souliers rouges etblancs etdes
chapeaux, sont alignés sur les marches formant
estrade.
Sur celle-ci, assis sur un trône élégant,
on reconnaît Frédéric IIIGonzague, de profil,
avec un chien couché à ses pieds.
Le duc se
tourne vers un homme placé derrière lui, lequel,
chapeau bas, lui remet une lettre.
Dans cette
seconde partie de la composition, délimitée par
un muret de marbre et des buissons, divers per
sonnages observent le duc et l'assistent :parmi
eux, outre son épouse Barbara,elle aussi assise,
et leurs enfants - au nombre desquels il faut peut-
être inclure la naine du premier plan - on peut
voir deuxjeunes gens, un homme plus âgé en cos
PICTO
88c
PALAIS DUCAL
MANTOUE
XVe siècle
Fresque longueur 600 cm
tume gris, une demoiselle et une dame de la cour.
Lafresque s'intègre parfaitement au programme
de trompe-l'œil que lepeintre développe dans la
salle. Celle-ci se présente en fait comme un pavil
lon prolongé par un portique s'ouvrant sur la
campagne proche.
L'œuvre
U L'appellation généralement donnée à cette
salle de Chambre des époux ne doit pas induire en
erreur. Dès la fin du xvf siècle, en effet, etjusqu'à
lafin du XVIIIe, elle fut en fait destinée àabriter des
objets de collection avant de recevoir par lasuite les
archives notariales. Cette «caméra picta », comme
elle est en réalité appelée dans les documents
anciens, faisait partie du donjon du castel San
Giorgio du palais ducal de Mantoue. Sa décoration,
qui comprend même leplafond, est complexe mais
très harmonieuse. Elle fut confiée àMantegna vers
la fin des années 1460 -les critiques n'ont pas
encore pu se mettre d'accord sur une date défini
tive -mais l'on sait qu'elle fut terminée en 1474,
comme leprouve la dédicace peinte sur lafresque
des «Familles ».
L'interprétation du sujet
^r La fresque de La cour des Gonzague
n'étant pas d'une lecture immédiate ni facile, les
chercheurs se sont maintes fois hasardés à
l'interprétation du sujet que lepeintre a voulu
représenter.
Les hypothèses les plus anciennes, y
voient une réception donnée à Mantoue pour
accueillir l'empereurFrédéricIIIet le roi du
Danemark.
Une autre y voit le retour de Naples
de Frédéric pour éviter d'épouser Marguerite de
Dumême peintre: PICTO 88 à 90 © Nardini Editore, 1995.Liriade pour l'édition française.
1995.
Bavière ! Nettement plusvraisemblableest celle
de l'arrivée du secrétaire porteur d'un message
pontifical portant nomination ecclésiastique de
François, fils du duc Ludovic. D'autres commenta
teurs ont préféré se retrancher derrière l'hypo
thèse d'un portrait de groupe de la famille Gonza
gue,se fondant sur le fait que tous les personnages
portentdes chaussures rouges etblanches, lescou
leurs bien connues des Gonzague.
Photo Scala, Florence.
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