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<< Les Quatre Saisons >> de Nicolas Poussin

Publié le 22/08/2013

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En 1664, les quatre tableaux sont enfin achevés et partent pour la France. Poussin est loin de se douter de l'accueil triomphal qui les y attend ! Tous les artistes du temps se bousculent pour les contempler et les commenter. Chacun vante sa Saison préférée. Charles Le Brun et Sébastien Bourdon, peintres de Louis XIV, s'enthousiasment ainsi respectivement pour Lité et Le Printemps. Au )(Ville siècle, l'écrivain et philosophe Jean-Jacques Rousseau fera ce commentaire élogieux : « Il n'y a qu'un seul tableau qui m'ait frappé dans ma vie, le "Déluge" de Poussin. «

poussin

« UN THÉTRE MINIATURE Nicolas Poussin ne peignait jamais d'après nature et avait une méthode de travail bien particulière.

Avant de s'attaquer à un nouveau sujet, il commençait par réunir et lire toute la documentation s'y rapportant.

Puis, il façonnait de petites figurines en cire représentant les personnages et les habillait de papier mouillé ou de taffetas très fin pour imiter les vêtements et les draperies .

Il les disposait ensuite dans une sorte de boîte sur le fond de laquelle était tendue une toile où figurait une esquisse du paysage.

Enfin, il éclairait la scène sous des angles différents.

Après avoir dessiné cette première composition, le peintre déplaçait les figurines pour trouver une nouvelle idée de mise en scène.

A chaque modification correspondait un croquis, et l'on a ainsi retrouvé jusqu'à six esquisses successives d'une même toile.

Une fois la composition fixée, Poussin fabriquait de plus grands personnages et peignait son tableau d'après la scène de théâtre miniature qu'il avait mise en place .

re antique et fréquente le mi­ lieu intellectuel romain .

Sa peinture reflète ses goûts .

Toujours très ordonnées, ses compositions mettent en scè­ ne des sujets recherchés, reli­ gieux ou philosophiques qui incitent à la réflexion .

Quant à ses paysages, ils sont architec­ ..; turés, souvent construits de manière presque cubique .

Dans ses quatre derniers ta­ bleaux , le peintre a décidé d'évoquer une nature bien plus sauvage que celle qu 'il a représentée jusque-là .

Cha­ cune de ces toiles sera dédiée à une saison et établira un pa­ rallèle avec les quatre grandes périodes de l'âge d'homme : la jeunesse, la maturité, le déclin et la vieillesse .

Pour chacune d 'entre elles, l'artiste choisit un thème biblique, un paysage , ainsi qu ' une heure précise de la journée .

Le Printemps montre ainsi Adam et Ève au paradis terrestre au lever du jour .

L"Été représente Ruth et Booz, ancêtres de David et donc du Christ, dans un champ de blé à midi.

L"Automn e donne à voir la Terre promise par Dieu aux Hébreux avec la grappe de Canaan au coucher du soleil.

L"Hi ver est illustré par le Déluge et une scène nocturne .

Comme pour toutes ses œuvres précé­ dentes , l' artiste passe de longues heures à faire des recherches pour cerner le sujet et trouver une idée de compo­ sition .

il sait que sa fin est proche et veut que ses Quatre Saisons soient à la fois le fruit de sa méditation sur le sens de la vie mais aussi la synthèse de son art.

Perdues au jeu de paume! En 1664 , les quatre tableaux sont enfin achevés et partent pour la France .

Poussin est loin de se douter de l'accueil triom­ phal qui les y attend ! Tous les ~E DITI ONS ~ ATLAS artistes du temps se bousculent pour les contempler et les com­ menter.

Chacun vante sa Saison préférée.

Charles Le Brun et Sébastien Bourdon, peintres de Louis XIV, s'enthousiasment ain­ si respectivement pour L"É té et Le Printemps .

Au XVIII • siècle , l 'écrivain et philosophe jean­ jacques Rousseau fera ce com­ mentaire élogieux : « il n'y a qu ' un seul tableau qui m'ait frappé dans ma vie, le "Déluge " de Poussin .

» Le jeune duc de Richelieu est ravi de son acquisition -d'au ­ tant qu'il attend les toiles depuis quatre ans déjà .

Hélas ! Les Quatr e Saisons ne vont pas rester longtemps dans sa collection .

Peu après leur arrivée en France, elles sont l'enjeu d'une partie de jeu de paume entre leur pro­ priétaire et le roi Louis XIV.

Le duc de Richelieu perd la partie et s'en mord les doigts .

Trop content d'avoir réussi à faire entrer ces œuvres dans les collections royales, le Roi­ Soleil ne veut rien entendre .

il dédommage quand même généreusement son adversai­ re malchanceux de cinquante mille livres .

Dans l'affaire, le pauvre Richelieu a non seule­ ment perdu Les Quatr e Saisons , mais aussi tous ses Poussin et quelques tableaux d'autres artistes qu'il avait dans sa collection !. »

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