Les trois âges de la vie de Klimt

« 1905 Peintre autrichien Analyse • Les Trois Âges de la vie sont une œuvre de la maturité de Klimt.

On y retrouve le style habituel du peintre : les personnages secs et synthétiques, les formes géométriques et très colorées, pareilles à des dessins de soies raffinées , éclairées de pier­ res précieuses et d' or.

Chantre de la beaut é fémi­ nine et décorateur raffiné , Klimt revisite ici de manière symbolique le thème des troi s âges de la femme : l'enfance, la maternité et le déclin inévi­ table de la vieillesse.

Les incarnats lumineux de la jeun e femme se détachent s ur le fond constellé de brillants émaux.

Le s roses transparents , empruntés à la technique de l'aquarelle, contrastent avec le réa­ lisme excessif du personnage de la vieille femme : les veines sont enflées aux extrémités, le ventre et les seins, tombants ; la chair est jaunâtre.

L 'es ­ pace de la toile est scandé de manière extraordi­ nairement harmonieuse , comme une partition , par les lignes de contour des motifs ornementaux et des personnages.

Ecole viennoise Huile sur toile 180 x 180 cm L e tableau et son auteur connurent diverses fortunes en Italie .• Adulé et estimé jusqu'à sa mort - Les Trois Ages de la v ie furent prése ntés et achetés à l' Exposition internationale de Rome de 1911 - , le peintre autrichien fut ensuite pro­ gressivement oublié , jusque dans les années soixa nte.

P a lma Buc are lli, directrice de la Galerie nationale d'art moderne de Rome , qui abrite la toile d epui s 1912, souligna parmi les premières , dans le catalogue de 1967 et dans les éditions pos­ térieures, la complexité d e la poétique de Klimt : ses textes analysent avec beaucoup de sensibilité la préciosit é et le raffinement des œuvres du maî­ tre.

L'œuvre C La toile est conservée à la Galerie nationale d 'a11 moderne de R om e depuis 1912 .

Dobai a daté l'œuvre de 1905, alléguant la présence du tableau à la seconde expos ition du Deutscher Künstl erbund à Berlin cette anné e-là.

Vienne au début du vingtième siècl e + La Société des artistes autrichiens de la Sécession viennoise fut créée au tout début du vingtième siècle : Vienne était alors non seule­ ment le siège de l'Empire austro-hongrois, mais une cité puissante et cultivée .

La Sécession se proposait de rompre avec la culture académique et d'« internationaliser >> le goût, en intégrant toutes les formes d'ex pression possibles : le pre­ mier manifeste du mo uvement appela ce nouveau concept l'« Œuvre d 'art globale>>.

Les théories de la Sécession furent divulguées dans les salons et les expositions à travers la revue Ver Sacmm ( « le printemps sacré»), éditée de 1898 à 1903.

L'idée que la peinture , la sculpt ure, l'architecture et les Du même peintre : PICTO 895 à 897 © Nardini Editore.

1994.

Uriade pour l'édition française, 1994.

arts dits « mineurs » formaient un tout émergea it dans un contexte particulièrement propice, le baroque ayant déjà fait sienne la notion de g loba­ lité.

Affaiblie par le départ de Klimt en 1905, la Secession viennoise fut éclipsée par une aut r e association déjà existante : l'« Hagebund », de tendance traditionnelle.

L'esprit sécessionniste connut un regain de vigueur en 1908 et 1909 grâce à Klimt et l'« Exposition artistique» organi ­ sée dans le cadre des festivités données en l'hon­ neur des soixante ans de règne de l 'empereur.

Ce fut l'occasion de vérifier l'existence des liens noués entre les générations, et d 'accueillir de jeu­ nes artistes comme Kokoschka et Schiele .

Photo Sca l a, Florence 33·30. »