L'Exposition universelle de Bruxelles, un appel à la paix et au progrès

L Exposition universelle qui se déroule dans la capitale belge sur le thème de la << recherche d'un monde plus humain », marque un tournant dans l'histoire de cette institution. Moins spectaculaire que les précédentes, avec une note plus éthique et socioculturelle, elle est placée sous le signe de la coexistence pacifique des cultures et des idéologies. Le fait que l'atome ait été retenu comme le symbole de l'utilisation pacifique de l'énergie atomique, devant durer au-delà de cette exposition universelle, peut aujourd'hui poser des problèmes. Toutefois le bâtiment -I'Atomium -. d'une hauteur de 100 m, est le parfait symbole de l'essor de la science et de la technique des premières décennies de l'après-guerre.

Depuis l'origine, les Expositions universelles ont été des manifestes de la foi sans faille dans le progrès. Déjà à Londres, en 1851, l'Angleterre victorienne et libre-échangiste célèbre les travaux de l'industrie de toutes les nations. L'expression concrète du début d'une nouvelle ère qui veut se libérer des liens de la société grâce aux machines en est le palais de cristal (Crystal Palace) de Joseph Paxton, construit en éléments préfabriqués réutilisables. À Paris en 1855 - les Expositions universelles se suivent alors à peu d'années d'intervalle - s'ajoutent deux aspects nouveaux qui, pour la suite de cette institution, vont s'imposer jusqu'à nos jours : l'intégration des arts et de la culture propres à chaque pays. Entre autres, citons la galerie des Machines et la tour Eiffel (Paris, 1889) qui incarnent le mythe de la toute-puissance de la technique.

Une Exposition universelle devient de plus en plus le lieu où chaque pays se montre sous son meilleur jour. Des constructions jouxtant des

bâtiments célèbres répondent au besoin d'exotisme (architecture coloniale, gondoles vénitiennes à Chicago en 1893). En 1900, Paris réserve à ses visiteurs la surprise d'un Palais du nougat à la crème fouettée. Ce n'est plus la soif du savoir, mais les variétés et le divertissement qui priment.

1958