Louis Jouvet, la scène et l'écran
Publié le 26/03/2019
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Le 16 août 1951, en répétant La Puissance et la gloire, Louis Jouvet - comme Molière - meurt dans son théâtre. Le grand comédien a mené de front deux carrières, sur les planches et à l'écran. Sa personnalité exceptionnelle a marqué une génération d'acteurs.
Louis Jouvet et Madeleine Ozeray dans Ondine de Jean Giraudoux au Théâtre de l'Athénée, en mars 1939
La mort de Louis Jouvet, en cet été 1951, suscite une grande émotion, tant chez le public que dans les milieux artistiques. Tout spectateur se souvient alors de son style, de sa silhouette dégingandée, de sa voix.
S'il doit sa popularité au cinéma, ce grand artiste fut avant tout un homme de scène. Né à Crozon dans le Finistère, en 1887, il fait ses débuts au Théâtre d'Action d'Art qu'il dirige jusqu'en 1910, avant de se produire au Théâtre du Vieux colombier où l'influence de Jacques Copeau est déterminante.
En montant et interprétant Knock de Jules Romains en 1923, dans son Théâtre de la Comédie des Champs Élysées, il montre déjà son intérêt pour les auteurs contemporains, sans pour autant négliger les classiques. La rencontre avec Giraudoux s'avère déterminante pour sa carrière.
À ses fonctions de metteur en scène, directeur, comédien, ce travailleur acharné ajoute, en 1934, celle de professeur d'art dramatique au Conservatoire. Cela ne lui suffit pas. Le nouveau cinéma parlant lui ouvre d'autres horizons grâce à l'adaptation des pièces à l'écran.
Très vite, celui qui demeurait inconnu pour le grand public devient une vedette. Avec Topaze, en 1932, puis Knock, La Kermesse héroïque et Les Bas-fonds, le cinéma lui offre une légitime célébrité. Ses qualités de grand comédien, son vaste registre, sa diction si particulière, le hissent au rang des meilleurs acteurs.
C'est l'époque de Drôle de drame, d'Entrée des Artistes, d'Hôtel du Nord, de Volpone. Entre1932 et 1940, on le retrouve dans 22 films. Sollicité par les plus grands metteurs en scène, il tourne avec Feyder, Siodmark, Pabst, Duvivier, Renoir, Tourneur, Carné, Allégret. Ce sont les années Jouvet, tant au théâtre qu'au cinéma.
Cette rencontre des planches et de l'écran n'est pas surprenante car, dans les années 30, le cinéma se développe aux dépends du théâtre. Il y trouve un véritable vivier dans lequel il puise les idées qui vont nourrir le réalisme poétique de la décennie.
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Louis Jouvet
et Madeleine
Oze ray
dans Ondine de Louis
Jouvet,
la scène et l'écran
Le 16 août 1951, en répé tant La Puissance et la gloire,
Louis Jouvet -comme Molière -meurt dans son théâtre.
Le grand coméd ien a mené de front deux carrièr es,
sur les planches et à l'é cran.
Sa personnal ité
excep tionnelle a marqué une génération d'acteurs.
L a mort de Louis Jouvet, en cet
été
1951, suscite une grande
émotion, tant chez le publi c
que dans les milieux artistiques.
Tout
spectate ur se souvient alors de son
style, de sa silhouette dégingandée,
de sa voix.
S'il doit sa popula rité au cinéma,
ce grand artiste fut avant tout un
homme de scène.
Né à Crozon dans
le Finis tère, en 1887, il fait ses débuts
au Théâtre d'Action d'Art qu'il dirige
jusqu'en 1910, avant de se prod uire
au Théâtre du Vieux colombier où
l'in fluence de Jacques Copeau est
détermina nte.
En montant et interprétant Knock
de Jules Romains en 1923, dans son
Théâtre de la Comédie des Champs Cette
rencontre des planches et de
l' écran n'est pas surpr enante car,
dans les années 30, le cinéma se dé
veloppe aux dépends du théâtre.
