LES MOSAÏQUES DE RAVENNE
Publié le 14/09/2014
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«
Le Bon Paste ur (Ravenn e, mosaïque
du mausolée de Galla Placidia ).
La mosaïque , appréciée pour ses vives couleurs , fut pratiqué e avec prédilection par les Byzantin s.
ceux qui souffr irent pour l' Église , et, enf in, le
Christ, vêtu d'une robe d'or, en Bon Pasteur.
L 'ensemble, qu'unit un enroulement d'ara
besques, de spirales et de sarments de vigne ,
forme un tou t con tinu , une voûte lumineuse,
où les tons chauds et profonds s'accordent
pour donner l'
illusion d'un rêve d'éternité.
Les processions
de
Saint-Apollinaire-le-Neuf
Tout autre est l' effet produit par les trois
larges frises superposées de la nef de l'église
Saint-Apollinai re-le-Neuf , érigée par le roi
arien Théodo ric (493 -536).
Plus narratives que les mosaïques du mauso
lée de Galla Placidia, les s·cènes supérieures
racontent
les événements de la vie du Christ,
de ses miracles à sa Passion.
C'est un choix
alors inédit , qui annonce les grands ensembles
de peintures consacrés, plus tard dans le
Moyen Âge, à l'histoire du Fils de Dieu.
La
bande médiane, elle , est rythmée de chaque
côté par seize
figu res de saints et de pro
phètes , dont
les portraits majestueux et idéali
sés s'inscrivent sur un fond d 'or.
La zone infé rieure montrait à l'origine le roi
Théodo ric, sa famille et sa cour, s'avançant vers
l
es figu res trônantes du Christ et de la Vierge
représentées dans l'abside.
Elle fut transformée
sous l'empereur Justinien, après qu'il se fut
emparé de Ravenne en 540.
Le nouveau maître
de la ville fit remplacer les portraits des princes
ostrogoths par deux processions de vierges et
de martyrs, frises éblouissantes dignes des
sculptures du
Par thénon ou des décors des
palais assy riens et achéménides.
Comme les
sujets d'un roi allant remettre leur tribut , les
saints vont déposer leur couronne devant Jésus
et Marie, assis tels des empereurs et gardés par
une cohorte d'anges.
Gestes et attitudes s'inspi
rent des antiques représentations des triomphes
d'empereurs ; le blanc, couleur de la pureté, et la
pourpre impériale dominent sur l'or immatériel.
Les portraits
impériaux de
Saint-Vital
Ce goût des fonds dorés , du dépouillement du
décor, cette prédominance de la figure
humaine
le plus souvent vue de face, ce
rythme processionnel qui scande le bâtiment,
on
les retrouve à Saint-Vital , où les artistes
associent
à l 'abstraction byzantine un natura
lisme d'inspiration locale .
Sur la voûte ruti
lante de feuilles d'acanthe et de guirlandes de
fleurs et de frui ts , !'Agneau mystique
s '
impose à l'adoration des évangélistes.
Dans
une sorte de jardin éternellement fleuri , des
scènes de l'Ancien Testament annoncent son
sacrifice sanglant.
Cependant, deux étonnants panneaux attirent
l 'attention.
L'
un représente Justinien, entouré
de laïcs et de religieux, l'autre Théodora , un
calice d'o r à la main, suivie d'un cortège de
princesses.
La polychromie subtile des pierres ,
où les gris perlés ressonent sur l'or des nimbes
et le vert cru de la pelouse, la somptuosité
inégalée des parures et des vêtements, l' acuité
des regards font de ces portra its, plus qu'une
image de propagande politique à la gloire des
princes byzantins , figures terrestres du pou
voir div in, les modèles d'un art nouveau.
Ravenne
La prospérité de Ravenne date de l'époque de l 'empereur byzantin
Honorius (395-423), fils de Théodose 1• , fondateur de l'Empire .
Régnant sur la partie occidentale des terres contrôlées par son père, il se heurte à la poussée
des Barbares et choisit pour capitale
Ravenne
à cause de son site, défendu de l'intérieur par des lagunes et d es marais et ouvert sur la mer par un port
qui permet de communiquer facilement avec l'Orient.
So us les successe urs d' Honoriu s,
notamment sa sœur Galla Placidia (morte en 450 ), la ville demeure la capi
tale de l ' Empire romain d'Occ ident.
Elle se pare de monuments , mausolées ,
palais et églises, richement ornés de
mosaïques.
Mais en 476 finit l'Empire d 'Occi dent.
Dix -huit ans plus tard (en 493), le roi des Ostrogoths , Théodoric , conqu iert la ville.
C'est un chrétien, mais il sui t
l 'hé résie arienne.
Loin de mépriser l' art qu'il découvre , il en prolonge le génie
créateur par des const ructions nom breuses : a insi le Bapti stère des a r iens,
au sud-es t de la cathédrale.
L a mort de Théodoric, en 526, est s ui vie d'une période troublée .
Puis la ville est conquise par Bélisair e, général de
l 'empereur Justinien , et elle revient ains i
aux Byzantins (54 0).
De ce temps
datent Saint-Apollinaire-in-Classe , Saint Vital et une partie des mosaïques de Saint-Apollinaire-le- Neuf.
Au v11• siècl e, la ville se détache pro
gressivemen t de Constan t inop le.
Puis ,
en 751, le Lombard Aistolf met fin à la domination byzantine.
L'art byzantin
Onze siècles d'art.
L'art byzantin
s'ét e nd sur onze sièc les, de la fondation de Constantinople sur le site de l 'ancienne Byzance par l'empere ur Constantin en 330 de notre ère à 1453 , date de la prise de la ville par les Ottomans.
Un laps de
t e mp s s i long imp lique des évolu tions, des rupture s.
Pourtant , au-de là de la diversité de ses manifestations , l' art de Byzance
garde des caractères typiques, qui font son unité .
Des Images mystiques.
L 'ambition des artistes, au cours des siècles, reste la m ê me : loin de toute préoccupation mon
daine ,
ils veulent créer des images qui exalten t la puissance et la gloire de Dieu.
Ils se préoccupent d'absolu, non de réa lisme.
Les problèmes de la perspective , du portrait leur demeurent donc étrangers.
L
'amour
de la couleur.
En revanche , le goût des artis t es et ce lui, surtout , des command itaires - d es princes é pris de faste - incitent à cr éer des œuvres vivement colorées, où les ors, les rouges, les bleus rivalisent avec des verts et des jaunes éclatan t s.
La mosaïque , avant tout.
Ce dé lug e de couleurs est obtenu dans des œuvres réali sées selon une technique
préférée à toute autre: la mosaïque .
À Constantinople (où il ne r este plus rien de s premiers chantiers ), à Ravenne , à
Milan , à Rome , les artistes assem blent
ainsi des morceaux de verre ou de pierre (en particulier de marbres) p our
en couvr ir progressivement les absides , les coupo l es et les nefs d es églises..
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