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LES MURS PEINTS - La peinture murale

Publié le 30/01/2019

Extrait du document

Le mur de Berlin

 

Sur le «mur de la honte», artistes et jeunes n’utilisent d’abord que des pinceaux qui donnent naissance à de timides graffitis mais ses 166 km de long et ses 4,5 m de haut ont peu à peu été recouverts.

 

Durant toute une décennie, le Mur devient un support artistique paradoxal. Une population aussi nombreuse que diverse communique en laissant sa trace sur ce mur construit pour empêcher toute communication. Chaque intervenant communique ainsi avec tout le monde, sans relâche, de jour comme de nuit. Les styles sont très différents, imaginatifs, les graphismes variés et personnalisés. Mais un fil conducteur marque cette expérience : une extrême jeunesse et une grande spontanéité. Chacun éprouve le besoin irrépressible de gribouiller ou bien d’écrire des slogans comme «Berlin sera libre du Mur» Personne ne désire être célèbre, chacun y va de son imagination, et le résultat forme un ensemble hétérogène et vivace.

 

En 1987, le Mur est entièrement couvert de graffitis. Il joue toujours un rôle de médiateur et attire des milliers de touristes qui admirent son caractère unique et le photographient. Il s’affirme comme le symbole de l’art démocratique et se veut un véritable musée temporaire. Le jour de sa chute, le 9 novembre 1989, ces milliers de dessins s’effritent et des opportunistes en commercialisent des morceaux. La publicité elle-même s’en empare. Aujourd’hui, il n’en subsiste plus que quelques fragments témoignant d’une époque à jamais révolue.

Graffitis et tags

 

Les graffitis sont une très ancienne pratique ; le mot lui-même vient de l’italien graffiti et signifie « inscription ». Les premiers qui furent exécutés se trouvent sur le mur de l’enceinte de la ville de Pompéi, près de Naples en Italie. Leur écriture cursive est difficile à déchiffrer car ils n’étaient pas destinés à passer à la postérité. Ils sont d’un grand intérêt car ils nous renseignent sur la vie quotidienne et le parler des gens du peuple. Ils combinent des mots, revendiquent une appartenance politique, des messages amoureux, des signatures, des dessins, des caricatures.

 

Les graffitis sont en effet des inscriptions griffonnées par des passants alors qu’ils croisent un mur, un monument. Il ne s’agit pas de faire une œuvre mais de noter pour soi et un peu pour autrui, à la hâte, un sentiment violent, triste, heureux qui habite le cœur à cet instant du jour ou de la nuit. Le plus souvent les graffiti sont exécutés avec une pierre, un caillou qui se trouvent au pied du mur, du monument ou la pointe d’un couteau. Avant que les graffiti ne deviennent la pratique courante qu’ils sont aujourd’hui, ils constituaient une dégradation et étaient punis par la loi. Les monuments étant la propriété de l’État, leur porter atteinte est considéré comme un outrage et un préjudice au patrimoine national. Les graffiti sont presque toujours tracés de façon intelligible à la différence des tags.

 

Au cours des années 1980, les graffitis venus de New York constituent une véritable révolution: ce sont les tags. Le mot tag signifie « étiquette » en anglais et c’est bien de reconnaissance qu’il s’agit. Les premiers tags furent en effet réalisés par de jeunes marginaux. Ils portaient leur propre paraphe (signature) tracé de façon très déformée. L’utilisation de peinture en bombe de couleurs stridentes (orange, rouge et jaune) accentue l’imprécision du graphisme. Le but des tag-geurs n’est nullement celui d’embellir la ville, bien au contraire. Le tag est un moyen de se faire

« Les murs peints l' œil et réalise de fausses fenêtres sur un immeuble face au centre Beaubourg.

Fabio Rieti part du principe que le rôle de l'artiste au sein de la ville est de faire rêver, réfléchir, et que les pein­ tures murales doivent avoir autant de matérialité que des objets réels.

Le mur peint enrichit la ville et, d'une certaine manière, peut contribuer à rendre sa perception plus complexe.

Depuis les années 1970, ce processus s'est développé et diversifié.

