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L'IMPRESSIONNISME (Histoire de la peinture)

Publié le 16/11/2018

Extrait du document

histoire

CAMILLE PISSARRO

L'homme : tenace, rebelle, humaniste, généreux et humble.

Sa vie : né le 10 juillet 1830 à Saint-Thomas, aux Antilles, mort le 12 novembre 1903 à Paris.

Pendant une bonne partie de sa vie, Pissarro a le plus grand mal à nourrir sa nombreuse famille. Les marchands Paul Durand-Ruel et Théo Van Gogh s'intéressent à lui dans les années 1880, mais n'obtiennent pas plus de 500 francs pour ses tableaux, alors que ceux des peintres à la mode s'arrachent pour 30 000 francs.

En 1886, l'artiste délaisse ses amis impressionnistes et expose avec les néo-impressionnistes Georges Seurat et Paul Signac, s'attirant les foudres de Gauguin. Moins célèbre que Renoir ou Monet, il n'en reste

LA RÉVOLUTION EN COULEURS

 

En 1874, refusés par le Salon officiel, une trentaine de peintres décident d'exposer dans les locaux du photographe Nadar, boulevard des Capucines, à Paris. « Cet exil - écrit l'un d'entre eux - est une immense victoire, il ne nous reste plus qu'à exposer nous-mêmes et à faire une concurrence mortelle à tous ces vieux idiots borgnes. » C'est la première exposition des « refusés » qui, suite à un article moqueur de la revue Charivari, va prendre le nom d'« impressionnistes ».

Cette exposition, qui fonde l'école impressionniste, est aussi et surtout une grande révolution qui a bouleversé l'art de la peinture.

• Jusque-là, on se contentait de privilégier le fond sur la forme. Ce qui importait était le sujet, qu'il soit religieux, anecdotique, mythologique, symbolique ; ou qu'il représente des lieux (paysage, marine, etc.) ou des personnes (portraits entre autres) et la façon de le représenter était soumise à des règles (« canons ») dont il était difficile de s'affranchir.

L'impressionnisme révolutionne le regard en travaillant sur la forme et en proposant une peinture qui ne tente pas de représenter exactement le sujet proposé, mais en donne une interprétation, une « impression ».

Les impressionnistes s'attachent à restituer les effets de lumière fugitifs avec des touches fragmentées, qui créent une impression de flou déconcertante pour le public des années 1870.

C’est le tableau Impression, soleil levant de Claude Monet

(exposé au musée Marmottan, à Paris) qui va par dérision donner son nom au mouvement. Le critique du Charivari, Louis Leroy, ayant employé ce terme pour se moquer des artistes exposés.

Pour la première fois, l'art n'est plus en phase avec le regard des contemporains. Il se crée une notion « d'avant-garde » et un art qui va être compris de quelques esprits ouverts, intellectuels ou simplement curieux. Tout devient possible et la notion d'art n'est plus encadrée par des principes ou des règles.

Le terme impressionnisme est tiré du célèbre tableau de Monet Impression, soleil levant En le

MARYCASSATT

La femme : indépendante, combative, spirituelle et généreuse.

Sa vie : née le 22 mai 1844 à Allegheny, près de Pittsburgh, morte le 14 juin 1926 au Mesnil-Théribus.

Issue de la haute bourgeoisie américaine, Mary Cassatt arrive à Paris en 1872, rejointe peu après par sa mère et sa sœur Lydia. Ses œuvres tout en finesse suscitent l'admiration de Degas, qui, de son propre aveu, « n'admet pas qu'une femme dessine aussi bien ». Invitée à rejoindre les impressionnistes en 1877, elle exposera avec eux et œuvrera inlassablement à faire connaître ses nouveaux amis aux collectionneurs et au public américains. En 1894, elle achète le château de Beaufresnes, au Mesnil-Théribus, dans l'Oise. Après avoir perdu sa sœur, son père et sa mère, elle finit sa vie, seule et aveugle, sans avoir connu le succès dont elle rêvait dans son propre pays. Ses thèmes : portraits de famille, de jeunes femmes et maternités.

Ses tableaux les plus célèbres : La Loge (vers 1879) L'Eté (1894)

La Tasse de chocolat (1897) Le Bain (1910) Femme lisant (1878) Mère et enfant (1897).

GUSTAVE CAILLEBOTTE

L'homme : original, généreux, loyal, dynamique et volontaire.

Sa vie : né le 19 août 1848 à Paris, mort le 21 février 1894, à Gennevilliers.

histoire

« pas moins une des figures marquantes de l'impressionnisme.

