Living Theatre

« Living Theatre 131 3 Un spectacle du Living consistait le plus souvent en la " recréation » spontanée d'une réalité sous les yeux des spectateurs, création se refusant à une organisation ou une progression de l'action.

Le théâtre ainsi conçu devient une aorte de " happening », mais sans gratuité complaisante.

Dans " Mysteries ...

un acte du Living, le texte est à peu près inexistant.

Julian Beek s'assied en tailleur sur la scène et lance au public une série de pseudo-chanta IHurglques de colère qui dénoncent les préjugés raciaux, la guerre du Vietnam, la police, et le public reprend invariablement en chœur.

4 Julian Beek pense que les acteurs ont le sentiment d'accomplir un véritable devoir • parce qu'ils participent en partie à la révolution de notre temps "· Ces acteurs sont formés avec la plus grande rigueur, selon la tradition de Stanislavski, à s'identifier de façon hallucinante à leurs personnages.

Les mises en scène de Judith Malins, pleines d'audace, participent à la fois des théories de Brecht incitant les spectateurs à une attitude critique et de la magie théltrale d'Artaud qui implique la partici­ pation très poussée du public.

5 Une première crise intervient en 1963.

C'est le moment où Joe Chalkln quitta la troupe pour chercher de nouvelles méthodes et fonder le très intéressant Open Theatre.

Dès 1964, le Living quitte les États-Unis et, ambulant (40 per­ sonnes et 9 enfants), se produit en Europe, jouant dans 120 villes de 15 pays.

Il avait été expulsé de son foyer new-yorkais parce qu'il ne pouvait pas payer ses impôts et ses deux fondateurs firent même deux mois de prison pour offense à la Cour.

De toute manière, la compagnie ne subsistait que grâce au déalntêresaement de aea mem­ bres, à leur union et à leur amour passionné du théâtre .

._ Voir aussi : Artaud, Brecht, Happening.. »