Les peintures murales sont actuellement beaucoup plus nombreuses.

Faire une œuvre d'art n'est plus aujourd'hui le seul acte motivant les créateurs.

La peinture murale est davantage axée sur une amélioration du cadre de vie que sur une diffusion de l'art cul­ turel.

Elle est un espace ouvert à l'imaginaire, soucieux de procurer une âme à l'environne­ ment.

Elle conserve malgré tout une valeur péda­ gogique, et reste un outil efficace de communica­ tion.

Même si certains artistes contribuent tou­ jours à sa diffusion, les images restent en dehors du monde de l'art.

Les décors sont pour la plu­ part très narratifs, dotés de riches couleurs, de scènes réalistes, parfois humoristiques et roma­ nesques.

Beaucoup de murs-décors ne se recon­ naissent pas au premier regard car ce sont des trompe-l'œil: cette technique utilisée depuis l'An­ tiquité consiste à donner à distance l'illusion de la réalité.

Elle possède un fort caractère ludique, car elle interpelle le regard du passant, souvent pris au piège, qui se demande si ce qu'il voit est effectivement bien réel ou s'il s'agit d'un effet Cette peinture a � été réalisée dans le cadre d'une opération, qui associait des plasticiens et des jeunes, entre 1991 et 1993 à Dakar, afin d'embellir les quartiers les plus défavorisés.

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Cette peinture murale orne le mur d'un parking de Los Angeles.

Comme beaucoup de _ bâtiments aux Etats­ Unis sont particulièrement massifs, les teintures dont ils sont décorés sont très grandes, ce qui crée parfois une sensation d'écrasement chez le spectateur.

d'optique.

Vue de loin, la peinture peut porter souvent à confusion.

Le mur- décor exerce ainsi son pouvoir de séduction, et participe grande­ ment à développer l'imaginaire et le rêve.

Or ceci n'est qu'une petite partie de l'utilisation que l'on peut faire du mur peint.

Il peut aussi servir de support commercial.

Au début du xxe siècle, la peinture murale était le support possible de la publicité.

Les diverses sociétés de produits de consommation trouvè­ rent là un bon moyen de se faire connaître.

Le nom de la marque s'étalait en larges lettres de couleurs primaires et un personnage incarnait le produit.

On peut encore voir sur des flancs d'im­ meubles le Noir de la boisson chocolatée Sana­ nia, les petits bonshommes noirs de la peinture­ émail Ripolin, ou le jeu de mots "Dubo, Du bon, Du bonnet" de la marque d'apéritif.

Le 12 avril 1943, une loi bloqua brutalement cette «Colonisa­ tion)) des murs par la publicité: elle limitait la sur- face unitaire à 16 m', et la hauteur maximale des encadrements à 6m.

Cette décision, entraîna le développement de l'affiche imprimée.

La peinture murale sociale et politique Lemur peint présente aussi une facette qui se caractérise par sa forte portée sociale et poli­ tique.

Cette peinture, dont la tradition s'est déve­ loppée dans de nombreux pays du globe sous des formes très différentes, et dont l'impact social reste indiscutable, appartient à la fois à une forme d'art public et à l'art populaire.

Art public, car il ne concerne pas seulement les artistes, mais implique la population elle-même, par l'en­ gagement de groupes anonymes qui découvrent à travers l'art mural un moyen efficace pour exprimer leurs revendications.

La peinture murale de ce type puise son inspi­ ration à la source: elle trouve ses bases dans la tradition artistique du pays même, au cœur de son histoire, de son langage, de sa diversité.

Elle ne peut être sérieusement envisagée hors de tout contexte, loin des coutumes locales.

C'est le cas du Mexique en 1910, quand des revendications populaires ont amené la Révolu­ tion.

Le nationalisme est à la source de ce soulè­ vement et les peintures murales l'ont bien reflété: graphisme et thèmes s'inspirent de la période précolombienne.

Des peuplades indiennes, peintes en costumes traditionnels, évoquent la grandeur d'un pays_meurtri par la colonisation.

Le ministère de l'Education favorise dans le. »

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