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LOTTO Lorenzo : RETABLE DE SAINTE LUCIE

Publié le 19/09/2012

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On retrouve, dans le Retable de sainte Lucie, les accents chromatiques caractéristiques de l'art vénitien mais à quoi s'ajoute une vitalité tout à fait originale pour l'époque. Avec beaucoup d'habileté, Lotto dépouille la scène de son caractère sacré et lui confère une intimité jusqu'alors inédite. C'est d'ailleurs une caractéristique que l'on retrouve dans toute la production de cet artiste de génie.

« LOTTO Lorenzo RETABLE DE SAINTE LUCIE 1523-1532 Peintre italien Analyse ♦^ Ce retable du peintre vénitien Lorenzo Lottoreprésente diversmoments de la vie de sainte Lucie, une jeunemartyre de Syracuse qui périt lors des persécutions de Dioclétien. Contrairement à la représentation traditionnelle d'unescène sacrée, le panneaucentralnarrede façon assez synthétique les événements qui conduisent la sainte au martyre, c'est-à-dire sa prière à sainte Agathe, patronne de Catane, et la guérison qui s'ensuivit de sa mère infirme ; sa décision de se vouer à la vie religieuse qui provoqua la fureur de son fiancé, lequel la dénonça au juge Pascasius — épisode représenté au recto. La prédelle représente,pour sa part, les épiso des de la vie de la sainte, le Jugement, le Traîne- mentparles bœufs (c'est-à-dire le moment où l'on décida del'expédier dans une maison de prostitu tion, liée à un attelage de bœufs qui, miraculeu sement, ne réussirent pas à avancer d'un pas), jusqu'à la Condamnation qui la conduira à la mort.

Cet ultime épisode, qui était sans aucun doute peint sur le dernier panneau de la prédelle, est hélas perdu. ptcro PINACOTHEQUE CIVIQUE 188 JESI xV'-XVf siècles Huile sur bois 243 x 243 cm Détail On retrouve, dans leRetable de sainte Lucie, les accentschromatiques caractéristiques de l'art vénitien mais à quoi s'ajoute une vitalité tout à fait originale pour l'époque.

Avec beaucoup d'habileté, Lotto dépouille la scène de son carac tère sacré et lui confère une intimité jusqu'alors inédite.

C'est d'ailleurs une caractéristiqueque l'on retrouve dans toute la productionde cet artiste de génie. L'œuvre LJ Ce retable fut commandé àLotto par laconfré rie de Sainte Lucie de la petite ville de Jesi, dans la province italienne des Marches. Le contrat nous apprend que la commande remonte au 11 décembre 1523, même si elle ne fut terminée qu'en 1532, date qui se lit, difficilement, en bas à gauche du retable. Exécuté pour partie àBergame et pour partie à Venise, lepanneau fut expédié par merà Jesi. Lotto prit peut-être part lui même à son installationdans l'église destinée àl'abriter. Lorenzo Lotto et les Marches ^T Au cours de sa vie laborieuse, Lotto eut à plusieurs reprises des contacts avec la province des Marches, en Italie centrale.

Un premier voyage à cheval dans cette région n'est pas exclu vers letournant du siècle, mais le premier séjour certain de l'artiste est compris entre 1506 et 1512, lorsqu'iltravaillad'abord à Jesi puis à Recanati. C'est à cette époque que se place également son séjour à Rome au service de Jules II.

La première œuvre exécutée dans les Marches est le Polypty que de Recanati (1508), lequel introduisit la manière vénitienne dans la région, et plus préci- Du même peintre : PICTO186à 192 CNardini Editore, 1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 sèmentle style de Giovanni Bellini, artistedéter minant pour la formation du jeune Lotto. Il retourna dans les Marches probablement vers 1532 et y séjourna jusqu'en 1539. Dans les années 1540, il travaille dans sa patrie mais, en 1549,nousleretrouvons encoreune fois dans les Marches, àAncône, d'abord, puis à Lorette, où il mourut en 1557, frère de la Santa Casa. Les chefs-d'œuvre les plus significatifsqu'ait réalisésl'artiste vénitien dans cette province sont aujourd'hui répartis entre la Pinacothèque civi que de Jesi et celle de Recanati. Photo Ceccariani, Urbino. »

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