Ses thèmes : la campagne éternelle, les paysans au travail, Dieppe, Le Havre, Londres et Paris.

Ses tableaux les plus célèbres : Gelée blanche (1873) Les Toits rouges (1877) La Bergère (1881) Avenue de J'Opéra (1898) Effet de neige à Montfoucault (1882) L11 Cueillette des pommes, Er11gny-sur-Epte (1889).

ALFRED SISLEY L'homme : spirituel, fin, délicat, réservé et persévérant Sa vie : né le 30 octobre 1839 à Paris, mort le 29 janvier 1899 à Moret-sur­ Loing.

Né dans une riche famille anglaise, Sisley vit dans l'aisance jusqu'à 30 ans.

Mais il se retrouve subitement dans une situation très précaire, lorsque son père fait faillite en 1870.

Peu après, le marchand Paul Durand­ Rue! et des collectionneurs comme Ernest Hoschedé et le chanteur d'opéra Jean-Baptiste Faure lui achètent des tableaux pleins de finesse.

Cela n'empêchera pas le peintre d'être endetté pendant de nombreuses années.

Considéré de son vivant comme un artiste mineur, Sisley a fini par trouver sa vraie place au sein des impressionnistes, au fil des années.

Ses thèmes : Louveciennes, Marly-le­ roi, Versailles, Moret-sur-Loing et les bords de Seine, de la Tamise et du Loing.

Ses tableaux les olus célèbres : Le Pont de Moret (1893) Barque pendant l'inondation (1876) La Seine à Bougival (1872-1873) Matinée de septembre (1881) Champs de blé (1873) Moret, bords du Loing (1892).

BERTHE MORISOT La femme : gracieuse, délicate, poète, affectueuse et volontaire.

Sa vie : née le 14 janvier 1841 à Bourges, morte le 2 mars 1895, à Paris.

air et portraits de famille, de jeunes femmes et d'enfants.

Ses tableaux les olus célèbres : Le Berce11u (1872) Portrait de jeune fille en toilette de bal (1879) Jours d'été au lac de Boulogne (1879) La Chasse aux papillons (1874) Portrait de Madame Hubbard (1874) Femme à sa toilette (1875).

MARY CASSATT La femme : indépendante, combative, spirituelle et généreuse.

� : née le 22 mai 1844 à Allegheny, près de Pittsburgh, morte le 14 juin 1926 au Mesnii-Théribus.

Issue de la haute bourgeoisie américaine, Mary Cassatt arrive à Paris en 1872, rejointe peu après par sa mère et sa sœur Lydia.

Ses œuvres tout en finesse suscitent l'admiration de Degas, qui, de son propre aveu, "n'admet pas qu'une femme dessine aussi bien».

Invitée à rejoindre les impressionnistes en 1877, elle exposera avec eux et œuvrera inlassablement à faire connaître ses nouveaux amis aux collectionneurs et au public américains.

En 1894, elle achète le château de Beaufresnes, au Mesnii-Théribus, dans l'Oise.

Après avoir perdu sa sœur, son père et sa mère, elle finit sa vie, seule et aveugle, sans avoir connu le succès dont elle rêvait dans son propre pays.

Ses thèmes : portraits de famille, de jeunes femmes et maternités.

Ses tableaux les plus célèbres : La Loge (vers 1879) L'Eté (1894) La Tasse de chocolat ( 1897) Le Bain (1910) Femme lisant (1878) Mère et enfant (1897).

GUSTAVE CAILLEBOTTE L'homme : original, généreux, loyal, dynamique et volontaire.

Sa vie: né le 19 août 1848 à Paris, mort le 21 février 1894, à Gennevilliers.

Caillebotte se consacre à la peinture en toute sérénité, ayant hérité une vaste fortune de son père.

Rejeté par les milieux officiels, il commence à exposer avec les impressionnistes en 1876.

Choqué par la mort prématurée de son frère René la même année, il rédige son testamen� dans lequel il lègue sa superbe collection de tableaux à l'État français, qui acceptera le legs avec réticence et refusera de nombreux chefs-d'œuvre.

Caillebotte est tout aussi généreux avec Dès les années 1870, Manet est si impressionné par les œuvres délicates de l'artiste qu'il !Invite à participer à la première exposition impressionniste en 1874.

--- -= -� ses amis impressionnistes : il leur achète de nombreuses toiles et prête souvent de l'argent à l'infortuné Monet.

Contrairement à Renoir, il aura beaucoup de mal à percer et ne sera apprécié à sa juste valeur qu'à partir des années 1960.

La même année, Berthe Morisot épouse Eugène Manet, frère du peintre, dont elle aura une fille, Julie.

