L'IMPOSITION DU NOM À SAINT JEAN BAPTISTE de FRA ANGELICO

« Analyse ..,_ Ce petit panneau , qui n'a jusqu'à prése nt pu être re lié à a ucun e a utre œ uv r e, représe nte le mom ent où Z a charie donn e son ·n o m au p e tit Jean, futur Ba ptiste .

L e béb é, p orté par une é l é­ gant e dam e de la cour -costum es, c oiffur es e t a rchit e ctur e sont des mod èles contempor ains de l ' arti s te - est entouré d' un group e de femm es aux habits a mpl es et précieux, tandi s que le v ie ux saint a ssis à ga uch e est occup é à é crir e le nom du nouve au-n é .

Un pré fleuri s'étend au x pied s de la s tructur e a rchit ectur ale en d e hor s de laqu elle la s c è n e se d éroul e.

Si, d 'un cô t é, celle-ci off re d es trait s p ropres au xve siè cle, d e l'a utr e e lle con serve le s ouvenir v ivace d e l' influ e nce gothi­ que, not amm ent, à g auch e, avec la fen être à de ux b ai es e n a rc aig u typiqu e du x rv e siè cle .

L 'œ uv re a é té mise e n r ela tion par les critiqu es ave c un autr e ta bleau conservé dans une collectio n pri vée parisie nne e t intitul é Saint Jacques le M aje ur libé ­ rant H e rm ogè ne, épisode tiré de L a L ége nde dorée de Jacqu es de Voragin e.

L es d eu x ta bleautin s o nt en c ommun non seule m e nt leurs dim e nsio ns - identiqu es- mais a uss i l a s ingul arité d'ê tr e pa rve­ nus jusqu 'à no us comm e d es œ uv r es p articuli ères qu'il est a ppare mm ent impo ssible de re lie r à une autr e pe intur e .

Il s'agit d e s urcro ît d e de ux épiso- d es sacr és plut ô t r ar es, o u en tout cas a sse z p eu r é pandu s dan s la peintur e re ligi e use du xve siè ­ cle.

D ans l es années 1940, R ob e rto Longh i a é mis l ' h y poth èse selo n l a quelle to us deux apparte­ n aie nt à l'origine à un m êm e re ta ble, théorie qui n 'a p as été dém e nti e jusqu 'à prése nt.

L'œ uvre C L'e n sembl e dont faisait p artie cette scè ne n'a pas é té identifié m ais no us s a vons cep endant que cette œ uvre fut achetée p ar Vincenzo Prat i en 1 778 .

Tran sférée en s uite aux Offi ces , elle dém é nagea pl us tard pour le Mu sée du cloî tre Saint-Mar c .

L a plu­ part des critiqu es la consid ère nt comm e aut ographe et o n la dat e avec certi t ude de 1435, c ar cette ann ée­ l à Andr ea di Giu sto s i gnait un polyptyqu e, a ujour­ d'hui à la pina coth èque de Prato , où il donnait une c opi e fid è le de cette pe intur e de Fra An gelico .

U ne restaurati on r éce nte a f a it apparaîtr e les res­ t es d 'un cadr e doré o rigine l, que l'o n n ' aperç oit plu s a ujourd 'hui que dan s l es angles mai s qui pou vait fort bien l 'entoure r compl è te m ent.

Les nom s du peintre • Bien que l'ar tis te puis s e ê tre con sidér é comm e l' un des plu s connu s de l 'art figuratif flo ­ rentin du xve s iè cle , tout le mond e ne sait peut­ être pas qu 'il possède trois nom s diff ére nts.

Son nom de baptême était en effet Guido di Pietro , diminué ensuite en G u idolino , pe ut- être en rai­ son de sa petite taille.

Ce n o m fut bientôt rem- placé par celui de Giovanni da Fie sole au moment de son passage dans la vie contempla­ tive , peut-être en l' honneur d' un père domin icain dont il était proche , Giovanni Dominici.

Son nom le plus connu reste cependant Fra Angelico (ou il Beato , le Bienheureux) , appellation qui lui fut donnée par la tradition populaire .. »