L'Opéra au XXe siècle

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c 0 "' "' "' ~ ~ " i5 (.) personnages, plutôt que de se livrer à un étalag e de leurs sentiments, préfèrent s'exprimer en phrases imprécises et parfois ambiguës .

Le prince Golaud rencontre dans les bois une jeune fille, Mélisande, dont il s'éprend.

Il ramène la belle au château et l'épouse.

Mais une série de signes (Mé lisande perd la bague que Golaud lui a don­ née) annoncent la fin de ce conte de fées.

Méli­ sande et Pelléas, le demi-frère de Golaud, s'éprennent l'un de l'autre.

Golaud, dévoré par la jalousie, prévient Pelléas de se tenir à distance.

Pelléas décide de s'en aller, et c'est lors de leur dernière rencontre, à la tombée de la nuit que les deux jeunes gens se déclarent enfin leur amour.

Golaud arrive et transperce Pelléas de son épée.

Mélisande meurt au château en donnant nais­ sance à un enfant, tandis que Golaud, poursuivi par le doute et le remords, veut mourir lui aussi.

D'une subtilité incomparable, cet opéra reste un chef-d'œuvre inégalé et unique en son genre.

L'Enfant et les Sortilèges L'Enfant et les Sortilèges, de Maurice Ravel, s'ap­ puie sur une histoire de la romancière Colette.

Il fut créé à Monte-Carlo, le 21 mars 1925.

Éblouis­ sant de fant aisie et d'imagination, ce chef­ d'œuvre est malheureusement tombé dans un oubli relatif, en raison des nombreux problèmes que posent sa traduction pour des représenta­ tions à l'étranger et de la complexi té de sa mise en scène.

Lorsque Ravel commence à y travail ler en 1920 , ce qui était alors un projet de ballet deviendra un livret d'opéra.

Dans une vieille maison normande, un enfant, puni par sa mère (à juste titre), doit pas­ ser l'après-midi enfermé seul dans une pièce.

Il perd patience et détruit tout ce qui peut l'être autour de lui: après avoir cassé la tasse, puis la théière, il renverse la bouilloire, pique l'écureuil et tire la queue du chat.

Puis, avec une épée, il Le Songe d'une nuit d'été, du .....

compositeur britannique Benjamin Britten (1913-1976), dans une mise en scène de Robert Carsen à l'Opéra-Comique , en 1994.

Les œuvres de Britten comptent parmi les opéras les plus joués dans le monde.

arrache en lambeaux le papier mural représen­ tant des pâtres et des bergères.

Ensuite, il dérègle le balancier de l'horloge et déchire les pages de ses livres.

À son grand étonnement, ce sont les victimes de sa rage qui lui feront réaliser les conséquences de ses actes .

Il s'effondre dans un fauteuil, qui s'écarte de lui avec un grincement de contrebasse pour entraîner une bergère de style Louis XV dans une danse majestueuse.

S'adressant à l'enfant stupéfait, les objets lui disent, avec l'approbation du canapé , du banc et du pouf, qu'ils ne subiront plus les effets de son mauvais caractère.

L'horloge, la tasse, la théière se plaignent à leur tour dans une parodie de fox­ trot.

C'est l'un des passages les plus célèbres de cet opéra , bien que, lors de la première , il ait soulevé bien des controverses et des critiques.

L'enfant se tourne alors vers le feu, et celui-ci le poursuit à travers la pièce pour le brûler.

Après lui , ce sont les pâtres et les bergères du papier peint, et la princesse des fées du livre dont il a arraché les pages qui se livrent à une procession comique et pathétique.

Les animaux dans le jar­ din où il s'est réfugié se jettent sur lui pour le rouer de coups.

Repoussé dans un coin de la scène, il aperçoit un écureuil blessé.

L'enfant le soigne sous le regard étonné des autres animaux .

Radoucis, ils le raccompagnent jusqu'à la maison où il retrouve enfin sa mère.

Ariane et Barbe-Bleue Créé en 1907 , l'opéra en trois actes de Paul Dukas (1865-1935) , Ariane et Barbe-Bleue, est une parfaite illustration du courant symboliste.

Ariane , la nouvelle femme de Barbe-Bleue vient d'arriver au château.

Dehors, les villageois furieux tentent de la mettre en garde contre son époux, accusé d'avoir assassiné ses c inq épouses précédentes.

Persuadée de l'amour de son mari , Ariane pense que ces dernières sont vivantes , enfermées quelque part dans le château.

Son époux lui donne sept clés: six en argen t et une en or, lui recommandant de ne pas utiliser cette dernière.

Mais Ariane ne pense qu'à s'en servir.

Alors qu'elle pénètre dans la pièce interdite, Barbe-Bleue furieux survient.

Le fracas de leur dispute parvient jusqu'à la foule en dehors du château, qui se précipite pour intervenir.

Ariane rassure les paysans et les reconduit dehors.

Alors que son époux est sorti, Ariane va retourner dans la salle sombre où sont détenues l es épouses disparues.

Elles sont bien vivantes et Ariane les conduit vers la lumi ère et la liberté.

Elles ne réussissent pourtant pas à sortir du châ ­ teau dont les ponts-levis se relèvent comme par enchantement, tandis que les douves se remplis­ sent d'eau.

Pendant ce temps, Barbe-Bleue, qui est revenu au château, doit affronter la co lère des paysans.

Ces derniers , définitivement excédés par sa tyrannie, s'apprêtent à le noyer dans les douves.

Mais Ariane et les autres épouses se pré- ~ Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny , du compositeur allemand naturalisé autrichien Kurt Weill, sur un livret de son ami , le dramaturge Bertold Brecht.

Avec cet opéra créé en 1930, à Leipzig , Kurt Weill délaisse l'écriture atonale pour revenir au principe tonal.. »