Elle continue à peindre, perfectionnant son art de portraitiste hors pair.

Au début des années 1880, son talent commence à être reconnu par la presse.

En 1892, sa première exposition personnelle est un succès.

Mais la mort subite de son mari en 1892, puis de sa sœur en 1893 l'ébranle profondément.

Elle meurt d'une grippe en 1895.

Ses thèmes : paysages, scènes en plein Ses thèmes : les bords de Seine, les ouvriers au travail et les vues insolites de Paris.

Ses tableaux les plus célèbres : Les R11boteurs de p11rquet (1875) Le Pont de l'Europe ( 1876) Dans un café (1880) Régates à Argenteuil (1893) Les Peintres en bâtiment (1877) Boulevard, vu d'en haut (1880).

ARMAND GUILLAUMIN L'homme : prudent, travailleur, courageux, dynamique et tenace.

�:né en 1841 à Paris, mort de-Provence, les paysages d'Auvers-sur­ Oise, les fleurs et les portraits.

Ses tableaux les plus célèbres : Les Tournesols (1888) Les Iris (1889) Portrait du Dodeur Cachet (1890) L'Arlésienne (1888) le 26 juin 1927 au même endroit.

Employé au ministère des Ponts et Autoportrait à J'oreille coupée (1889) IIJ�""i!r�-..,----�r--J L11 Ch11mbre il coucher (1889).

Chaussées, il partage sa vie entre son travail et la peinture.

En 1872, il s'installe à Auvers-sur-Oise, où il peint souvent sur le motif avec Cézanne.

Vingt ans plus tard, il gagne une grosse somme à la loterie et se consacre enfin, totalement, à son art.

Un des rares impressionnistes à avoir participé à presque toutes les expositions du groupe.

Quand des néo­ impressionnistes comme Georges Seurat et Paul Signac feront leur apparition, il s'efforcera de les faire accepter par ses amis.

Ses thèmes : vues de Paris, bords de Seine, paysages de la Creuse et du Midi et portraits.

Ses tableaux les plus célèbres : La Creuse (après 1893) Le Quoi de Bercy (1881) Les Quais de la Seine (vers 1880) Soleil COUChllnt il/vry (1873) Les Meules (vers 1886) Neige à Crozant (1898).

LES ARTISTES APPARENTÉS PAUL GAUGUIN L'homme : rude, sensuel, excentrique, ombrageux et railleur.

Sa vie : né le 7 juin 1848 à Paris, mort le 8 mai 1903 à Atuona, nes Marquises Dégoûté par le matérialisme de l'Occident, Gauguin abandonne sa femme Mette et leurs cinq enfants et années Mais ses tableaux aux contrastes tranchés et à la symbolique mystérieuse n'ont aucun succès.

Aussi passe-t-il une grande partie de sa vie dans une misère accablante.

Rongé par la maladie, il parvient tout de même à vendre quelques tableaux par l'intermédiaire de l'explorateur Daniel de Monfreid et du marchand Ambroise Vollard.

En 1900, ce dernier lui verse même une mensualité de 300 F contre sa production.

Il n'en profitera guère : il meurt, à 55 ans, dans l'indifférence générale.

Ses thèmes : compositions religieuses, paysages bretons, portraits de proches Bien qu'il n'aient pas été à proprement et de vahinés.

parler des impressionnistes, divers Ses tableaux les plus célèbres : peintres comme Van Gogh, Gauguin et Pastorales tahitiennes (1892) bien d'autres ont fréquenté le groupe V11hine no te vi (1892) et ont été influencés par leur esprit Arearea (1892) rebelle et leur style innovateur.

Nevermore (1897) VINCENT VAN GOGH D'où venons-nous ? Que sommes- L'homme : émotif, affectueux, nous ? Où allons-nous ? (1897) tourmenté, cyclothymique et asocial.

la Orona Maria (1891).

Sa vie : né le 30 mars 1853 à Groot Autres artistes apparentés à Zundert, Pays-Bas, mort le 29 juillet l'impressionnisme 1890 à Auvers-sur-Oise.

Frédéric Bazille: 1841-1870 Fils de pasteur calviniste, Van Gogh est Jean Béraud: 1849-1936 en proie à une grande solitude et à un Jean-Louis Forain : 1852-1931 ..,.......,.-_,_...

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Norbert Goeneutte : 1854-1894 énorme manque affectif durant toute sa vie.

Asocial, il a du mal à nouer des relations, y compris avec des artistes aussi originaux que Gauguin.

Seul, son frère Théo, marchand d'art averti, lui apporte une affection et un soutien sans faille.

