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M. RAVEL. 1875-1937 AVANT- PROPOS Maurice Ravel est un orfèvre-musicien qui travaille l'orchestration

Publié le 17/10/2012

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M. RAVEL. 1875-1937 AVANT- PROPOS Maurice Ravel est un orfèvre-musicien qui travaille l'orchestration comme un métàl précieux, la cisèle, la polit, avec la minutie d'un maître-ouvrier. C'est pour cela qu'il est sans doute l'un des plus grands orchestrateurs de tous les temps dont l'oeuvre démontre un souci constant de précision. De pette taille, de faible constitution, il aime à s'entourer de petits objets, il a une prédilection pour la miniature et, à l'inverse de beaucoup d'artistes de son temps, il éprouve le besoin d'être correctement vêtu. Dès son plus jeune âge, il est habitué au travail sérieux, précis et, toute sa vie, il gardera cette rectitude morale et physique. S'entretenant de Claude Debussy, il déclare: "C'est en entendant pour la première fois "l'Après-midi d'un faune" que je compris ce qu'était la Musique". Cependant, la rigueur du style Ravélien s'oppose à la liberté impressionniste de Debussy. D'origine basque par sa mère, Maurice Ravel est marqué par l'inspiration espagnole. Mais encore, la danse, le rêve, l'irréel, la féerie, sont pour lui autant de sources inépuisables qui transportent ses auditoires vers des impressions harmoniques encore inconnues. La gloire, à aucun moment de sa vie, ne pourra corrompre ce musicien. Il aime au contraire se réfugier dans une solitude qui recouvre sa vie d'un voile. On ne lui connaît pas d'autre passion que la Musique, et il semble en effet qu'elle fut son unique amour. Sa propriété de Montfort-l'Amaury est un temple dans lequel les amitiés sont sincères et durables car, attirés par la sensibilité et la simplicité du maître, nombreux sont les vrais amis qui recherchent sa compagnie. Certains jours, comme pour se dégriser, il prend, selon les termes qu'il emploie volontiers, un "bain de cerveau". Il se plaît alors à afficher sur sa porte: // est absolument interdit de parler musique, et la consigne est à ce point stricte que personne ne s'y dérobe. Sa propriété dénommée "Belvédère", est à l'image de sa personnalité. Les pièces y sont petites, le jardin lui-même est planté d'arbres nains au milieu duquel s'ébattent plusieurs chats siamois. Il s'amuse à collectionner une foule d'objets, de bibelots et de meubles dont aucun n'est authentique. Il éprouve en effet une certaine et surprenante admiration pour les "copies". Il possède ainsi un faux Renoir(1) et un faux Monticelli (2) et il aime déclarer à toute personne qui s'émerveille à la vue de ces collections: "Tout cela n'a aucune valeur... tout est faux". Après César Franck, Claude Debussy et Gabriel Fauré, Maurice Ravel poursuit ce chemin du "renouveau " qui a porté l'Art musical français au tout premier rang, et, dans cette évolution, Maurice Ravel peut, à juste titre, être considéré comme l'un des plus grands. sa candidature est repoussée Un membre de l'Institut déclare : "Monsieur Ravel peut bien nous considérer comme des pompiers, il ne nous prendra pas impunément pour des imbéciles". Il semble que, pour le jury, il s'agissait surtout de se débarrasser d'un candidat par trop célèbre et dont le brusque succès pouvait inquiéter ceux qui, jusque-là, occupaient la scène musicale. Cette décision de l'Institut déclenchera une campagne de presse en faveur de Maurice Ravel et un tel mouvement d'indignation que l'un de ses détracteurs, Théodore Dubois (7), alors directeur du Conservatoire de Paris se verra obligé de démissionner de ce poste. Après ce quatrième échec, Ravel entreprend une croisière qui le mène en Hollande. De retour en France, il sollicite de Jules Renard l'autorisation de mettre en musique certains textes de l'auteur. En 1907, il fait entendre pour la première fois les "Histoires naturelles ". A la suite de cette première audition, le public est très divisé, et une fois encore la presse s'empare de cette affaire. Il y a ceux qui, voyant à travers le musicien de Jules Renard le prolongement normal du "debussysme ", sont enthousiastes, et ceux qui, outrés par tant d'audace, crient au scandale. En 1908, pour la première fois, les Concerts Colonne interprètent la "Rhapsodie espagnole" qui obtient un net succès. Lors de cette audition, Manuel de Falla (8) dira lui-même son admiration. A Paris, à cette époque, les ballets russes de Serge Diaghilev (9) obtenaient un très large succès. Il ne faut donc pas s'étonner qu'un compositeur aussi réputé que Ravel se voie confier le soin de mettre en musique "Daphnis et Chloé". Destinée à être dansée par ces mêmes Ballets russes, cette oeuvre rencontrera l'enthousiasme des danseurs et du public. En 1909, aidé de plusieurs autres compositeurs, tels que Fauré et Schmitt, Maurice Ravel fonde la Société de musique indépendante. Cette société donnera aux œuvres considérées comme "révolutionnaires ", ce qu'elles ne peuvent plus attendre de la Société Nationale de Musique devenue moins accueillante aux jeunes compositeurs. Dès lors, la volonté de Maurice Ravel de ne pas trahir son idéal le place parmi les pionniers de son époque. Après un bref séjour en compagnie de Igor Stravinsky (10) sur les bo...
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« sa candidature est repoussée Un membre de l'Institut déclare: "Monsieur Ravel peut bien nous considérer comme des pompiers, il ne nous prendra pas impunément pour des imbéciles ".

