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Les Ménines de Velàsquez (Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Velàsquez, autant qu'un peintre — métier bien peu estimé à l'époque — fut un homme de Cour. Proche du roi, devenu son confident, il se montrera pourtant toujours discret, neutre, se mêlant peu aux intrigues de la Cour, ignorant les frasques du roi Felipe IV, peignant avec soumission les portraits du couple royal, de leurs ministres et de leurs enfants, des bouffons et des nains, conservant en dépit de ses responsabilités la liberté de peindre d'autres choses : des oeuvres d'inspiration mythologique comme La Forge de Vulcain (1630) ou religieuse comme La Crucifixion (1630), militaire comme La Reddition de Breda (1634-35) ou encore allégorique telles ces Fileuses (1657), tableau qui repré sente l'aboutissement d'une maîtrise technique et qui anticipe sur l'impressionnisme.


« Une solide charpenteVelàsquez, qui avait un sens remarquable de l'espace, est parvenu dans Les Ménines à créer une grande profondeurde champ qui appelle le regard curieux à explorer différents plans de la scène.

La composition est orchestrée autantpar les lignes de lumière diagonales qui se croisent sur le visage de l'infante et font communiquer l'avant du tableauavec le fond, que par l'agencement du décor: plafond, embrasures des fenêtres et dos du chevalet structurentl'espace.

Tout est agencé de façon à conduire enfin le regard vers le miroir représentant le couple royal au fond dela pièce, reflet d'une réalité que Velàsquez ne nous montre pas, ni sur le tableau ni sur le chevalet. Impression, sur le vifPar le choix d'une scène qui représente un moment fugitif, comme saisi sur le vif — une scène non figée par lesnormes, à une époque qui aimait la «pose» — par l'importance de la lumière aussi qui semble modeler les visagestout en les laissant imprécis, on a vu dans Les Ménines un tableau impressionniste avant l'heure.

Cette technique«tachiste», cette «indécision des contours» qui tend à créer «l'effet aérien» dont parle Ortega Y Gasset et quis'illustre merveilleusement dans le visage de l'infante, est poussée très loin avec l'étonnant procédé utilisé pourpeindre la main du nain, qu'on a dit inachevée, et qui fut peut-être un moyen ingénieux pour suggérer lemouvement. Une longue maturationVelàsquez, qui affirmait dans ses premiers tableaux un réalisme puissant, incarné, où se mêlaient les influences d'unnaturalisme espagnol à la Ribera et celle de Rubens, évolua progressivement vers un style moins sculptural, en partiegrâce à ses voyages en Italie où il découvrit la manière vénitienne.Tout en s'intéressant à l'anatomie humaine, Velàsquez en vint à utiliser des couleurs plus somptueuses, s'illustrantnotamment dans la série des portraits de bouffons de la Cour ou dans son Portrait du Pape Innocent X (1650).Lente évolution que couronnent des oeuvres majeures telles que Vues de la villa Médicis, Les Ménines et LesFileuses qu'on a si bien rapprochées du mouvement impressionniste. L'auteurVelàsquez est né à Séville en 1599.

Fils de Juan Rodriguez de Silva et de Jeronima Velàsquez, il est le descendantd'une famille noble d'origine portugaise et, conformément à la tradition espagnole, il prend officiellement les noms deses deux parents tout en signant ses oeuvres du seul nom de sa mère.

A onze ans, Velasquez entre dans l'atelier dupeintre Francisco Pacheco dont il épousera la fille (1618) après avoir été reçu dans la Corporation des peintres(1617).

Déjà s'affirme son talent de peintre réaliste avec des oeuvres comme La Vieille Femme faisant cuire desoeufs (1618).Se rendant à Madrid et appuyé par les relations de son beau-père, Velàsquez exécute un portrait du roi (1623),dont la technique séduit à ce point la Cour qu'il obtient le titre de «peintre du roi».

Dès lors commence sonirrésistible ascension dans les fonctions de la Cour : après avoir été nommé «huissier de chambre» (1627),Velàsquez devient «valet de la garde-robe» (1634), fonction qui le rend responsable de la décoration desappartements royaux (meubles, tapisseries, objets d'art), puis «valet de chambre du roi», titre honorifique trèsenvié.

Dès 1643, Velàsquez jouera un rôle essentiel dans les aménagements de l'Alcazar de Madrid.

Afin d'enrichir lescollections royales, il entreprendra plusieurs voyages en Italie qui influenceront son style pictural.

Le titre de «grandMaréchal du palais» obtenu en 1652 et celui de Chevalier de Santiago, qui en 1659 lui redonnait un titre denoblesse, représentent le couronnement de sa carrière sociale.Velàsquez, autant qu'un peintre — métier bien peu estimé à l'époque — fut un homme de Cour.

Proche du roi,devenu son confident, il se montrera pourtant toujours discret, neutre, se mêlant peu aux intrigues de la Cour,ignorant les frasques du roi Felipe IV, peignant avec soumission les portraits du couple royal, de leurs ministres et deleurs enfants, des bouffons et des nains, conservant en dépit de ses responsabilités la liberté de peindre d'autreschoses : des oeuvres d'inspiration mythologique comme La Forge de Vulcain (1630) ou religieuse comme LaCrucifixion (1630), militaire comme La Reddition de Breda (1634-35) ou encore allégorique telles ces Fileuses (1657),tableau qui repré sente l'aboutissement d'une maîtrise technique et qui anticipe sur l'impressionnisme.. »

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