Il y
trouve un véritable vivier dans lequel
il puise les idées qui vont nourrir le
ré alisme poétique de la décenn ie.
Jean Giraudoux
Élysées, il montre déjà son intérêt
au Théâtre de
l'Athénée,
en mars 1939 pour
les auteurs contemporains, sans
pour autant négliger les classiques.
La rencontre avec Giraudoux s'avère
détermina nte pour sa carrière.
À ses fonctions de mette ur en
scène, directeur, comédien, ce tra
va illeur acharné ajoute, en 1934,
celle de professeur d'art dramatique
au Conservatoire.
Cela ne lui suffit
pas.
Le nouveau cinéma parlant lui
ou vre d'autres horizons grâce à
l'adap tation des pièces à l'écran.
Très vite, celui qui demeur ait
inc onnu pour le grand public
devient une vedette.
Avec Topaze,
en 1932 , puis Knock, La Kermesse
héroïque et Les Bas-fonds, le cinéma
lui offre une légitime célébrité.
Ses
qual ités de grand comédien, son
vaste registre, sa diction si particu
li ère, le hissent au rang des meilleur s
acteurs.
C'est l'époque de Drôle de drame,
d'E ntrée des Artistes, d'Hôtel du
Nord, de Volpone.
Entre 1932 et
19 40, on le retrouve dans 22 films.
Soll icité par les plus grands metteurs
en scène, il tou rne avec Feyder ,
Siodma rk, Pabst, Duvivier, Renoir,
Tourneur , Carné, Allégret.
Ce sont
les anné es Jouvet, tant au théâtre
qu'au cinéma.
Affiche pour
la pièce de Jules Romain,
Knock ou le triomphe de la médecine
Les comédiens les plus talen tueux,
formés à la dure école de la comédie,
sont attirés par le succès et la
notoriété offerts par cette nouvelle
pratique culturelle.
Jouvet ne fait pas
exception, mais il demeur e fidèle à
ses premières amours.
Dans ces anné es conj uguant le
rêve et l'inqu iétude, le succès du
cinéma est tel que la production
passe de 158 longs métrages en 1933
à 171 en 1937.
Le samedi soir est de
venu le rendez-vous d'une nouvelle
grand-me sse : le public se rue dans
les salles pour rire ou pour pleurer.
Après une éclip se durant la gu erre,
Jo uvet revient au théâtre en 1945
avec La Folle de Chaillot et à l'écran
avec Le Revena nt de Christian-Jaque.
En 1947, de la rencontre avec
Clou zot naît Quai des Orfèvre s.
Après quelques autres films, il monte
Le Diable et Je Bon Dieu de Sartre.
Deux mois plus tard, il meurt dans
son théâtre de l'Athénée.
Les grandes
rencontres
1927
Jean Giraudoux
À la Comédie des Champs-Ély
sées, Jouvet, admirateur et ami
de jean Giraudoux, monte
toutes ses pièces, entre 1927 et
1939 : Siegf ried et le Limousin,
Amphitryon 38, Intermezzo,
Electre et Ondine qu'il joue
avec sa femme, Madeleine
Ozeray.
Durant cette période,
par ses mises en scène et ses
interpr étations, il participe
activement à la glo ire du
dramaturge.
1936
Jean Renoir
Le film Les Bas-fonds, tourné
en 1936, où Jouvet campe le
rôle d'un baron déchu, marque
la rencontre avec Jean Renoir.
La présence de Jean Gabin, au
sommet de sa gloir e, fait de
cette adaptation de Gorki une
grande affiche de la décennie.
L'anné e suivante, le réali
sateur fera encore appel à
Jouvet pour La Marseillaise.
1937
Marcel Camé 195
1
Jouvet dans un rôle
de Molière
Drôle de drame de Marcel
Les Bas-fonds
Carné est un échec.
On retient
de Jean Renoir
pourtant, dans l'éto nnan t
face à face entre Jouvet et
Mi chel Simon, cette inou-
bliable réplique :.
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