Il semble que, pour le jury, il s'agissait surtout de se débarrasser d'un candidat par trop célèbre et dont le brusque succès pouvait inquiéter ceux qui, jusque-là, occupaient la scène musicale.

Cette décision de l'Institut déclenchera une campagne de presse en faveur de Maurice Ravel et un tel mouvement d'indignation que l'un de ses détracteurs, Théodore Dubois (7), alors directeur du Conservatoire de Paris se verra obligé de démissionner de ce poste.

Après ce quatrième échec, Ravel entreprend une croisière qui le mène en Hollande.

De retour en France, il sollicite de Jules Renard l'autorisation de mettre en musique certains textes de l'auteur.

En 1907, il fait entendre pour la première fois les "Histoires naturelles".

A la suite de cette première audition, le public est très divisé, et une fois encore la presse s'empare de cette affaire.

Il y a ceux qui, voyant à travers le musicien de Jules Renard le prolongement normal du "debussysme ", sont enthousiastes, et ceux qui, outrés par tant d'audace, crient au scandale.

En 1908, pour la première fois, les Concerts Colonne interprètent la "Rhapsodie espagnole" qui obtient un net succès.

Lors de cette audition, Manuel de Falla (8) dira lui-même son admiration.

A Paris, à cette époque, les ballets russes de Serge Diaghilev (9) obtenaient un très large succès.

Il ne faut donc pas s'étonner qu'un compositeur aussi réputé que Ravel se voie confier le soin de mettre en musique "Daphnis et Chloé".

Destinée à être dansée par ces mêmes Ballets russes, cette œuvre rencontrera l'enthousiasme des danseurs et du public.

En 1909, aidé de plusieurs autres compositeurs, tels que Fauré et Schmitt.

Maurice Ravel fonde la Société de musique indépendante.

Cette société donnera aux œuvres considérées comme "révolutionnaires", ce qu'elles ne peuvent plus attendre de la Société Nationale de Musique devenue moins accueillante aux jeunes compositeurs.

Dès lors, la volonté de Maurice Ravel de ne pas trahir son idéal le place parmi les pionniers de son époque.

Après un bref séjour en compagnie de Igor Stravinsky (10) sur les bords du lac de Genève, Ravel retourne à Saint-Jean-de-Luz au moment où la guerre éclate.

Profondément affecté par cet événement il décide alors de s'engager.

Mais sa fragile constitution lui complique les démarches et ce n'est qu'en 1916 qu'il entre dans la bataille comme soldat de deuxième classe sur le front de Verdun.

Au printemps de 1917 il est définitivement réformé.

Ayant appris peu de temps auparavant le décès de sa mère, veuve depuis 1908, il se retire alors en Normandie, puis à Megève où il apprend par la presse sa nomination au titre de Chevalier de la Légion d'honneur.

Mais l'humble Ravel refuse cette distinction en télégraphiant à Roland­ Manuel (11) ces trois mots: "Remerciement.

mais démentez".

En 1921 Maurice Ravel acquiert une villa à Montfort-l'Amaury près de Paris; ce sera désormais son port d'attache, lorsque ses tournées lui permettent d'y revenir, car sa célébrité a franchi les frontières.

C'est ainsi que nous suivons Maurice Ravel dans de longues tournées qui le conduisent successivement à Amsterdam et à Venise en 1923, au Canada en 1924, puis à New York, Chicago, San Francisco et Los Angeles en 1928.

C'est durant ce dernier voyage qu'il rencontre le célèbre compositeur américain George Gershwin (12).

Cette même année il cam po~e le "Boléro".

En 1929, une nouvelle marque d'honneur lui est conférée lorsqu'à Ciboure, sa ville natale, la "rue du Quai" est débaptisée et nommée officiellement "quai Maurice-Ravel".

Débordé par les obligations qu'impose le succès, il ne cesse pourtant pas d'écrire et, en 1931, il termine le Concerto pour la main gauche destiné à un pianiste manchot, Paul Wittgenstein.

En 1932, Maurice Ravel est victime d'un accident alors qu'il se faisait conduire en taxi.

Après un mois de convalescence il se remet toutefois au travail pour écrire la musique d'un film qui ne verra jamais le jour.

L'accompagnement en sera pourtant terminé et ce seront les trois chansons Don Quichotte à Dulcinée.

Le rôle principal de ce film devait être confié à Chaliapine, l'illustre chanteur du siècle.

Cette même année, au cours d'une tournée qu'il entreprend avec la grande pianiste Marguerite Long, l'Europe entière acclamera son concerto en sol.

Ravel est physiquement très éprouvé par l'accident qui lui est arrivé et il décide de se rendre en Suisse afin de s'y reposer.

En effet, depuis 1933, les suites de cet accident le font souffrir d'un début de paralysie.

Il éprouve des difficultés de langage et ne peut plus écrire ...

même son nom.

Il entreprend encore cependant, en 1935, un voyage touristique en Espagne et au Maroc.

Mais le mal le gagne de plus en plus et il ne reste alors qu'un seul espoir, tenter une intervention chirurgicale.

Cette intervention est confiée aux soins du professeur Vincent et a lieu le 19 décembre 1937.

Le 28 Maurice Ravel quitte ce monde sans avoir repris connaissance.. »

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