L'Opéra-Bastille, de polémiques en espoirs
Publié le 06/12/2018
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gie informatique omniprésente n'a pas généré les économies espérées... Ce à quoi s'est malencontreusement ajouté, au printemps 1995, un conflit social qui a entraîné l'annulation de toutes les représentations des Capulet et Mon-taigu, de Bellini, et s’est traduit par une perte sèche de 9 millions de francs.
Le rapport rédigé par Hugues Gall, à la fin de 1993, condamnait sans appel cette gabegie érigée en mode de fonctionnement. Les chiffres sont en effet éloquents : le coût moyen d'une production s'élève à 6,7 millions de francs, et l'établissement, qui absorbe environ le quart du budget musique et danse du ministère de la Culture, s'est vu attribuer, durant les premières années, un fonds supplémentaire de 100 millions de francs. Les critiques de tous bords n'avaient d'ailleurs pas attendu la publication du rapport pour fustiger la politique musicale de l'État : n'aurait-il pas mieux valu promouvoir un réseau national de petites et moyennes salles plutôt qu'engloutir des sommes pharaoniques dans un temple de l'art lyrique surdimensionné ?
Après un printemps 1995 houleux marqué par des grèves et des annulations de spectacles, V Opéra-Bastille a ouvert sa saison avec le Nabucco de Verdi. Maître des lieux depuis le 1er août 1995, Hugues Gall doit faire face désormais à un défi multiforme : la promotion d'un opéra populaire de qualité et la maîtrise impérative des dépenses devront aller de pair
avec une relance du dialogue social dans l'établissement. La nouvelle direction réussira-t-elle à faire cesser les polémiques qui ont accompagné chacune des productions de l'Opéra-Bastille depuis 1990 ?
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