C'est par son intermédiaire, qu'il vend Les Vignes rouges, le seul tableau à avoir trouvé preneur de son vivant.

Atteint de crises psychiques à répétition, il se tire une balle dans le cœur au milieu d'un champ, le 27 juillet 1890 et meurt deux jours plus tard.

Ses thèmes : les paysans, les vues de Paris et d'Arles, l'asile de Saint-Rémy- Eva Gonzalès : 1849-1883 Albert Lebourg : 1849-1928 Jean-françois Raffaëlli : 185Q-1924.

Frank Boggs: 1855-1926 John Leslie Breck: 1860-1899 Theodore Earl Butler: 1861-1936 Colin C.

Cooper : 1856-1937 Frederick Carl Frieseke : 1874-1939 Winslow Homer: 1836-1910 Gari Julius Melchers : 1860-1932 Richard Emil Miller: 1875-1943 Lilla Cabot Perry: 1848-1933 Maurice Prendergast: 1858-1924 Theodore Robinson : 1852-1896 John Singer Sargent: 1856-1925 Robert Vonnoh : 1858-1933 Theodore Wendel : 1859-1932 James Whistler : 1834-1903.

Bel i ue Albert Baertsoen : 1866-1922 Emile Claus: 1849-1924 George Lemmen : 1865-1916 Gustave de Smet : 1877-1943 Alfred Stevens: 1823-1906.

Grande -Bretagne Thomas Cantre!! Dugdale: 1880-1952 Walter Sickert : 1860-1942 Dawson Dawson-Wats on: 1864-1939 Allema e Max Liebermann: 1847-1935 Paul Baum: 1859-1932 Espagne Hermen Anglada-Camarasa : 1873-1959 Suisse Cuno Amiet: 1868-1961.

Italie Giuseppe de Nittis : 1846-1884 LES EIJ05I1IONS NIS1ES Huit expositions ont été organisées à partir de l'exposition mythique de 1874.

• La première fut mise sur pied par la " Société anonyme coopérative des artistes-peintres, sculpteurs, graveurs, etc.

»d u 15 avril au 15 mai 1874, dans le studio du photographe Nadar, à Paris, à l'initiative de Monet.

Une trentaine de participants, dont Renoir, Monet, Degas, Cézanne, Pissarro, Sisley, Berthe Morisot et Guillaumin.

Manet, qui expose au Salon officiel, n'y participe pas de peur de déplaire aux organisateurs.

La manifestation est un fiasco : 3 500 visiteurs.

• La deuxième, en avril 1876, à la galerie Paul Durand-Rue!.

suscite les mêmes railleries.

Y participent : Monet Renoir, Degas, Berthe Morisot, Pissarro, Sisley et un nouveau venu, Caillebotte.

Moins de visiteurs que lors de la première exposition et des critiques toujours aussi mauvaises.

• La troisième , en avril 1877, au 6 rue Le Peletier, suscité la même incompréhension.

Parmi les participants, Mane� Renoir, Cézanne, Caillebotte, Degas, Guillaumin, Morisot, etc.

Les critiques sont moins mauvaises.

On essaie de comprendre la démarche.

• La quatrième , en avril-mai 1879, au 28 avenue de l'Opéra.

Boudée par Renoir, Cézanne, Berthe Morisot et Sisley, elle présente Pissarro, Degas, Forain et Gauguin avec.

..

une s culpture .

Po u r la première fois elle dégage une bénéfice (139 F par exposant).

• La cinquième, en avril 1880, au 10 rue des Pyramides, est marquée par la défection de Mane� après celle de Renoir, Cézanne et Sisley.

Restent Caillebotte, Degas, Forain, Guillaumin, Morisot, Pissarro, Raffaelli.

Désaccord entre Caillebotte en Degas.

Le premier ne supportant plus la misogynie du second.

• La sixième, en avril-mai 1881, au 35 boulevard des Capucines, voit Degas, Mary Cassatt, Gauguin, Pissarro, Morisot exposer.

Bonnes critiques.

Gauguin claque la porte.

• La septième se tient en mars 1882, au 251 rue saint-Honoré.

Reprise en main par Durand-Ru el.

elle voit presque entièrement se reformer le groupe du début sauf Degas.

• La huitième et dernière exposition, en mai 1886, au 1 rue Laffitte, n'a même plus le nom d'impressionniste : les grandes figures du groupe sont de nouveau absentes, ce qui condamne définitivement ces manifestations.

C'est le triomphe du néo-impressionnisme et de Seurat dont le Dim11nche il/11 Grande-JIItfe est le fleuron.. »

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