L’ÉVOLUTION DU MOT «RÊVE» ET SA REPRÉSENTATION À TRAVERS L’ART
Publié le 02/11/2024
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«
L’incube
L’ÉVOLUTION DU MOT «RÊVE»
ET SA REPRÉSENTATION À TRAVERS L’ART
Le monde onirique a toujours intrigué l’homme ; Bien qu’il soit
quasiment insaisissable, nous allons tenter de le comprendre.
Partons alors des origines du mot ; Commençons par l’Antiquité, les
rêves étaient souvent perçus comme des tentatives de connexion
entre le divin et le monde réel.
Ils étaient parfois vus comme des
rêves prémonitoires, des présages des dieux qui pouvaient nous
avertir de notre futur.
Dans la Grèce antique, Platon et Aristote
commencèrent à s’intéresser à l’essence des rêves.
Eux aussi
voyaient dans ces phénomènes des liens spirituels et divin.
1, 2
Une des peintures les plus célèbres et représentatives de mon
propos, c’est Le Songe de Constantin de Piero della Francesca, 3
(Figure 1.).
Ce tableau dépeint l’empereur Constantin en train de
rêver qu’un ange lui apporte un message des dieux.
Il lui annonce
sa prochaine victoire lors de la bataille du pont Milvius 4.
C’est
l’une des premières peintures à représenter un contre-jour, ce
qui à l’époque, était complètement bouleversant à regarder.
C’est notamment grâce à cette lumière si particulière, que Piero
della francesca, réussit à représenter avec autant de précision
l’atmosphère du rêve.
Piero della Francesca, le Songe de Constantin (1459-1466)
Église San Francesco, Arrezo
En latin, somnium signifie « rêve ».
Dans les œuvres anciennes,
ce mot est couramment utilisé pour évoquer les hallucinations,
les songes ou les mirages.
le mot « rêve » était également utilisé
sous la forme resver, qui en vieux français signifie, un esprit errant,
divaguant.
Le rêve était, en effet, perçu comme un état psychique
où l’esprit était perdu dans un monde intermédiaire, où l’homme
n’avait aucun contrôle sur sa destination.
Nous avons pendant
longtemps perçu les rêves comme une sorte d’état de transe, un
phénomène incompris, où notre esprit délirait.
Nous sommes
bien loin de la représentation que nous avons des rêves à ce jour,
même si ces manifestations ne sont pas toujours comprises dans
leurs globalités.
Ce n’est seulement qu’à partir de la Renaissance que la perception
du rêve à commencé à changer.
Grâce aux progrès scientifique
et des nouvelles formes de pensées, comme l’émergence de la
pensée humaniste, le rêve à progressivement changé de statu.
Les
hommes de cette époque ont cessés de décrire ces événements
comme spirituelles, mystique ou irrationnel.
Petit à petit, cette
manière de penser, s’est estompée pour laisser place à une forme
méliorative.
Ele se présente comme une forme de transcendance
de l’esprit et un accès à notre inconscient ou plus simplement le
fruit des activités cérébrales.
Dès le XIXe siècle, le mot rêve trouve un sens additionnel,
notamment par le biais de la psychologie et de la psychanalyse,
deux disciplines en ascension dans le domaine des sciences
humaines.
Le rêve désigne alors, nos désirs les plus profonds, ce
qui nous fait rêver devient une image pour décrire nos désirs et
nos ambitions conscientisés.
Freud participe grandement à ce
changement, en particulier avec un de ses ouvrages L’Interprétation
des rêves6, ainsi qu’en tant que fondateur de la psychanalyse.
Ces
phénomènes deviennent un moyen d’accéder à notre inconscient
et une clé de lecture de notre monde.
Au Moyen Âge, ces événements étaient mal vus par une grande
majorité.
Ils étaient considérés comme désordonné, non-rationnel,
éloignant l’homme de la réalité.
L’humanité ayant un désir
profond pour tout rationaliser, il était autrefois difficile de ne pas
appréhender le phénomène, un stress qui pouvait accentuer cet
état de dérive.
KRUGER, Steven F.
Dreaming in the Middle Ages, Cambridge University Press 1992
1.
PLATON, Timée, traduction, notices et notes par CHAMBRY, Émile
La Bibliothèque électronique du Québec,
https://beq.ebooksgratuits.com/Philosophie/Platon-Timee.pdf
2.
BURGEON, Christophe, La vision et le songe de Constantin ayant précédé la bataille du
pont Milvius dans les œuvres d’Eusèbe de Césarée et de Lactance, [Extrait des Folia Electronica Classica, t.
37, janvier-juin 2019], http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/37/Songe_Constantin.pdf
L’incube
Bien que la connotation du mot resver était généralement négative
pendant cette période, certaines peintures comme Le Songe de
constantin (figure 1), ce démarqué par leurs caractères positifs.
De la même manière, La peinture de Giotto le Rêve de Joaquim
(figure 2), dépeint une scène similaire.
Dans le coin gauche, un
ange descend du ciel, pour transmettre un message divin : la
conception miraculeuse de la Vierge Marie.
L’histoire raconte que Joachim et sa femme Anne, essayèrent
désespérément d’avoir un enfant, mais en vin.
Désemparé par les
nombreuses tentatives sans succès, Joaquim partit prier et jeûner
dans le désert.
Bien que Joachim et sa femme étaient tout deux à
des âges avancés, ses prières furent exaucées par les dieux.
Alors
son rêve se réalisa, la vierge Marie été né.
Cette œuvre, est l’une des premières représentations du songe
dans la peinture, elle joue également un rôle central dans le
christianisme et sera d’une grande influence dans l’art religieux.
Entre mythe et réalité, Le Rêve de Joaquim pourrait être rattaché à
l’importance de la foi.
Il faut demeurer un bon chrétien, même en
des temps difficiles.
8
3.....
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