LIEDER de Schubert.

LIEDER de Schubert. Franz Schubert (1797-1828) peut être considéré comme le fondateur du genre du « Lied «. Avant lui, Beethoven en avait posé les premiers principes, mais il n’était ni dans son style, ni dans son génie, d’écrire ces mélodies populaires, d’une poésie fraîche et simple, typiquement germaniques par leur romantisme mélancolique où la joie elle-même est toujours un peu triste. Schubert non seulement créa ce genre, mais il ne s’en évada jamais ; même lorsqu’il écrivit un Quatuor ou les Symphonies, il en respecta, la coupe et le style, car il est d’abord un mélodiste et juxtapose les phrases musicales, que son imagination lui dicte à une cadence prodigieuse, plutôt qu’il ne les développe. Durant sa brève existence, Schubert écrira six cent trois Lieder. Ce sont presque tous des improvisations griffonnées sur une table de cabaret ou au revers d’une facture. Le premier date de 1811, Schubert avait quatorze ans. Trois ans plus tard, il écrira Marguerite au rouet, l’un des chefs-d’œuvre du genre. Ici, Schubert écrivait sur un poème de Goethe, et l’accompagnement du piano évoque le rythme obstiné et la chanson monotone du rouet. Mais il ne s’adressera pas toujours .à des poetes aussi illustres que Gœthe. Peu lui importait d’ailleurs la musique des mots, la coupe des vers : il cherchait dans la poésie une atmosphère, une ambiance qu’il traduisait immédiatement en mélodie beaucoup plus éloquente que les pensées d’un Muller, d’un Bellstab, d’un Lubeck ou d’un Stolberg, qu’il mit en musique. Durant l’année 1815, il composa plus de cent quarante lieder sur des textes de Schiller, de Gœthe, et surtout ce Roi des Aulnes si dramatique, où la musique évoque la fuite fantastique dans le vent et, par un simple récitatif, la mort de l’enfant :